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Pèlerins en procession fluviale sur la rivière du Caraparu dans la jungle amazonienne du é pour accompagner une statue de l'Immaculée Conception, le 8 décembre 2012. Pèlerins en procession fluviale sur la rivière du Caraparu dans la jungle amazonienne du é pour accompagner une statue de l'Immaculée Conception, le 8 décembre 2012.  

Annonce de l’ÉԲ et soin de la Création, priorités de Léon XIV pour l’Amazonie

Dans un éé signé du cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège, adressé le 18 août au cardinal péruvien Pedro Barreto Jimeno, président de la conférence ecclésiale d’Amazonie, Léon XIV exhorte à l’annonce «claire et charitable» du Christ aux peuples autochtones et rappelle le devoir de protéger la Création face «aux destructions irresponsables».

Delphine Allaire – Cité du Vatican

À la commission pontificale pour l’Amérique latine qu’il a dirigée pendant plus de deux ans ou durant ses plus de vingt ans passés au Pérou comme missionnaire, puis évêque, Léon XIV dispose d’une fine connaissance des enjeux spirituels, sociaux et environnementaux propres au bassin amazonien. Il en a salué les près de 90 évêques, réunis du 17 au 20 août à Bogota (Colombie), dans un télégramme publié lundi, adressé au cardinal Barreto que le Pape connait bien puisqu'ils étaient au même moment vice-présidents des évêques péruviens. La conférence ecclésiale de l’Amazonie (CEAMA), elle, est née il y a cinq ans, en 2020, dans le sillage du et de l’exhortation post-synodale ayant suivie, , signée François. Elle a vocation à promouvoir la synodalité dans cette «région bien-aimée» pour dessiner un visage «amazonien» des Églises locales et poursuivre à travers de nouvelles voies l’évangélisation de ce poumon vert partagé par neuf pays. 

 

En Amazonie, apporter «le pain frais et pur» de la Bonne Nouvelle

Léon XIV entend poursuivre ce processus initié par François mais dont les racines remontent à Vatican II et au long travail de l’Église latino-américaine. Le Pape américano-péruvien propose ainsi aux évêques amazoniens de rechercher l’unité et la collégialité dans leur mission pastorale à trois dimensions: «annoncer l’Évangile à tous, traiter équitablement les peuples qui y vivent et sauvegarder la Maison commune.» «Il est essentiel que Jésus-Christ, en qui toutes choses sont récapitulées, soit annoncé avec clarté et une immense charité parmi les habitants de l'Amazonie, afin que nous nous engagions à leur donner le pain frais et pur de la bonne nouvelle et la nourriture céleste de l'Eucharistie, seul moyen d'être véritablement le peuple de Dieu et le corps du Christ», a déclaré Léon XIV, qui fut présent comme évêque lors du voyage apostolique de François au Pérou en janvier 2018, où à Puerto Maldonado un fort message pour une Église à visage amazonien avait été lancé par le Pape argentin.

“Que nous nous engagions à leur donner le pain frais et pur de la bonne nouvelle et la nourriture céleste de l'Eucharistie”

Sept ans plus tard, le nouveau Successeur de Pierre rappelle aux évêques d’Amazonie que «là où le nom du Christ est prêché, l'injustice recule proportionnellement, car, comme l'affirme l'apôtre Paul, toute exploitation de l'homme par l'homme disparaît si nous sommes capables de nous accueillir les uns les autres comme des frères».

Prendre soin de la Création, sans «adorer» la nature

Léon XIV souligne encore le droit et le devoir de prendre soin de la «maison» que Dieu nous a confiée «en tant qu'intendants bienveillants», «afin que personne ne détruise de manière irresponsable les biens naturels qui parlent de la bonté et de la beauté du Créateur». Mais le Pape augustinien avertit aussi contre l’écueil inverse: celui de se soumettre aux biens naturels «comme esclave ou adorateur de la nature», car, soutient-il inspiré par la 23e annotation des Exercices de saint Ignace, «puisque ces choses nous ont été données pour atteindre notre fin de louer Dieu et obtenir ainsi le salut de nos âmes».

L’Église catholique d’Amazonie prendra une part active à la prochaine conférence des parties sur les changements du climat (COP30) qui aura lieu à Belém (Brésil), du 10 au 21 novembre prochain. En amont du rendez-vous onusien, un document conjoint présenté le 1er juillet dernier par les Églises continentales du Sud (Afrique, Asie, Amérique du Sud et Caraïbes) appelait à «l'équité, la justice, la protection» pour les peuples autochtones, les plus vulnérables et les écosystèmes.

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18 août 2025, 18:00