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Alexandra Sirgant – Cité du Vatican

L’église en pierre de la Sainte-Famille porte encore les stigmates de l'attaque israélienne qui a frappé la seule paroisse catholique de Gaza le 17 juillet dernier. Aux dégâts matériels s’ajoutent ceux indélébiles infligés à la communauté chrétienne qui pleure ses trois morts dont les noms ont été prononcés par le Pape Léon XIV à l’issue de l’Angélus ce dimanche, et prie pour le rétablissement de ses douzes blessés. La prière semble désormais être la seule source d’espoir et de résilience pour les près de 600 personnes réfugiées dans le complexe paroissial du quartier d’El Zeitoun à Gaza-Ville.

C’est pourquoi dès le dimanche 20 juillet au matin, la messe a été célébrée dans l’église détériorée. La célébration a été présidée par cardinal Pierbattista Pizzaballa, entré dans la bande de Gaza le vendredi 19 juillet aux côtés du patriarche orthodoxe de Jérusalem, Théophile III. «Il était important d'être ici avec le Patriarche Theophile, pour montrer l'unité de l'Église et la solidarité de toutes les Églises du monde avec vous» a déclaré le patriarche latin de Jérusalem, entouré des enfants de ch?ur gazaouis.

Assurant les fidèles du soutien de toutes les Églises et de tous les chrétiens du monde, le cardinal Pizzaballa a souligné être préoccupé non seulement par le sort des chrétiens mais «par tout ce qui se passe dans la bande de Gaza». «Lorsque je retournerai à Jérusalem, a-t-il poursuivi, je peux vous assurer que nous ferons tout ce qui est possible pour mettre fin à cette guerre insensée. Nous y travaillerons et, en fin de compte, nous réussirons».

«Dans cet océan de mort, de destruction, la vie est présente»

Le patriarche a invité les fidèles à prier «pour la visite de Dieu parmi nous» mais aussi pour «reconnaître cette présence» visible dans la solidarité sans faille dont font preuve les Gazaouis, «prêts à donner leur vie, à aider». «Dans cette mer de violence, nous voyons et expérimentons que le mal, même très puissant, ne peut pas éteindre la vie en nous. Nous devons donc être forts et continuer à être une présence vivante ici» a-t-il souligné.

Face aux urgences tous azimuts dans la bande de Gaza, le cardinal Pizzaballa a enjoint chacun à être présents et à faire son possible pour y répondre, tout en mettant en garde contre la tentation de devenir Marthe, s?ur de Marie, dont l’activisme fut reproché par Jésus: «C'est l'amour de Dieu en nous qui doit déterminer ce que nous devons faire. Nous devons d'abord écouter Dieu, et si nous l'écoutons, nous ferons tout ce qui est nécessaire, mais avec la bonne attitude. Cela nous permettra de créer des relations, d'étendre notre amour, car la première chose dont nous avons besoin à Gaza, en Terre Sainte et partout ailleurs, ce n'est pas tant de résoudre tous les problèmes, de faire toutes sortes de choses (impossibles à faire), mais de donner une expression à l'amour qui est en nous».

«Restez unis en Jésus. Le monde entier vous regarde. Restez la lumière ici à Gaza, pas seulement pour vous et pour Gaza, mais pour nous tous», a conclu le cardinal Pizzaballa.