Révolte contre la vie chère en Angola, l'Église exhorte au dialogue
Stefano Leszczynski - Cité du Vatican
Un mouvement de protestation contre la hausse du prix du carburant a causé la mort de plus de 20 personnes et conduit à l'arrestation de plus de 1 200 dans tout le pays, tandis que les troubles se poursuivent sans interruption depuis lundi 28 juillet dans certains quartiers de la capitale Luanda.
La hausse du prix du carburant
Les violences, caractérisées par des pillages, des actes de vandalisme et des affrontements avec la police, ont fait suite à la décision prise par le gouvernement au début du mois d'augmenter d'un tiers le prix du diesel afin d'alléger la pression exercée par les coûteuses subventions sur les finances publiques. Les associations de taxis-minibus, qui ont à leur tour augmenté leurs tarifs jusqu'à 50%, ont organisé une grève de trois jours pour protester contre cette décision. Ce pays producteur de pétrole d'Afrique australe a progressivement réduit les subventions sur les carburants depuis 2023, lorsque les manifestations contre la hausse du prix de l'essence ont tourné au drame.
L'appel de l'Église
Pour l'archevêque de Saurimo et président de la Conférence épiscopale d'Angola et de Sao Tomé, Mgr José Manuel Imbamba, malgré les niveaux de pauvreté et de misère enregistrés dans le pays, l’on ne peut en aucun cas tolérer de tels actes liés au vandalisme et aux troubles, qui compromettent le bien-être social des familles, le patrimoine public et privé. C'est pourquoi la Ceast souhaite un dialogue, afin de ramener la situation à la normale. «J'invite nos jeunes à se comporter de manière civile et à relancer le dialogue entre les citoyens et nos institutions», a-t-il souligné.
Une inflation galopante
Dans ce pays lusophone d'une trentaine de millions d'habitants, l'inflation est très élevée et a atteint près de 20 % en juin, tandis que le taux de chômage a atteint près de 30 %. Les troubles qui ont éclaté lundi à Luanda se sont étendus à l'intérieur du pays.
L'association professionnelle des chauffeurs de taxi a pris ses distances par rapport aux violences, mais a confirmé la poursuite de la grève jusqu'au bout. Lors des manifestations de lundi dernier à Luanda, la capitale du pays, environ 2 000 personnes avaient répondu à l'appel des organisations de la société civile pour protester contre la hausse des prix du carburant et son impact sur le pouvoir d'achat. Cependant, de nombreux slogans des manifestants dénonçaient la «corruption» du MPLA, le parti au pouvoir. La colère des manifestants n'a pas épargné le président João Lourenço, réélu pour un second mandat de cinq ans en 2022.
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