Journée du Migrant: le Pape exhorte à être «un témoignage d’éԳ»
Myriam Sandouno – Cité du Vatican
Les 4 et 5 octobre prochains, sera célébrée la 111e Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié, que le Pape François a voulu faire coïncider avec le Jubilé des migrants et du monde missionnaire. À cette occasion Léon XIV porte une réflexion sur le lien entre espérance, migration et mission.
Des messagers de l'espérance
Dans son message, le Souverain pontife évoque tout d’abord une triste situation dans le monde, marquée par les guerres, les violences, les injustices et les phénomènes météorologiques extrêmes, obligeant des millions de personnes à se réfugier ailleurs. Et «même là où tout semble perdu, les migrants et les réfugiés se dressent comme des messagers d’espérance», indique Léon XIV, dont l’histoire est celle d’«un citoyen, descendant d’immigrés, lui-même émigré».
L'expérience du peuple d’Israël dans le désert
Au cours de la vie, affirmait-il le 16 mai dernier lors de l’audience avec les membres du Corps diplomatique accrédités près le Saint-Siège, «chacun d’entre nous peut se retrouver en bonne santé ou malade, avec ou sans emploi, dans sa patrie ou en terre étrangère». Cependant, précisait-t-il, «la dignité reste toujours la même, celle d’une créature voulue et aimée de Dieu». Le courage et la ténacité des migrants et des réfugiés sont pour le Pape, «le témoignage héroïque d’une foi qui voit au-delà de ce que nos yeux peuvent voir» et, ajoute-t-il, cela «leur donne la force de défier la mort sur les différentes routes migratoires contemporaines». Ce qui rappelle l’expérience du peuple d’Israël qui, errant dans le désert, a affronté tous les dangers avec confiance dans la protection du Seigneur.
Migration et espérance
Le Souverain pontife établit ainsi un lien entre «migration et espérance», qui se révèle dans de nombreuses expériences migratoires. «Beaucoup de migrants, de réfugiés et de personnes déplacées sont des témoins privilégiés de l’espérance vécue au quotidien», note le Saint-Père, «à travers leur confiance en Dieu et leur endurance face à l’adversité, dans la perspective d’un avenir où ils entrevoient l’approche du bonheur, du développement humain intégral».
Se focalisant ensuite, en particulier sur les migrants et les réfugiés catholiques, le Pape les encourage à devenir des «missionnaires d’espérance dans les pays qui les accueillent», en «poursuivant de nouveaux chemins de foi là où le message de Jésus-Christ n’est pas encore arrivé», ou «en engageant des dialogues interreligieux faits de quotidienneté et de recherche de valeurs communes». Par leur enthousiasme spirituel et leur vitalité, estime le Saint-Père, ils peuvent contribuer à revitaliser des communautés ecclésiales figées et alourdies, où le désert spirituel avance de manière menaçante. «Leur présence doit alors être reconnue et appréciée comme une véritable bénédiction divine, une occasion de s’ouvrir à la grâce de Dieu qui donne une nouvelle énergie et une nouvelle espérance à son Église».
La responsabilité et la mission des migrants
L’accent est également mis sur la responsabilité qui revient aux migrants, lorsque les pays les reçoivent. Il s’agit d’une «véritable "missio migrantium" - mission réalisée par les migrants - pour laquelle une préparation adéquate et un soutien continu, fruits d’une coopération inter-ecclésiale efficace, doivent être assurés», souligne le Pape.
La promesse d'un présent et d'un avenir
S'adressant aux communautés qui les accueillent, Léon XIV souligne combien elles peuvent être «un témoignage vivant d’espérance». Une «espérance comprise comme promesse d’un présent et d’un avenir où la dignité de tous en tant qu’enfants de Dieu est reconnue». Ainsi, les migrants et les réfugiés sont reconnus comme des «frères et sœurs, membres d’une famille» où ils peuvent exprimer leurs talents et participer pleinement à la vie communautaire.
Pour conclure, le Pape confie à la protection maternelle de la Vierge Marie, «réconfort des migrants», tous les migrants et réfugiés, ainsi que ceux qui se dépensent pour les accompagner. Afin qu’elle «garde vivante dans leur cœur l’espérance et les soutienne dans leur engagement à construire un monde qui ressemble toujours plus au Royaume de Dieu, la véritable patrie qui nous attend à la fin de notre voyage», ainsi se termine son message.
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