La Garde suisse «concentrée» pour protéger les cardinaux
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Une centaine de personnes se pressent dans la petite cour de la caserne de la Garde suisse au Vatican en ce mardi 6 mai. Familles ou amis des gardes suisses, ils sont venus pour la prestation de serment des jeunes recrues de l’armée du Pape, traditionnellement le 6 mai, en souvenir des 147 «frères d’armes» tués au cours du sac de Rome en 1527. Mais cette année, la cérémonie sera plus rapide: en l’absence de Souverain pontife, impossible de recevoir les allégeances des jeunes gardes. Marchant au pas, ils arrivent dans la cour de la caserne, bordée par le Passeto, le passage qui relie le château Saint-Ange au Palais apostolique.
Défendre la vie humaine
Au son du tambour, sur deux rangs, ils rendent leurs hommages aux autorités civiles et militaires présentes. Devant les représentants du Saint-Siège, de l’ambassade de Suisse et de quelques évêques du pays, le commandant Christoph Graf prononce l’habituel discours, en souvenir du sacrifice héroïque des aînés de cette petite armée. «Par son exemple, le Christ nous a confié, à nous chrétiens et à tous les hommes de bonne volonté, une grande responsabilité et une mission importante. À son image, nous sommes appelés à défendre la vie et la dignité humaine», lance-t-il devant les deux rangs de jeunes gardes en uniforme impeccable.
Mais pas de déception pour ceux qui attendent parfois depuis près d’un an de prêter serment, explique le caporal Eliah Cinotti. «Ils se sont tout de suite mis à disposition, personne n’a bronché. Ils sont rentrés dans la modalité du service, du sacrifice», souligne-t-il.
Protéger le collège des cardinaux
Même en l’absence de Souverain pontife, les quelques 130 membres de la plus petite armée du monde poursuivent leur mission de sécurité, en plus du service ordinaire des divers postes de sentinelles. «Protéger le collège des cardinaux fait partie d’une des cinq missions de la garde», explique le caporal Cinotti. Depuis plus de six ans, il vit aujourd’hui son premier conclave comme bon nombre de ses camarades. Mais pas question de céder à la fébrilité qui agite les fidèles et les journalistes de l’autre côté des murs du Vatican. «Aujourd'hui, la garde est concentrée. Chaque garde a une mission et reste focalisé à donner le meilleur de soi-même pour que ce conclave se passe de la meilleure manière possible», assure ce porte-parole de la Garde suisse.
«Une nouvelle aventure»
Lors du conclave, les déplacements des cardinaux seront encadrés par la Garde suisse, jusqu’à ce qu’ils élisent le prochain Souverain pontife. «On vit quelque chose d’historique, et faire partie de l'histoire c'est dans l'ADN de la Garde: on a toujours été un peu à côté de l'histoire, ça fait de nous un peu des participants de cette histoire». Dès que la fumée blanche sortira de la cheminée de la chapelle Sixtine, les gardes suisses iront accueillir le prochain Pape sous la loge des bénédictions de la basilique Saint-Pierre, et salueront celui qu’ils devront désormais protéger au péril de leur vie. «Une nouvelle aventure» pour ces jeunes membres de la plus vieille armée du monde.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici