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Le Pape Léon XIV lors de la première messe pour la sauvegarde de la Création dans le Borgo Laudato si’, célébrée le 9 juillet 2025. Le Pape Léon XIV lors de la première messe pour la sauvegarde de la Création dans le Borgo Laudato si’, célébrée le 9 juillet 2025.  (@Vatican Media)

Léon XIV: le monde brûle en raison du réchauffement climatique et des conflits

«Le cri de la terre et des pauvres se fait entendre, parce qu’il a atteint le cœur de Dieu», a alerté le Pape ce mercredi 9 juillet, lors de la messe pour la sauvegarde de la Création qu’il a présidée dans le Borgo Laudato si’. «Notre mission, a-t-il souligné, est de prendre soin de la Création, d’y apporter la paix et la réconciliation». Au cours de cette célébration, le nouveau formulaire de prières pour la Missa “pro custodia creationis”, a été utilisé pour la première fois.

Myriam Sandouno – Cité du Vatican

À Castel Gandolfo, le Pape Léon XIV a présidé la première messe pour la sauvegarde de la Création dans le Borgo Laudato si’. Cet espace voulu par François en 2023, et situé dans la résidence d'été des Papes à 25 km de Rome, représente une importante initiative de formation à l’écologie intégrale, ouverte à tous ceux qui souhaitent approfondir leur lien avec la Création.

«Le Borgo Laudato si', où nous nous trouvons, a indiqué le Saint-Père dans son homélie, veut être, selon l'intuition du Pape François, un ‘’laboratoire’’ dans lequel l’on doit vivre l’harmonie avec la Création qui est pour nous guérison et réconciliation», en «élaborant des manières nouvelles et efficaces de prendre soin de la nature qui nous a été confiée».

Crise écologique et conflits

Léon XIV a en effet attiré l’attention sur la situation d’«un monde qui brûle, à la fois à cause du réchauffement climatique et des conflits armés», ce qui rend si actuel, «le message du Pape François dans les encycliques Laudato si' et Fratelli tutti». Avec un amour infini, a soutenu le Pape, «le Dieu unique a créé toutes choses, en nous donnant la vie»: c'est pourquoi «saint François d'Assise appelle les créatures frère, sœur, mère». L’évêque de Rome a exhorté chacun à «avoir un regard contemplatif» qui pourrait «changer notre relation avec les choses créées et nous sortir de la crise écologique qui a pour cause la rupture des relations avec Dieu, avec le prochain et avec la terre, à cause du péché.

Le cri de la terre

Prendre soin de la Création, apporter la paix et la réconciliation, demeurent cette «mission que le Seigneur nous a confiée» a-t-il insisté. Le cri de la terre et des pauvres se fait entendre, a estimé le Pape, parce qu’il a atteint le cœur de Dieu. «Notre indignation est son indignation, notre œuvre est son œuvre», a-t-il fait savoir, lors de cette célébration eucharistique au cours de laquelle, le nouveau formulaire de prières pour la Missa “pro custodia creationis”, présenté jeudi 3 juillet dernier dans la Salle de presse du Saint-Siège, a été utilisé pour la première fois.


La puissance qui domine la tempête

L’homélie du Saint-Père a également mis en lumière l’annonce du Royaume de Dieu par des paraboles de Jésus, qui révèlent un lien profond avec la terre et les eaux, avec le rythme des saisons et la vie des créatures. Mais aussi le miracle accompli par Jésus dans la barque, lorsqu’il était avec ses disciples. Face à une mer très agitée, tous furent saisis de peur demandant son aide. Alors Jésus debout, menaça les vents et la mer, et il se fit un grand calme. «Qui est celui-ci, pour que les vents et la mer lui obéissent?» (Mt 8,27). «L'étonnement, que suscite cette question, est le premier pas qui nous libère de la peur», a déclaré le Pape. En repoussant le vent et la mer, «Jésus manifeste sa puissance de vie et de salut, qui domine les forces devant lesquelles les créatures se sentent perdues».

“Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né, avant toute créature. Il est aussi la tête du corps, la tête de l’Église : c’est lui le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin qu’il ait en tout la primauté.”

La peur des disciples dans la tempête est comparable à celle «d'une grande partie de l'humanité». Cependant, a-t-il poursuivi, «au cœur du Jubilé, il y a de l'espérance! Nous l'avons rencontrée en Jésus, le Sauveur du monde. Il calme toujours, souverainement, la tempête. Sa puissance ne perturbe pas, mais crée; elle ne détruit pas, mais fait exister, donne une vie nouvelle».

L’Eucharistie et la Création

Au terme de son homélie, le Pape rappelé combien l'Eucharistie «donne un sens et un soutien à notre travail». Car, comme l'avait souligné le Pape François, «dans l'Eucharistie, la création trouve sa plus grande élévation. La grâce, qui tend à se manifester de manière sensible, atteint une expression merveilleuse lorsque Dieu lui-même, fait homme, vient se faire manger par sa créature». Il magnifiait le Seigneur qui, «au sommet du mystère de l'Incarnation, a voulu rejoindre notre intimité à travers un fragment de matière. Non pas d'en haut, mais de l'intérieur, afin que nous puissions le rencontrer dans notre propre monde».

“Seigneur, tes œuvres te louent pour que nous t'aimions, et nous t'aimons pour que tes œuvres te louent. (Saint Augustin, Confessions, XIII, 33, 48).”

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09 juillet 2025, 08:26