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Conf¨¦rence de presse des patriarches Pizzaballa et Th¨¦ophile III Conf¨¦rence de presse des patriarches Pizzaballa et Th¨¦ophile III  

?Le Christ n¡¯est pas absent de Gaza?, affirme le cardinal Pizzaballa

?Le coeur bris¨¦?: c¡¯est ainsi que les patriarches latin et grec-orthodoxe de J¨¦rusalem sont revenus de Gaza. Le cardinal Pizzaballa et Sa B¨¦atitude Th¨¦ophile III l¡¯ont confi¨¦ ce mardi matin lors d¡¯une conf¨¦rence de presse pour relater ce qu¡¯ils ont vu apr¨¨s l'attaque men¨¦e par l¡¯arm¨¦e isra¨¦lienne la semaine derni¨¨re de la paroisse latine de la Sainte-Famille ¨¤ Gaza-Ville. ?Le Christ n¡¯est pas absent de Gaza? ont-ils affirm¨¦ devant les journalistes.

Xavier Sartre ¨C Cité du Vatican

C¡¯est côte-à-côte, face à la presse réunie à Jérusalem, que les patriarches latin et grec-orthodoxe de Jérusalem ont raconté ce qu¡¯ils ont vu au cours de leur visite de trois jours à Gaza, après l'attaque meurtrière menée par l¡¯armée israélienne de la paroisse catholique de la Sainte-Famille de la ville de Gaza, le jeudi 17 juillet.

Les mots sont forts. Ils montrent le paradoxe dont les chefs des deux Églises de Terre Sainte ont été les témoins, celui «d¡¯un profond chagrin et d¡¯un espoir inébranlable», comme l¡¯a défini Théophile III. Ils ont visité «un lieu dévasté, mais aussi empreint d¡¯une merveilleuse humanité», comme l¡¯a dit le cardinal Pizzaballa, y rencontrant «un peuple écrasé par le poids de la guerre, mais qui porte en lui l¡¯image de Dieu», a confirmé le patriarche grec-orthodoxe, mais aussi «la dignité de l¡¯esprit humain qui refuse de s¡¯éteindre» comme l¡¯a précisé le patriarche latin, citant «les mères préparant à manger pour les autres, des infirmières soignant les blessures avec douceur, et des personnes de toutes confessions continuant à prier le Dieu qui voit et n¡¯oublie jamais».

Pour le cardinal, le Christ «est là ¨C crucifié dans les blessés, enseveli sous les décombres, mais présent dans chaque acte de miséricorde, chaque bougie dans l¡¯obscurité, chaque main tendue vers ceux qui souffrent».

L¡¯Église au service de tous et de la paix

Face à ce tableau, la mission des patriarches n¡¯était pas de nature politique ou diplomatique, mais pastorale ont-ils précisé. «L¡¯Église, toute la communauté chrétienne, ne les abandonnera jamais» a assuré le cardinal Pizzaballa qui a insisté sur le fait que «l'aide humanitaire n'est pas seulement nécessaire, elle est une question de vie ou de mort». «La refuser n'est pas un retard, mais une condamnation. Chaque heure sans nourriture, sans eau, sans médicaments et sans abri cause un préjudice profond» a-t-il insisté, évoquant «l¡¯humiliation difficile à supporter quand on la voit de ses propres yeux» que subissent les Palestiniens «qui attendent sous le soleil pendant des heures dans l'espoir d'un simple repas», ce qui est «moralement inacceptable et injustifiable».

«Dans cette mer de dévastation humaine», comme l¡¯a décrit le patriarche latin, la mission des chrétiens s¡¯adresse à tout le monde, la mission de l¡¯Église est en effet «enracinée dans le ministère de la présence, de la solidarité avec ceux qui sont en deuil, de la défense du caractère sacré de la vie et du témoignage de la lumière qu'aucune obscurité ne peut éteindre» a complété Théophile III.

Des Palestiniens se déplaçant dans les environs de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza
Des Palestiniens se déplaçant dans les environs de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza   (ANSA)

Les dirigeants politiques interpellés

Les patriarches ont exhorté les dirigeants du monde entier à agir pour arrêter la guerre, faisant leur les paroles de Léon XIV dimanche 20 juillet lors de l¡¯Angélus, et rappelant leur position sur ce conflit: «Il ne peut y avoir d'avenir fondé sur la captivité, le déplacement des Palestiniens ou la vengeance. Il doit y avoir un moyen de restaurer la vie, la dignité et toute l'humanité perdue» a affirmé le cardinal Pizzaballa, ajoutant qu¡¯il était temps «de mettre fin à cette absurdité, de mettre fin à la guerre et de faire du bien commun des peuples la priorité absolue». Quant à Sa Béatitude Théophile III, il a déclaré que «le silence face à la souffrance est une trahison de la conscience».

Les deux patriarches prient ainsi pour la libération «de toutes les personnes privées de liberté», pour le retour des otages israéliens, et pour la guérison des familles de tous les côtés, conscients que le chemin de la paix sera long. Pour parvenir à une réconciliation «authentique, douloureuse et courageuse», à une paix qui soit politique et humaine, il faudra, selon le cardinal Pizzaballa, pardonner sans oublier et transformer les blessures en sagesse sans les effacer. «Ne faisons pas de la paix un slogan, alors que la guerre reste le pain quotidien des pauvres» a-t-il conclu.

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22 juillet 2025, 12:55