Le dicastère pour la Communication exhorte aux valeurs humaines
Myriam Sandouno – Cité du Vatican
La racine latine du mot «communication» combine deux autres mots: «cum», ensemble, et «munus». Et cela «nous indique que la communication est avant tout un don mutuel de nous-mêmes, un don qui naît de la relation que nous établissons les uns avec les autres», estime le préfet du dicastère pour la Communication. À l’occasion du Congrès triennal de l’UCAP (Union Catholique Africaine de la Presse), qui a lieu à Accra au Ghana jusqu’au 17 Août prochain, Paolo Ruffini a adressé un message au président de l’Union Charles AYETAN, ainsi qu’aux différents participants. Il a été lu à l'ouverture des travaux le 10 août, par Mgr Yaméogo Janvier, membre du dicastère pour la Communication.
Les algorithmes
«L’équilibre entre le progrès technologique et la préservation des valeurs humaines à l’ère de l’Intelligence Artificielle», thème de la rencontre «reflète votre ambition» écrit Paolo Ruffini. Il met en évidence une question que «l'on se pose avec réalisme», celle de savoir comment les algorithmes, et les machines qui les traitent, peuvent être au service de l'homme, de la vérité, de la connaissance, de la conscience, de la beauté, et de leur partage.
Et pour y répondre, souligne le préfet, «il s'agit d'éviter qu'ils ne contribuent plutôt à créer un système de domination qui pulvérise tout, en ignorant même le vrai, le juste et le beau; un système qui empêche l'identification des responsabilités, simule les émotions», et «finit par tisser une toile où l'unicité de la personne est sacrifiée en même temps que sa dignité». Et où, poursuit-il, «l'intelligence artificielle est considérée à tort comme infaillible, invulnérable, omnisciente, en contradiction même avec le présupposé scientifique qui la sous-tend».
Intelligence artificielle et humanité
Il convient de savoir «si et comment le développement de l'intelligence artificielle peut nous aider à devenir plus humains, ou nous pousser à dévaloriser notre humanité». Également de quelle manière elle rendra «les relations entre les individus plus fortes et plus vraies, et les communautés plus solidaires», et comment elle «augmentera la solitude de ceux qui sont déjà seuls, privant chacun d'entre nous de la chaleur que seule une véritable communication peut apporter», souligne Paolo Rufini.
Intelligence du cœur et sagesse
Le préfet du dicastère pour la Communication invite à «vivre pleinement notre temps, qui n'est pas artificiel», à ne pas avoir peur de ses défis et de ses dons; à construire un nouvel humanisme dans la vérité et la justice. Mais aussi, lire et raconter l'histoire avec l'intelligence du cœur, avec la sagesse de l'amour, sans confondre les moyens et les fins, la vérité et le mensonge, le calcul et l'écoute. «Ce qui nous est demandé, insiste-t-il, c'est de rester humains». À une époque où les médias sociaux ont radicalement transformé «les relations entre les institutions et les peuples, l'Église est appelée à témoigner de la beauté de sa propre communion», souligne le préfet.
La contribution de l'UCAP
Pour Paolo Ruffini, ce congrès à l’échelle continentale, constitue pour l’église en Afrique un «moment privilégié de témoignage de notre foi en Jésus-Christ qui fait l’unité dans la diversité pour reprendre l’emblème du Pape Léon XIV, "In Illo Uno Unum", "En Celui qui est un, soyons un"». Il salue dans son message les différents apports et contribution de l’UCAP, tant au niveau des associations nationales qu’au niveau continental et même universelle, car l’UCAP à travers ses membres a participé activement au processus synodal depuis le commencement.
«Que l’esprit de pardon mutuel, de réconciliation, d’inclusion et de participation nourrisse vos efforts pour relever les défis et pour le choix des exécutifs chargés d’animer l’UCAP, au niveau continental afin de toujours favoriser la communion», souhaite-t-il pour conclure.
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