L'appel de Caritas Internationalis en faveur des travailleurs humanitaires
Stefano Leszczynski - Cité du Vatican
Rien qu'en 2024, plus de 380 travailleurs humanitaires ont été tués dans 20 pays différents alors qu'ils accomplissaient leur mission. Cette tendance ne semble pas vouloir s'inverser et 2025 s'annonce encore pire, avec au moins 128 personnes tuées au cours des cinq premiers mois de l'année dans 17 zones de crise. À l'occasion de la Journée mondiale dédiée aux travailleurs humanitaires, Caritas Internationalis lance un appel pour honnorer ceux qui ont perdu la vie en apportant une aide vitale en temps de crise et exhorte les gouvernements à lutter contre l'impunité des attaques contre les civils et les travailleurs humanitaires.
L'engagement des religions pour la paix
Caritas Internationalis, branche opérationnelle de l'aide humanitaire de l'Église catholique dans le monde, s'engage à amplifier la voix des chefs religieux et des fidèles bouleversés par les atrocités perpétrées à Gaza, au Soudan, au Soudan du Sud, en Ukraine, en Birmanie et dans d'autres zones de conflit, et invite les détenteurs du pouvoir à mettre fin à la violence, en reconnaissant la dignité et la valeur intrinsèques de chaque vie humaine. Présente dans plus de 162 pays et territoires, la confédération Caritas a une grande expérience des risques encourus par les secouristes en première ligne dans les zones de conflit. Dans des pays aussi divers que le Soudan du Sud, la Colombie et la République démocratique du Congo, l'Église locale est toujours présente, apportant aide et protection même lorsque toutes les autres agences humanitaires doivent se retirer pour des raisons de force majeure.
Un appel à l'action
«L'opinion publique mondiale suit les horreurs auxquelles sont soumis les civils et les travailleurs humanitaires à Gaza, au Soudan, en Ukraine et ailleurs à travers les médias et les réseaux sociaux», a déclaré Alistair Dutton, secrétaire général de Caritas Internationalis, rappelant que «pour le personnel de Caritas qui travaille en première ligne dans les conflits, c'est la réalité quotidienne de leur travail». C'est pourquoi l'organisation humanitaire demande qu'à l'occasion de la Journée mondiale de l'aide humanitaire, chacun prenne un moment pour se demander ce qu'il peut faire et ce que son gouvernement peut faire pour aider ceux qui assistent les populations dans les zones de guerre et pour mettre fin à la violence contre les civils. «Sans un engagement réel et une responsabilité concrète, les atrocités continueront», insiste Alistair Dutton.
Le respect du droit international humanitaire
La nécessité d'une protection, d'un soutien et d'une responsabilité accrus a désormais atteint un stade critique. C'est pourquoi, à l'occasion de la Journée mondiale de l'aide humanitaire, nous demandons instamment une protection accrue des travailleurs humanitaires et des civils, ainsi qu'un engagement politique renouvelé en faveur du droit international humanitaire. À cet égard, Caritas Internationalis rappelle les paroles prononcées par Léon XIV lors de la récente rencontre avec les ?uvres d'aide aux Églises orientales: «Il est désolant de constater que la force du droit international et du droit humanitaire ne semble plus contraignante, remplacée par le prétendu droit de contraindre les autres par la force».
Une année dramatique
L'année 2025, comme le souligne Caritas Internationalis dans son appel, a été l'une des plus sanglantes pour les travailleurs humanitaires: «À cette occasion, nous rendons également hommage à nos collègues que nous avons perdus ces dernières années, notamment Viola Al Amash et Issam Abedrabbo de Caritas Jérusalem et d'autres collègues de Caritas tombés à Marioupol, en Ukraine, et au Niger. Mais surtout, nous demandons, clairement et sans hésitation, la protection de ceux qui consacrent leur vie au service des autres. Leur engagement nous pousse non seulement à leur rendre hommage, mais aussi à agir».
La Journée mondiale
Cette journée commémorative a été instituée par l'ONU en souvenir de l'attentat du 19 août 2003 à Bagdad, en Irak, qui a coûté la vie à 22 personnes, dont l'envoyé spécial de l'ONU Sergio Vieira De Mello. Depuis lors, cette date est devenue un symbole d'engagement et de sacrifice pour le bien commun, attirant l'attention sur la nécessité de protéger le travail des travailleurs humanitaires qui s'effectue souvent dans des contextes très risqués.
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