Mgr Gallagher à Cuba: unité et communion, ferments de réconciliation
Delphine Allaire - Cité du Vatican
C'est en rappelant les fruits des visites des trois derniers Papes à Cuba, dont celle de François il y a dix ans, que Mgr Gallagher a loué l’unité et la communion entre chrétiens, ainsi que la fraternité entre les peuples. Le Pape argentin, pour qui Mgr Gallagher a invité chacun à prier ce mercredi, déclarait lui-même, en foulant le sol cubain, «prier pour cette chère Nation afin qu’elle emprunte les chemins de justice, de paix de liberté et de réconciliation». C'était le 19 septembre 2015 avant de rejoindre Washington trois jours plus tard. Dix ans après, le secrétaire du Saint-Siège pour les Relations avec les États a naturellement apporté au clergé et au peuple cubain «le salut affectueux» du Pape Léon XIV, assurant que tous ont «un petit coin» dans le cÅ“ur du Pape américano-péruvien. Et insistant sur la communion des prêtres et des évêques avec le Successeur de Pierre, celle à laquelle Léon XIV nous invite, lui qui désire tant «une Église unie, signe d'unité et de communion, qui devienne un ferment pour un monde réconcilié».
Maintenir l'unité
Citant saint Paul et les dangers pouvant nuire à la communauté, Mgr Gallagher a souligné la nécessité de maintenir l'unité avec les évêques et avec le Pape «pour être sûrs de vivre dans la confiance que Dieu, par son Esprit, continue à envoyer sa grâce et sa vérité aux communautés qu'il a constituées, afin que nous soyons un comme le Père et le Christ sont un». À cet égard, l’archevêque britannique au service du Saint-Siège a rappelé que la devise épiscopale augustinienne du Pape Léon In illo uno unum, «En celui qui est un, nous sommes un», constitue un rappel puissant «de l'unité et de la communion» qui caractérisent à la fois la mission du Saint-Père et sa façon de penser.
Or, Mgr Gallagher n’élude pas toute la difficulté de maintenir l’unité. «L'Église est un navire très fragile, mais l'union du peuple de Dieu, guidée par la lumière de l'Esprit Saint et le ministère du Successeur de Pierre, a réussi à faire naviguer ce navire sur les eaux tumultueuses de l'histoire, où nous sommes si souvent témoins dans le monde de la discorde, des blessures causées par la haine ou la peur de la différence, de la souffrance des migrants et d'une société qui abuse de la terre et relègue les plus pauvres», a-t-il reconnu, avant d'évoquer «des eaux qui nous font parfois passer par des moments difficiles et de grande nécessité», mais où le peuple «renforce encore plus sa foi en Dieu et en notre mère Marie». Et le diplomate du Saint-Siège d’exhorter à mettre de côté les sécurités et les positions personnelles et à concevoir notre vie comme un service, un désir d'ouverture à l'autre à partir de la Vérité à laquelle le Christ nous a consacrés, avant de méditer sur «la vérité».
«La vérité rend possible des relations pacifiques et un dialogue constructif et respectueux entre les personnes et avec le monde qui nous entoure, sans risque de déformer ou de diluer la force du message évangélique au milieu d'un monde qui s'oppose parfois aux valeurs du Royaume de Dieu.» Une réalité à Cuba où selon Mgr Gallagher, l'Église reste et accompagne les gens, marche avec eux, partage leurs joies et leurs souffrances afin de ne pas manquer d'apporter le message d'espoir auquel le Pape François a consacré l'année jubilaire, et qui naît et se fonde sur l'amour qui jaillit du cÅ“ur de Jésus transpercé sur la croix.
Entre Église et pouvoirs publics, charité prévaut
C'est «l'heure de l'amour», nous dit le Pape Léon, qui nous invite à nous interroger sur la charité de Dieu. «La charité, comprise non seulement comme une aumône, mais comme l'expression ultime de l'amour de Dieu, qui a donné sa vie pour nous, devient un mot-programme, qui est à la fois don et tâche, engagé et engageant, et qui recherche à tout moment le bien commun de la société et des relations», a poursuivi le secrétaire pour les Relations avec les États et les organisations internationales. Inspiré par les trois piliers développés par le Pape dans son discours au corps diplomatique, formés par la paix, la justice et la vérité, Mgr Gallagher a estimé que cet esprit de charité «doit animer» les relations entre les membres de l'Église, mais aussi entre l'Église et les pouvoirs publics. Une invitation renouvelée aux autorités de la République cubaine en ce 90e anniversaire des relations diplomatiques ininterrompues.
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