Le souffle des ³Ù³óé´Ç±ô´Ç²µ¾±±ðnnes africaines pour une Église synodale
Camille Mukoso, SJ – Nairobi
Organisée à Nairobi en partenariat avec Watawa wa Taa et plusieurs réseaux académiques, la rencontre prolonge le rassemblement de Kigali (SCAM) autour de la Vision 2050 pour l’Église en Afrique. Celle-ci appelle à un enracinement théologique dans les réalités du continent, à un leadership partagé et à une parole prophétique face aux injustices sociales. Pour le président de HUC, la tenue de ces assises à Nairobi témoigne d’une ouverture audacieuse aux défis contemporains, qu’il s’agisse du numérique, de l’écologie ou du dialogue interreligieux. La conférence illustre déjà la mise en Å“uvre des orientations données par les évêques du SCAM : les théologiennes africaines y apparaissent comme de véritables co-architectes de l’avenir ecclésial.
Développer la recherche et l’innovation théologique
Cette rencontre s’inscrit aussi dans le projet stratégique 2024–2030 de Hekima University College, qui veut devenir un carrefour théologique pour l’Afrique. Le président a rappelé l’engagement de l’institution à développer la recherche, promouvoir le dialogue ecclésial, anticiper les défis pastoraux et former des leaders capables d’incarner la justice et la foi. Le thème académique de l’année, «rêver en profondeur et voler haut», trouve ici une traduction concrète : donner visibilité et reconnaissance aux voix des théologiennes africaines, tout en renforçant leur influence dans la vie de l’Église.
Une tradition qui dépasse les frontières académiques
Le Père Uwineza a salué les partenaires de l’événement, en particulier Watawa wa Taa, ainsi que la publication récente du premier volume des actes de la conférence. Passer d’une conversation vivante à un livre marque, selon lui, un tournant décisif : les idées discutées à Nairobi commencent à irriguer paroisses, séminaires et universités du continent. La réflexion théologique des femmes africaines s’inscrit ainsi dans une tradition vivante qui dépasse les frontières académiques.
Quand la pauvreté devient catéchèse
En conclusion, le président a partagé l’histoire d’une catéchiste africaine, humble et tenace, qui enseignait sous l’ombre d’un grand arbre faute de murs, de bancs ou de tableau. Munie d’une Bible usée, elle façonnait ses leçons avec sa voix, sa mémoire et la ferveur de son cÅ“ur. Dans la poussière, ses doigts traçaient des paraboles ; dans ses yeux brillait la certitude que Dieu se tenait là, au milieu des fragilités. Autour d’elle, des enfants souvent pieds nus trouvaient refuge dans la simplicité lumineuse de sa foi. Elle n’était pas seulement enseignante, mais signe vivant que Dieu n’abandonne jamais son peuple.
Cette catéchiste, sans titres universitaires ni reconnaissance officielle, incarnait l’essentiel de la mission chrétienne : transmettre la foi avec ce que l’on est, avec ce que l’on a. Elle possédait peu, mais avait reçu le don le plus précieux : croire et faire croire. Par son témoignage, elle montrait que l’avenir de l’Église ne repose pas sur la richesse des moyens matériels, mais sur la foi vivante de femmes et d’hommes ordinaires qui deviennent témoins et artisans d’espérance.
Une Église portée par la créativité des femmes
La deuxième Conférence des femmes théologiennes africaines s’est ainsi ouverte comme un signe prophétique pour l’avenir : une Église africaine en marche vers la synodalité, portée par la créativité et le courage des femmes, déterminée à faire entendre leur voix au cÅ“ur de la mission chrétienne.
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