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Mgr Christophe Zoa avec les représentants des autres religions chrétiennes du sud du Cameroun - Photo d'illustrtaion Mgr Christophe Zoa avec les représentants des autres religions chrétiennes du sud du Cameroun - Photo d'illustrtaion  

Cameroun: repenser l'avenir à la lumière de l'héritage de Mgr ZE

Mgr Raphaël Marie ZE a été au centre d’un Hommage littéraire, organisé du 1er au 6 septembre à Sangmelima par Mgr Christophe ZOA, sous le thème: «Mission chrétienne et mutations sociales: les leçons d’un évêque». Cette démarche a été organisée «en vue de l'actualisation de sa théologie pastorale qui a abouti aujourd’hui à la volonté de construire une Église plus synodale, incarnée dans la réalité africaine des peuples du Sud-Cameroun».

Paule Valérie Mendogo – Douala

Une vingtaine d’intervenants parmi lesquels des historiens, des théologiens et autres professeurs d’universités venant des diocèses de Douala, Yaoundé et Ebolowa, ont présenté chacun les résultats de leurs recherches scientifiques sur la figure du prélat. Troisième évêque du Diocèse de Sangmelima Evêque (1991 – 2008), Mgr Raphaël Marie ZE est décrit comme un «homme au charisme missionnaire réel, marqué par le courage et le zèle prophétique, un modèle, un repère». Plusieurs témoignages ont été entendus, reconstituant ses principes pastoraux. «Être un pasteur pour tous, sans distinction ni de tribus ni de religions, et discerner les besoins réels des populations afin de mieux les accompagner dans la recherche de solutions y relatives». Ainsi se résume l’attitude pastorale de l’évêque.


Mgr ZE figure de synodalité pour l’Église du Cameroun

L’objectif principal de cette démarche est de consigner par écrit la mémoire historique du diocèse à partir de la grande figure de l’espérance qu’est Mgr Raphaël Marie ZE. L’évêque est présenté comme celui qui, à partir de sa théologie pastorale, a posé les bases d’une Église synodale dans la région majoritairement protestante du Sud-Cameroun, et qui a permis au clergé de traverser sereinement l’époque où l’Église était au centre de la vie sociale, à celle où elle est plutôt reléguée aux périphéries.

L’hommage littéraire à Mgr ZE, un appel à la conscience historique

L’hommage littéraire à Mgr Raphaël Marie ZE stimule une réflexion profonde sur l'importance pour les diocèses en Afrique d’écrire eux-mêmes leur propre histoire. Un devoir et un service à rendre à la postérité, selon Mgr Christophe Zoa. L’évêque a, par cette occasion, rappelé la nécessité de consigner l’histoire, dans un contexte où la mémoire historique est mal mise en valeur. «Il vaut toujours mieux écrire. Avoir un service de conscience historique à rendre à notre postérité. La postérité, c’est celle d’aujourd’hui, de demain, et bien longtemps encore après. En invitant donc les gens à ce genre d’évènement, c’est aussi pour les amener à savoir élever leurs regards sur les choses essentielles», a déclaré le prélat.


Lutter contre périssement des figures et faits historiques en Afrique

Mgr Zoa a décrié le manque d’attention et de valorisation des figures et faits historiques en Afrique. «La vraie pauvreté de nos pays africains réside aussi dans le fait qu’on n’a pas pu consigner des figures comme celle-là dans l’Histoire», a affirmé le prélat. Il a notamment pointé du doigt la persistance de l’oralité dans la société africaine. «La tradition orale a ses valeurs, mais elle nous a fait perdre beaucoup de choses», a-t-il soutenu.

«L’oralité est liée aux personnes; et ces personnes, ne communiquant que par la parole, quand elles meurent, c’est des bibliothèques qui disparaissent», a-t-il expliqué, reprenant le très fameux proverbe d’Amadou Hampâté-Bâ: «En Afrique, quand un vieillard meurt c’est une bibliothèque qui brûle».

Les différents intervenants ont exprimé l’espoir que «le diocèse de Sangmelima devienne une source d'inspiration pour les autres Églises locales du Cameroun et d'Afrique, capables de vivre et d'exprimer sa foi à partir de ses propres éléments culturels». 

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08 septembre 2025, 12:14