Jubilé des communautés nouvelles: «Espérer, c’est rester branché sur le Christ»
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Ce week-end de Pentecôte, les 7 et 8 juin, le Vatican accueille un nouvel événement jubilaire thématique: le Jubilé des mouvements d’Église, des associations de fidèles et des communautés nouvelles. Plus de 70 000 pèlerins venus de plus de 100 pays sont attendus à Rome pour deux jours de célébrations.
«L'Esprit Saint va nous vitaliser pour l'évangélisation»
Nées dans la suite du concile Vatican II, les communautés nouvelles s’appuient sur les charismes donnés par l’Esprit-Saint, et ont fait émerger une nouvelle réalité ecclésiale, celle du renouveau charismatique. Ainsi, depuis 40 ans, Michel-Bernard de Vregille appartient à la communauté de l’Emmanuel fondée en France dans les années 1970. En 2018, il est élu modérateur de cette association de fidèles qui compte environ 12 000 membres dans 60 pays.
Pourtant, dans sa jeunesse, il n’avait jamais entendu parler du renouveau: c’est son médecin qui l’invite à un groupe de prière alors que le jeune homme cherchait des lieux pour nourrir sa foi, «pour la vivre». Michel-Bernard découvre alors l’action de l’Esprit-Saint et «la présence du Christ ressuscité vraiment au milieu de nous et son action dans nos vies». Quarante ans plus tard, il s’émerveille encore de l’action du Saint-Esprit dans sa vie quotidienne, et souhaite que le Jubilé soit un moment de renouvellement: «je pense que l'Esprit Saint va nous vitaliser pour l'évangélisation, pour la vie vraiment charismatique, pour la vie avec le Christ et pour la vie dans l'Église, avec l'Église, pour l'Église».
La question des charismes
La question qui se pose désormais pour les communautés nouvelles est celle de la fidélité aux charismes, souligne-t-il. «Il y a toujours des risques liés au fait de s'enfermer sur un charisme, alors qu’il faut le déployer, à l’image d’une graine qui croît en s’adaptant au monde extérieur».
Les responsables des communautés ont aussi pris du temps pour approfondir les liens des communautés nouvelles avec l’Église. «Pour enrichir l'Église tout entière, on doit recevoir de l'Église elle-même, notamment dans les discernements, les confirmations, les soutiens qu'elle peut nous apporter. Et puis nous-mêmes, en étant ce que nous sommes, on enrichit l'Église, donc c'est extraordinaire», explique Michel-Bernard qui refuse la distinction entre l’Église dite institutionnelle et l'Église dite charismatique, car c’est au contraire «un enrichissement mutuel en permanence».
Temps fort de ce Jubilé pour vivre ce partage des charismes, ce samedi 7 juin, une grande veillée est organisée sur la place Saint-Pierre à Rome, dès 16 heures, avec un moment festif avec des chants et des témoignages puis un moment plus solennel à 18h avec un chĹ“ur et des témoignages de personnes engagées pour la paix. Le Pape Léon XIV présidera la vigile de 20h à 21h, au cours de laquelle est prévue la démarche spirituelle du renouvellement des promesses du baptême. Le lendemain, la messe se tiendra à 10h30, toujours sur la place Saint-Pierre, et marquera l’envoi de l’Esprit-Saint sur les disciples après l’Ascension du Christ.
Le Jubilé de l’espérance
Depuis le 24 décembre 2024, l’Église célèbre le Jubilé de l’espérance, et ce week-end de Pentecôte sera une nouvelle occasion de célébrer «une espérance qui nous tourne vers le ciel, qui nous tourne vers ce à quoi le Seigneur nous appelle», poursuit le modérateur de la communauté de l’Emmanuel.
En effet, pour l’homme de 64 ans, ancien cadre dans la grande distribution et la logistique, «l'espérance n'est pas une question de puissance, ni de nombre, c’est d’être branché avec le Christ». Voilà pourquoi l’Église «c’est la communion», conclut-il.
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