En éǰ, les femmes victimes de violences lors des manifestations
Augustine Asta - Cité du Vatican
Depuis le début des manifestations pro-européennes en novembre 2024, de nombreux témoignages rassemblés par rapportent des scènes de brutalité policière, et les nombreuses agressions physiques et psychologiques infligées aux manifestantes. Le dernier rapport de l’ONG de défense des droits humains publié ce vendredi, et intitulé «Des insultes aux agressions: l’instrumentalisation de la violence basée sur le genre contre les femmes manifestantes en Géorgie», dénonce une triste réalité.
«Traitements inhumains et dégradants»
«Le rapport que nous avons documenté, présente plusieurs formes de représailles très clairement dirigées vers les femmes. Les autorités ciblent les manifestantes et le font d'une manière qui les blesse», explique, Denis Krivosheev, directeur adjoint pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International, dans une interview accordée aux médias du Vatican. Lors des arrestations, «ce qui arrive à de nombreuses manifestantes pacifiques», ces femmes «conduites au poste de police, subissent des violences sexistes», affirme-t-il, déplorant des «traitements inhumains et dégradants».
L'un des exemples qui porte atteinte aux droits fondamentaux des personnes, poursuit-il «c'est la pratique qui consiste à déshabiller complètement les femmes lorsqu'elles sont détenues. Cela est tout à fait illégal. La loi géorgienne ne l'autorise pas. Au contraire, elle l'interdit expressément. C'est également illégal au regard du droit international», insiste Denis Krivosheev. Le rapport d’Amnesty international précise surtout que la «violence fondée sur le genre est utilisée de manière systémique comme un outil de répression par les forces de police pour réduire au silence les voix dissidentes». Car le contexte de la «violence d'État actuelle» en Géorgie, note-il, rentre dans le cadre des «protestations contre les politiques gouvernementales et la nouvelle législation qui a été mise en place pour s'assurer que les gens ne se sentent plus libres de s'exprimer, de critiquer le gouvernement et de descendre dans la rue pour protester s'ils estiment qu'ils doivent le faire».
Ces nombreuses agressions physiques et psychologiques ont des conséquences émotionnelles et psychologiques sur la vie personnelle et professionnelle des victimes. «De plus en plus de personnes se retrouvent détenues et pénalisées, payant de leur liberté, le plus souvent pour longtemps». Mais «il y a aussi de plus en plus de personnes qui sont détenues sur la base d'accusations criminelles et qui seront donc jugées. Certains procès ont déjà eu lieu et ces personnes seront probablement condamnées à de lourdes peines de prison».
Pour la plupart des victimes, explique-t-il, «cela signifie détentions, abus, violences policières, tortures dans la plupart des cas et conséquences sur la vie personnelle et professionnelle», rapporte le directeur adjoint pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International. Il précise dans la foulée que l’organisation entend s'investir davantage, afin que justice soit faite pour les victimes. Et la justice, conclut Denis Krivosheev, «implique également et surtout d'enquêter sur les policiers impliqués dans les abus et de les amener à répondre de leurs actes».
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