«Une annĂ©e pour Dieu», l’expĂ©rience de l’École Jeunesse Bonheur au µţĂ©˛Ôľ±˛Ô
Juste Hlannon, Tori-Bossito
C’est le 1er octobre 2014 que l’École Jeunesse Bonheur ouvrait ses portes au Bénin. L’initiative est partie d’un constat fort simple fait par le père Cyrille Miyigbéna pendant ses études doctorales à Rome aux débuts des années 2000: «les statistiques révélaient que l’Afrique était en tête en matière de nombre de séminaristes, religieux, religieuses, catéchistes, prêtres et évêques. Mais paradoxalement, en matière de développement socio-économique, le continent se retrouvait à la queue».
La situation préoccupait ainsi le père Miyigbéna. «Je ne parvenais pas à comprendre qu’un continent qui se retrouve en tête pour le christiannisme, soit à la queue au niveau des fruits que cette religion a portés ailleurs» se disait-il. Dans sa quête, le prêtre-étudiant, à la lumière d’une méditation, opère une redécouverte de la parabole du semeur (cf. Marc 4, 2-9) qui avait réalisé qu’«il ne suffit pas que le bon grain soit semé; encore faudrait-il que le terrain soit bon».
Pour changer le monde, il faut changer le cœur de l’homme
C’est ainsi que le père Miyigbéna en vient à la conclusion que «si l’on veut que le christiannisme porte en Afrique les fruits qu’il a portés en Occident au niveau socio-politique, il faut travailler le cĹ“ur de l’homme». Déjà passionné de la pastorale des jeunes pour avoir servi en 1995, puis de 2000 à 2002 à l’aumônerie diocésaine de la jeunesse de Cotonou, et rédigeant sa thèse sur la pastorale des jeunes du Pape Jean-Paul II, qui affirmait que «pour changer le monde, il faut changer le cĹ“ur de l’homme», le choix du père Miyigbéna est vite fait: «commencer par les jeunes».
L’école ouvre alors ses portes en 2014 avec comme objectif «la formation du cĹ“ur». En onze ans d’activité, l’institution a formé environ 200 jeunes, de 18 à 30 ans, provenant de seize pays d’Afrique, d’Europe et des États-Unis. S’émerveillant par rapport à ce qui s’y fait, Mgr Aristide Gonsallo, selon qui «les jeunes doivent être les apôtres des jeunes», comme le recommandait le Concile Vatican II, estime que «si cette école n’existait pas, il fallait la créer».
Pas de chemin du bonheur sans la Croix
Les jeunes qui entreprennent l’expérience de l’École Jeunesse Bonheur se détachent de tout pour «une année pour Dieu». «La formation des jeunes ici se passe dans un double mouvement, une alternance entre le désert et la mission». Ainsi, après des cours d’éthique, de théologie, d’éducation affective, … et une vie de prière en sept temps de prière par jour, chaque deux mois, les pensionnaires de l’école partent en mission.
«Cet envoi en mission est habituellement présidé par un évêque en tant que successeur des apôtres puisque la mission est celle de Jésus», a souligné le directeur, le père Miyigbéna. Cette fois-ci, ils se rendront, pour les uns dans un centre psychiatrique pour prendre soin des malades qui y sont soignés; et pour d’autres, dans des paroisses et centres sociaux.
Dans son homélie, Mgr Gonsallo qui présidait vendredi 21 février cet envoi en mission, a invité chacun de ces jeunes missionnaires à «prendre sa Croix». «Il n’y a pas de chemin du bonheur humain qui ne rencontre à un carrefour la Croix», a expliqué l’évêque de Porto-Novo. «Il est vrai que la Croix nous blesse, mais c’est tout aussi vrai que cette dernière nous dresse debout pour continuer la route », a-t-il conclu sur cette note d’espérance.
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