Face ¨¤ un climat social tendu, Mgr Kleda r¨¦it¨¨re son appel ¨¤ la paix
Vatican News
À l¡¯approche de l¡¯élection présidentielle camerounaise le 12 octobre prochain, l¡¯archevêque de Douala appelle à l¡¯alternance, dans un pays qu¡¯il dit «malade» et où les dirigeants «s¡¯entêtent à conduire la gestion de l¡¯État». Un appel qu¡¯il a réitéré au cours de l¡¯entretien accordé à Radio Vatican-Vatican News en continuité avec sa lettre pastorale rendue publique vendredi 8 août sur le climat social au Cameroun à la veille de l¡¯élection présidentielle.
Il s¡¯agit, en effet, d¡¯une situation qui inquiète Mgr Kleda, qui ne cesse d¡¯ailleurs d¡¯inviter les fidèles et tous les hommes de bonne volonté à prier «pour implorer la paix, l¡¯esprit d¡¯amour et de service dans les familles et pour chacun d¡¯entre nous». Dans ce pays d¡¯Afrique centrale qui a grand besoin de paix, de justice et de réconciliation en ce moment délicat de son histoire, l¡¯évêque camerounais a également indexé les multiples maux qui affligent toutes les couches sociales, notamment la mauvaise gouvernance et la corruption.
Promouvoir la justice et le bien-être de tous
«Dans un État de droit, la démocratie est, selon ses principes de base, un cadre d¡¯échanges entre les acteurs politiques et sociaux, basé sur la justice, le respect des opinions, des libertés individuelles et de la liberté d¡¯association», rappelle-t-il, poursuivant: «La démocratie, si elle est comprise comme telle, implique donc la tolérance, le dialogue, la transparence, la justice et la vérité». Une réalité qui ne semble pas s¡¯incarner dans la société camerounaise, «car les événements que nous vivons au quotidien ne nous encourage pas à proclamer que la démocratie dans notre pays obéit véritablement aux critères universels».
De ce fait, déplore Mgr Kleda, «il faut reconnaître qu¡¯il y a l¡¯absence de paix quand je pense à la souffrance des Camerounais, les couches sociales les plus vulnérables qui rencontrent d¡¯énormes difficultés». Ainsi, l¡¯archevêque de Douala a invité chaque citoyen à prendre ses responsabilités en mains afin que «notre acte citoyen permette de poser les jalons d¡¯une société nouvelle et prospère, fondée sur la paix et la justice, et tournée vers le bien-être de nous tous».
Explorer des voies nouvelles pour sauver le pays
Fustigeant davantage les maux qui détruisent le pays, Mgr Kleda a souligné que la mauvaise gouvernance et la corruption qui le gangrènent s¡¯expliquent par le fait que le citoyen n¡¯est plus au c?ur des préoccupations des dirigeants. Ce qui freine la croissance sociale, économique et même religieuse du Cameroun. L¡¯archevêque de Douala a également déploré le rejet des certaines candidatures, notamment celle du principal opposant Maurice Kamto, faisant place ainsi à l¡¯organisation des élections dont les résultats seraient connus d¡¯avance et décidés par une poignée d¡¯individus. Une situation désespérante qui pourrait également engendrer une crise post-électorale, «à moins que la communauté internationale ne réagisse», a fait savoir Mgr Kleda.
Au terme de son entretien, l¡¯archevêque de Douala a réitéré son appel à la paix et à des élections justes. «Le Cameroun a besoin d¡¯un nouveau paradigme et des hommes nouveaux pour sortir du bourbier où il se trouve. Nous devons donc explorer de nouvelles voies pour sauver le pays, avec des hommes capables de proposer des solutions concrètes aux fléaux qui gangrènent notre pays», a-t-il conclu.
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