Texte de l'audience générale: Jésus nous libère d’une fausse vision de l’amour
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Pour cette catéchèse du mercredi publiée par la Salle de presse du Saint-Siège, le Pape poursuivant sa convalescence, le Saint-Père inaugure un nouveau chapitre de son cycle jubilaire intitulé «Jésus-Christ notre espérance».
Le Pape a décidé de proposer quelques méditations sur les paraboles racontées par Jésus. Ces histoires reprennent «des images et des situations de la réalité quotidienne» et force chacun à se positionner, souligne-t-il, en se demandant: «où suis-je dans cette histoire?»
Pour ce mercredi de la Semaine Sainte, François s’arrête sur la parabole «la plus célèbre», celle appelée du fils prodigue, lorsqu’un fils cadet demande sa part d’héritage à son père, dilapide son argent avant de rentrer chez son père qui le reçoit en festoyant, provoquant la colère du fils aîné. L’évangéliste Luc précise que Jésus raconte cette parabole aux pharisiens et aux scribes, qui récriminent contre le Christ lorsqu’il mange chez les pêcheurs, un signe pour François que cette parabole est adressée «à ceux qui sont perdus mais qui ne le savent pas et qui jugent les autres».
«Dieu vient toujours nous chercher»
Pour le Saint-Père, cette parabole est avant tout un profond message d’espérance, car «où que nous soyons perdus, […] Dieu vient toujours nous chercher», citant l’image de la brebis égarée à cause de la fatigue, ou d’une pièce de monnaie tombée par terre que l’on ne retrouve plus. Mais dans la parabole, les deux fils sont perdus, le plus jeune car «lassé d'une relation qu'il jugeait trop exigeante» et l’aîné par «l’orgueil ou la rancœur dans son cœur».
«Le fils cadet de la parabole ne pense qu'à lui», comprend le Pape François, qui dresse un parallèle avec l'égoïsme présent lors de la période de l’enfance et de l’adolescence, qui se poursuit parfois à l’âge adulte aujourd’hui. «Ces adultes s'imaginent qu'ils vont se trouver eux-mêmes et, au contraire, ils se perdent, car ce n'est que lorsqu'on vit pour quelqu'un que l'on vit vraiment», poursuit le Souverain pontife.
Une fausse vision de l’amour
«L'amour est un don précieux, il doit être traité avec soin», poursuit François, contrairement au fils cadet qui cherche l'amour mais «le gaspille, le dévalorise». Avec cette fausse vision de l'amour, le risque est de mendier l’affection «au premier maître venu» et de vivre une relation comme un serviteur, «comme si nous devions expier une faute ou comme si l'amour véritable ne pouvait pas exister». À l’image du fils cadet au moment de famine qui veut revenir chez son père comme serviteur.
«Seul celui qui nous aime vraiment peut nous libérer de cette fausse vision de l'amour», assure le Saint-Père, qui évoque le célèbre tableau de Rembrandt, la tête du jeune homme ressemblant à un enfant, symbole que «ce fils est en train de renaître».
La rancœur du fils aîné
Terminant sa réflexion sur l’attitude du fils aîné, François estime qu’il est «distant de cœur», qu’il aurait peut-être voulu quitter son père mais est resté «par peur ou par devoir». «Quand on s'adapte contre son gré, on commence à nourrir en soi une colère qui, tôt ou tard, explose», prévient-il.
Alors qu’il refuse de célébrer le retour de son petit frère, et «de partager la joie de son père», le fils aîné reçoit la visite de son père qui veut simplement «lui faire ressentir son amour». L’image du père qui laisse la porte ouverte est celle de Dieu «qui nous attend, qui nous voit de loin et qui laisse toujours la porte ouverte».
François termine sa catéchèse en proposant aux fidèles de s’identifier aux deux fils de cette parabole et de demander à «Dieu le Père la grâce de retrouver nous aussi le chemin de la maison».
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