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Augustine Asta – Cité du Vatican

La formation organisée par le dicastère pour l'Évangélisation et le dicastère pour les Évêques intitulée «Témoins et annonciateurs de l'espérance fondée sur le Christ» qui a débuté le 3 septembre s’achève ce jeudi 11 septembre. Dans la salle du Synode au Vatican, les évêques nommés au cours de l'année écoulée ont eu droit à une série de rencontres sur des thèmes pouvant être utiles pour l'activité pastorale, administrative et pour la réflexion personnelle et communautaire dans les diocèses d'origine.

À l’issue de ces cours qui ont  été dispensés par certains supérieurs de la Curie romaine et des personnalités ecclésiastiques et non ecclésiastiques, expertes dans leur domaine de compétence, le Saint-Père, a reçu en audience les 192 participants.

 «Servir la foi du peuple»

«Le don que vous avez reçu n'est pas pour vous-mêmes, mais pour servir la cause de l'Évangile», leur a rappelé le Pape. Poursuivant: «Vous avez été choisis et appelés pour être envoyés, comme apôtres du Seigneur et comme serviteurs de la foi». Car a-t-il continué «l'évêque est un serviteur», et il est appelé «à servir la foi du peuple», a-t-il dit d’un ton fraternel.

Pour le Souverain pontife, le service n'est pas une caractéristique extérieure ou une manière d'exercer son rôle. Au contraire, ceux que Jésus appelle à être ses disciples et à annoncer l'Évangile, en particulier les Douze, «doivent faire preuve d'une liberté intérieure, d'une pauvreté d'esprit et d'une disponibilité au service qui naissent de l'amour, afin d'incarner le choix même de Jésus, qui s'est fait pauvre pour nous enrichir» (cf. 2 Co 8, 9). Ainsi, a-t-il continué, Jésus «a manifesté le style de Dieu, qui ne se révèle pas à nous dans la puissance», mais dans l'amour d'un «Père qui nous appelle à la communion avec Lui».

La proximité avec le peuple

Le Souverain pontife a par ailleurs demandé aux nouveaux évêques «d'être toujours vigilants et de marcher dans l'humilité et la prière», afin d'être «les serviteurs du peuple auquel le Seigneur vous envoie». Ce service, a-t-il insisté en rappelant les propos de son prédécesseur, est un «signe de la proximité de Dieu». «La proximité avec le peuple qui nous est confié n'est pas une stratégie opportuniste, mais notre condition essentielle. Jésus aime s'approcher de ses frères à travers nous, à travers nos mains ouvertes qui caressent et consolent; à travers nos paroles, prononcées pour oindre le monde de l'Évangile et non de nous-mêmes; à travers notre cÅ“ur, lorsqu'il se charge des angoisses et des joies de nos frères», avait alors affirmé le Pape François dans son discours aux évêques qui participaient au même cours de formation le 12 septembre 2019.

Les évêques, face aux défis actuels

Dans le même temps, l’évêque de Rome a invité les participants à se questionner sur ce que signifie être serviteurs de la foi du peuple dans le contexte actuel. Aussi importante et nécessaire soit-elle, «la seule conscience que notre ministère est enraciné dans l'esprit de service, à l'image du Christ, ne suffit pas», a-t-il affirmé. En effet, le service au nom de la foi du peuple doit aussi se traduire «dans le style de l'apostolat, dans les différentes formes de soin et de gouvernement pastoral, dans l'aspiration à l'annonce, de manière aussi diverse et créative que possible en fonction des situations concrètes auxquelles vous serez confrontés», a soutenu le Successeur de Pierre.

Pour Léon XIV, la crise de la foi et de sa transmission, ainsi que les difficultés liées à l'appartenance et à la pratique ecclésiale, «nous invitent à retrouver la passion et le courage nécessaires pour une nouvelle annonce de l'Évangile». Puisque, plusieurs personnes qui semblent éloignées de la foi «reviennent souvent frapper à la porte de l'Église ou s'ouvrent à une nouvelle recherche de spiritualité, qui parfois ne trouve pas de langage ni de formes adéquates dans les propositions pastorales habituelles». C’est pourquoi le Pape a en outre invité à ne pas oublier «les autres défis, de nature plus culturelle et sociale», qui «nous concernent tous et qui touchent particulièrement certaines régions», à l’instar du «drame de la guerre et de la violence, les souffrances des pauvres, l'aspiration de beaucoup à un monde plus fraternel et solidaire», ou même les «défis éthiques» sur la valeur de la vie et de la liberté.

Dans ce contexte, l'Église «vous envoie comme des pasteurs attentionnés, attentifs, qui savent partager le chemin, les questions, les angoisses et les espoirs des gens»; mais aussi «des pasteurs qui souhaitent être des guides, des pères et des frères pour les prêtres et pour les sÅ“urs et les frères dans la foi», a exhorté Léon XIV. «Que le souffle de l'Esprit ne vous fasse jamais défaut et que la joie de votre ordination, comme un parfum suave, puisse se répandre aussi sur ceux que vous allez servir», a conclu le Souverain pontife.