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De nouveaux ±è°ùê³Ù°ù±ð²õ ordonnés par le Pape Léon XIV. De nouveaux ±è°ùê³Ù°ù±ð²õ ordonnés par le Pape Léon XIV.   (@Vatican Media)

De nouveaux ±è°ùê³Ù°ù±ð²õ venant du monde entier ordonnés par le Pape

Les 32 diacres que Léon XIV a ordonnés dans la matinée du 27 juin, dans la basilique Saint-Pierre viennent du monde entier. Aux médias du Vatican, certains d'entre eux ont raconté leur histoire, souvent marquée par des moments difficiles en famille ou dans leur pays, leur «appel», parfois à un très jeune âge. Ils ont témoigné de la «grâce de Dieu ne connaît pas de limites».

Isabella H. de Carvalho - Cité du Vatican

Lors de la messe célébrée en la Solennité du Sacré-CÅ“ur de Jésus, dans la basilique Saint-Pierre de Rome, ont eu lieu des ordinations sacerdotales. Parmi les 32 ordinands, figuraient un Ghanéen en mission dans un petit pays des Caraïbes; un Ukrainien, deuxième de huit enfants ou encore un Brésilien de moins de 30 ans originaire d'une ville située près de Brasilia.

Des rues de Bari aux côtes de Papouasie-Nouvelle-Guinée, une mosaïque d'âges, de visages et d'histoires différents se sont entremêlées ce vendredi. Ces diacres ont été ordonnés par Léon XIV, à l'occasion du Jubilé des prêtres. «Grâce» et «gratitude» sont les mots qui sont le plus revenus dans les témoignages plein d'émotions de ces jeunes hommes, qui étaient sur le point de concrétiser le projet que Dieu a conçu pour leur vie, après des années de discernement. Entre doutes, changements et prières, certains des nouveaux prêtres partagent leur histoire avec les médias du Vatican.

Depuis le Ghana, le voyage de Blaise

«La grâce de Dieu est sans limite, car je suis originaire du Ghana, je sers dans les Caraïbes et maintenant je vais être ordonné à Rome. L'Église est vraiment universelle et l'espoir est porteur», a déclaré avec enthousiasme Blaise Ofoe Mankwa, 33 ans, à la veille de son ordination comme prêtre pour Kingstown, le seul diocèse du petit État insulaire de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, dans les Caraïbes. Originaire de la banlieue d'Accra, la capitale du Ghana, il a été envoyé sur l'île, dont la population est majoritairement protestante, en 2023, en tant que missionnaire de la Société du Verbe Divin.

Blaise, à St Vincent et Grenadine
Blaise, à St Vincent et Grenadine

Il a ensuite quitté cette réalité pour poursuivre son voyage en tant que séminariste dans le diocèse de Kingstown. «Au séminaire, j'ai senti une voix plus profonde en moi qui m’orientait vers un chemin que je ne comprenais pas toujours. Il y a eu des moments où j'ai eu envie d'abandonner, mais Dieu était toujours là», a-t-il confié. «En fin de compte, ce fut un voyage de grâce. J'ai suivi une formation au Ghana, j'ai également étudié la théologie au Kenya et je suis maintenant aux Caraïbes. Tout cela m'a formé spirituellement, culturellement et pastoralement pour devenir ce que je suis aujourd'hui», a-t-il ajouté.

Ces dernières années, les habitants de Saint-Vincent-et-les-Grenadines ont traversé des périodes difficiles: l'éruption d'un volcan, des ouragans qui ont dévasté le pays et la pandémie de Covid-19. «Cette expérience m'a permis de découvrir la beauté de la simplicité. Les gens sont très résilients et le fait d'être avec eux a renforcé ma foi», a expliqué Blaise qui, personnellement a subi les dégâts de l'ouragan Beryl en 2024. «Ce qui m'a permis de tenir bon, c’est la conviction que Dieu ne m'a pas envoyé dans un endroit facile, mais là où l'on a besoin de son amour». Et maintenant, il se réjouit d’y retourner après son ordination: «L'opportunité d'être ordonné à Rome, au cÅ“ur de l'Église, par le Pape, pendant l'année du Jubilé, est quelque chose que je n'aurais jamais pu imaginer, même dans mes rêves les plus fous! C'est un moment de grâce non seulement pour moi, ma famille et mes amis, mais aussi pour les personnes que je sers dans les Caraïbes. Je reviendrai avec une force nouvelle et un cÅ“ur plein de gratitude».

Vitalii et ces jours vécus comme les derniers

Vitalii Dmytryshyn, 28 ans, qui vient du séminaire Redemptoris Mater de Kiev, en Ukraine, a exprimé le même sentiment. Deuxième d'une famille de huit enfants, il suit le Chemin néocatéchuménal et a un frère aîné qui a été ordonné prêtre le mois dernier. «Je ne suis certainement pas le meilleur diacre d'Ukraine, je suis peut-être même le plus faible. Peut-être que Dieu permet que je sois ordonné ici à Rome parce qu'il sait que j'ai besoin d'aide pour m'en sortir», souligne-t-il, se disant reconnaissant que sa famille ait réussi à venir à Rome malgré la guerre. Et c'est justement cette réalité précaire du conflit qui l'aide à voir chaque jour comme un don. «Je vois que Dieu veut que je ne vive pas pour moi, mais que j'apporte à l'Ukraine toute l'espérance reçue ici». Le recteur de son séminaire lui avait dit de «vivre chaque jour comme si c'était le dernier». «Cela m'a aidé à ne pas vivre superficiellement, surtout maintenant qu'il y a tant de souffrance en Ukraine. Je vois des familles qui perdent leur mari, leurs enfants, leur maison, tout».   

«Ce temps de guerre m'a poussé à vivre sérieusement, à chercher Dieu, conscient que lorsque je m'endors après avoir dit la prière des complies, il se peut que ce soit ma dernière nuit», poursuit-il. Malgré les doutes et crises qu'il a traversés au cours de ses dix années au séminaire, il sent toujours que Dieu l'appelle à se tourner vers Lui et non vers lui-même. «Dieu m'a confirmé qu'il m'appelle comme il a appelé Pierre, qui est faible et imbu de lui-même, a-t-il dit, mais Dieu l'appelle ainsi parce qu'il l'aime. Cela m'a beaucoup aidé». 

Vitali, jeune prêtre ukrainien
Vitali, jeune prêtre ukrainien

John, un «fils de Papouasie-Nouvelle-Guinée»

John Wai, 36 ans, originaire de Papouasie-Nouvelle-Guinée, a vécu une expérience similaire de proximité avec Dieu lorsqu'en 2020, quatre membres de sa famille proche sont décédés en l'espace d'un an en raison de problèmes de santé. Il était déjà au séminaire depuis plusieurs années, mais il s'est retrouvé dans une crise profonde. «J'ai eu des émotions fortes qui m'ont fait penser que ce n'était peut-être pas ma vocation, que j'avais besoin d'un moment pour sortir et réfléchir à ces événements». Ses formateurs l'ont accompagné et soutenu. Il lui a été suggéré de trouver l'aide dont il avait besoin, tout en continuant ses études au séminaire. Aujourd'hui, je leur suis reconnaissant d'avoir fait cela, déclare John. «À ce moment-là, j'ai pensé à l'invitation de Jésus à tout quitter et à le suivre, et j'ai donc pris la ferme décision de poursuivre mes études au séminaire».

«J'ai vu que ce deuil fait partie de ma vie, de ma croix». Aujourd'hui, il affirme avec assurance que ses proches l'accompagnent et «prient toujours» pour lui. Pour le jeune homme, c'est aussi un honneur d'être ordonné à Rome, à la fois en tant que membre de la Congrégation de Saint Michel Archange et en tant que Papou: «C'est une bénédiction non seulement pour moi, mais aussi pour mon pays et mon peuple. Il sera écrit dans l'histoire qu'au moins un fils de Papouasie-Nouvelle-Guinée a été ordonné prêtre par le Pape, et pendant le Jubilé».

Alberto et le soutien d'amis et d'une communauté.

Pour Alberto De Mole, 27 ans, originaire de Giovinazzo dans la province de Bari, le soutien de son entourage dans son parcours professionnel a été important. «J'ai ressenti cet appel dès mon plus jeune âge, mais il m'a été difficile d'en faire part, parce que je ne voulais pas me l'avouer ni l'avouer aux autres. J'en ai d'abord parlé à mes amis qui m'ont soutenu, puis à mes parents qui ne l'ont pas accepté au départ», confie-t-il.

Il souligne d'ailleurs le soutien qu'il a reçu lors de son entrée au séminaire, tant de la part des curés de sa paroisse d'origine, Giovinazzo, que de la part des fidèles eux-mêmes qui l'ont fréquentée. «La plus grande aide vient des gens. Ceux qui sont proches de vous, ceux qui vous soutiennent dans la prière, même ceux qui vous soutiennent peut-être financièrement dans un tel choix. Tout cela vous fait comprendre que vous n'êtes pas seul», explique Alberto. Pour lui, la certitude de l'«amour du Christ» est ce qui a confirmé sa vocation à la prêtrise. «C'est la chose décisive qui te marque, qui te change, qui te fait reléguer tout le reste au second plan. Ce n'est que lorsque tu sens en toi que le Seigneur est la réponse à tout, qu'il correspond à ton cÅ“ur, que tu peux faire un tel choix».

Lucas, jeune prêtre brésilien
Lucas, jeune prêtre brésilien   (Francisco Lopes)

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27 juin 2025, 15:14