? Tor Vergata, les échanges entre Léon XIV et les jeunes
Vatican News
C’est dans la lumière dorée de la fin de journée que Léon XIV a traversé l’immense foule de jeunes rassemblés pour le Jubilé de la Jeunesse à Tor Vergata. Lors de cette veillée, point d’orgue du Jubilé avec la messe papale de dimanche matin, le Souverain pontife a répondu, depuis la gigantesque scène dressée pour l’occasion, aux questions de trois jeunes, sur les thèmes de l’amitié, le courage de choisir et le rappel du bien.
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À une époque marquée par la technologie, notamment dans le domaine des réseaux sociaux, la première question posée au Pape par Maria, 23 ans, du Mexique, porte sur l’amitié, «comment trouver une amitié sincère et un amour authentique qui nous ouvrent à la véritable espérance? Comment la foi peut-elle nous aider à construire notre avenir?»
Visiblement ému d’être présent parmi la foule de jeunes, estimée entre 500 000 et un million de personnes, et après avoir porté la croix du Jubilé le long des quelques mètres le séparant de la scène, Léon XIV a d’abord expliqué, en espagnol, que «les relations avec les autres sont essentielles», «notre vie commence par un lien, et c’est grâce à lui que nous grandissons».
Dans ce processus de croissance, la culture joue un rôle fondamental, a-t-il estimé, passant de l’espagnol à l’anglais, «elle est le code par lequel nous interprétons nous-mêmes et le monde». Parmi les instruments qui dominent notre culture actuelle, internet et les médias, «des outils, a éclairé le Pape, qui deviennent cependant ambigus lorsqu’ils sont dominés par des logiques et des intérêts commerciaux qui brisent nos relations en mille interruptions», ainsi, «seules des relations sincères et des liens stables nourrissent des histoires de vie agréable.»
«尝’补尘颈迟颈&别补肠耻迟别; est un chemin pour la paix», a-t-il ajouté en italien.
Concluant sa première réponse, Léon XIV a pris soin de citer saint Augustin, qui il y a des siècles, «a saisi le profond désir de nos c?urs, même sans connaitre les avancées technologiques actuelles». Autre figure invoquée par le Pape pour cette première conclusion, Piergiorgio Frassati, très présent au cours de ce Jubilé, et qui sera canonisé le 7 septembre prochain, «vivre sans foi, sans héritage à défendre, sans lutter pour la Vérité, ce n’est pas vivre, c’est simplement gagner sa vie».
Le courage de choisir
Sous les yeux et les applaudissements d’une foule galvanisés par une semaine d’évènements jubilaires, le deuxième thème abordé par Léon XIV fut celui délicat et complexe, auquel les jeunes sont directement confrontés, du courage de choisir. «Où trouvons nous le courage de choisir? Comment pouvons-nous être courageux et vivre l’aventure de la vraie liberté, en faisant des choix radicaux et porteurs de sens?», a demandé Gaia, 19 ans, italienne, au Souverain pontife.
Choisir, c’est aussi renoncer, a-t-il d’abord rappelé, avant d’ajouter: «Pour être libres, nous devons partir d’un fondement stable, du roc qui soutient nos pas. Ce roc est un amour qui nous précède, nous surprend et nous dépasse infiniment: l’amour de dieu». C’est donc de cet amour que nous vient le courage le choisir, a développé Léon XIV, rappelant les mots de saint Jean Paul II, il y a 25 ans, sur cette même esplanade de Tor Vergata, «C’est Jésus que tu cherches quand tu rêves de bonheur, c’est lui qui t’attend quand rien de ce que tu trouves ne te satisfait».
Livrant un message d’espérance, pilier de ce Jubilé, Léon XIV a ensuite ajouté que «la peur cède la place à l’espérance, car nous sommes certains que Dieu mène à son terme ce qu’il a commencé».
En conclusion, le Pape a énuméré les choix radicaux et significatifs auxquels peuvent être confrontés les jeunes, «le mariage, l’ordre sacré et la consécration religieuse».
Avant de passer au thème successif, Léon XIV a pris le temps de revenir sur les drames qui ont endeuillé le Jubilé: «Ces choix donnent un sens à notre vie, la transformant à l'image de l'Amour parfait, qui l'a créée et rachetée de tout mal, même de la mort. Je dis cela en pensant à deux jeunes filles, María, vingt ans, espagnole, et Pascale, dix-huit ans, égyptienne. Toutes deux avaient choisi de venir à Rome pour le Jubilé des Jeunes, et la mort les a emportées ces derniers jours. Prions ensemble pour elles, pèlerines d'espérance; prions pour leurs familles, leurs amis et leurs communautés.»
Symbole fort de ce Jubilé, l'ostensoir utilisé par le Saint-Père pendant la veillée vient de Turin dans le nord de l’Italie, celui devant lequel ont prié Piergiorgio Frassati et saint Jean Bosco.
Le rappel du bien et la valeur du silence
Troisième et dernière question posée en anglais par un jeune homme à Léon XIV, «comment pouvons-nous vraiment rencontrer le Seigneur ressuscité dans notre vie et être surs de sa présence même au milieu des épreuves et des incertitudes».
Alternant toujours entre l’espagnol, l’anglais et l’italien, face aux jeunes venant de 146 pays différents, Léon XIV a tenu à rappeler les mots de Spes non confundit, la bulle d’indiction du jubilé, «L’espérance est contenue dans le c?ur de chaque personne comme un désir et une attente du bien». Ainsi, «notre compréhension du bien reflète donc la manière dont notre conscience a été façonnée par les personnes qui ont fait partie de notre vie, celles qui ont été gentilles avec nous, qui nous ont écoutés avec amour et qui nous ont aidés»
Dans la formation de leur conscience, le Pape a assuré les jeunes qu’ils pouvaient compter sur Jésus, «l’ami qui nous accompagne toujours» . Aux côtés de l’icône de la Salus populi romani, le Pape a distillé des conseils aux jeunes: «Servez les pauvres et témoignez ainsi du bien que nous aimerions toujours recevoir de nos prochains. Adorez le Christ dans le Saint-Sacrement, source de la vie éternelle. Étudiez, travaillez et aimez à l’exemple de Jésus, le bon Maître qui marche toujours à nos côtés.»
Autre figure évoquée par Léon XIV lors de cette veillée, celle de Benoît XVI: «Le Pape Benoît XVI aimait dire que ceux qui croient ne sont jamais seuls.», «en d’autres termes, nous rencontrons le Christ dans l’Église, c’est-à-dire dans la communion de ceux qui le cherchent sincèrement», a-t-il commenté.
Enfin, c’est une nouvelle fois avec saint Augustin que l’évêque de Rome a terminé sa réponse: «C’est toi qui le pousses à prendre plaisir à te louer parce que tu nous as faits orientés vers toi et que notre c?ur est sans repos tant qu’il ne repose pas en toi... Je veux, Seigneur, te chercher... et t’invoquer en croyant en toi» .
Des paroles qui ont donné à Léon XIV l’occasion de remercier les jeunes: «À la suite de ces paroles d’Augustin, et en réponse à vos questions, j’aimerais inviter chacun de vous, chers jeunes, à dire au Seigneur “Merci, Jésus, de m’avoir appelé. Mon désir est de rester l’un de tes amis, afin qu’en t’embrassant, je sois aussi un compagnon de route pour tous ceux que je rencontre.»
La veillée, animée par le ch?ur du diocèse de Rome, s’est conclue à la nuit tombée, par un temps d’adoration eucharistique, un temps de prière silencieuse, ce silence rassurant, favorable à la rencontre intérieure avec le Christ.
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