En 2026, maintenance exceptionnelle sur le Jugement dernier de la chapelle Sixtine
Inès Muller ¨C Cité du Vatican
Le laboratoire de restauration des peintures et des matériaux en bois du Vatican a annoncé la restauration d¡¯une des fresques de la chapelle Sixtine, Le Jugement dernier de Michel-Ange. Paolo Violini, le nouveau responsable du laboratoire, a expliqué à la section italienne des médias du Saint-Siège que cette fresque allait bénéficier d¡¯une opération de rafraichissement exceptionnelle.
Réalisé entre 1536 et 1541, Le Jugement dernier compte parmi les chefs-d¡¯?uvre les plus admirés au monde. Michel-Ange y déploie une fresque monumentale de 200 m², peuplée de plus de 400 figures, témoignage saisissant de son génie artistique. Cette ?uvre est une réelle «catéchèse en image», représentant la fin des temps, avec le Christ distinguant les âmes, séparant les élus montant vers le paradis et les damnés. Il s¡¯agit d¡¯une des plus grandes références de l¡¯art chrétien.
Une rénovation inédite
Chaque année un entretien est effectué sur les fresques de la chapelle Sixtine, pourtant une usure croissante a été observée sur l¡¯?uvre. La dernière rénovation majeure de la chapelle a été réalisée entre 1979 et 1999, sous le pontificat de Jean-Paul II, toutes les fresques avaient été alors rénovées. Mais la restauration sera cette fois-ci plus légère et moins longue. Elle débutera en janvier 2026 et durera trois mois. Paolo Violini a précisé que le chantier devra être terminé à la fin du mois de mars, afin de «libérer le mur avant la Semaine Sainte». Ces travaux viendront donc compléter l'entretien annuel, réalisé à l'aide d'un élévateur mécanique. Cette fois-ci, le directeur a précisé qu¡¯un échafaudage sera érigé «pour couvrir l'intégralité du mur et il sera composé d'une douzaine de plateformes de travail», permettant de réduire le temps de travail et «d¡¯éviter de gêner la vue du public».
Cette rénovation s¡¯inscrit dans un vaste programme qui concerne aussi d¡¯autres ?uvres des Musées du Vatican comme la Loggia de Raphaël, et la Scala Regia restaurée par Le Bernin au XVIIe siècle.
Paolo Violini avait déjà ?uvré à la restauration des fresques de la chapelle Sixtine, lors de la dernière rénovation dans les années 1990. Il a travaillé à de nombreuses reprises avec l¡¯Atelier des Musées du Vatican au cours de sa carrière, et maitrise les enjeux autour de l¡¯entretien de ces ?uvres.
Un équilibre fragile entre tourisme et sauvegarde
Face à l¡¯afflux constant de visiteurs, la question des effets du tourisme de masse sur les ?uvres émerge. Selon les experts, la poussière introduite dans les fresques, l¡¯humidité ou encore le dioxyde de carbone produit par la respiration des millions de touristes, peuvent endommager les ?uvres. Mais selon Paolo Violini, «les conséquences du réchauffement climatique» sur les ?uvres d¡¯art, seraient aussi à étudier. Il explique aussi qu¡¯il est important de trouver un équilibre entre le maintien en bon état du patrimoine et la visite de millions de pèlerins et de touristes.
Ainsi, le directeur du laboratoire précise que l'existence d'un atelier interne dans les Musées du Vatican promeut une approche privilégiée de conservation, assurant aux générations futures la préservation d'un patrimoine d¡¯une grande valeur. Il rappelle aussi la particularité de la restauration au Vatican : «Plus qu¡¯ailleurs, une attention particulière est accordée à la valeur immatérielle de l¡¯?uvre d¡¯art». Autrement dit, au-delà de la simple préservation de la matière, les restaurateurs du Saint-Siège veillent aussi à sauvegarder le message spirituel que chaque ?uvre sacrée transmet.
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