L'élection de la première rectrice arabe, un «message d'espoir» pour ±õ²õ°ù²¹Ã«±ô
Joseph Tulloch – Cité du Vatican
En 2024, Mouna Maroun a été nommée rectrice de l'université de Haïfa, devenant ainsi le premier membre de la minorité arabe d'Israël - un groupe défavorisé qui, selon les organisations de défense des droits, continue de faire l'objet d'une discrimination structurelle - à occuper cette fonction dans une université israélienne.
Mouna Maroun est également chrétienne, originaire d'un petit village catholique maronite situé sur les pentes du mont Carmel. Les chrétiens ne représentent qu'environ 7 % de la population arabe israélienne, qui elle-même représente environ un cinquième de la population totale d'Israël, et l'histoire de la réussite de Maroun - en tant que femme, arabe et chrétienne - est donc notable.
Son élection a été «un miracle», explique-t-elle à Vatican News, car elle est intervenue quelques mois seulement après les attentats du 7 octobre perpétrés par le Hamas et la montée des tensions entre Arabes et Juifs en Israël. En avril 2024, elle a été nommée rectrice de l'université de Haïfa, ou directrice des études, un rôle qui n'est surpassé que par celui du président dans la hiérarchie de l'université.
Mouna Maroun décrit sa nomination comme un «message d'espoir» et un signe que «les choses peuvent être différentes en Israël», que les Juifs et les Arabes «peuvent réussir ensemble et vivre ensemble».
Boycotts universitaires d'Israël
Mouna Maroun est originaire du nord d'Israël, où vit une forte population arabe, et environ 45 % des étudiants de son université sont arabes.
C'est en partie pour cette raison qu’elle s'oppose aux boycotts qui ont vu certaines universités étrangères couper les liens avec leurs homologues israéliennes, en réponse au très grand nombre de victimes civiles causées par la guerre d'Israël à Gaza.
«Un boycott n'aide personne», dit-elle, «et surtout pas un boycott universitaire, car les universités israéliennes font quelque chose d'extraordinaire pour donner aux Arabes les moyens d'agir... et pour accroître leur mobilité sociale».
Mouna Maroun ajoute qu'elle pense que les universités étrangères devraient s'engager directement auprès de leurs homologues israéliennes, afin de «renforcer» les éléments «libéraux» du pays.
Maintenir l'humanité
En tant qu'Arabe israélienne, Mouna Maroun déclare qu'elle a des «sympathies des deux côtés» dans le conflit actuel à Gaza.
«Il n'est pas nécessaire d'être juif pour être terrifié par ce qui s'est passé le 7 octobre», dit-elle. «Et il n'est pas nécessaire d'être arabe pour être terrifié par la situation humanitaire à Gaza et le meurtre d'innocents». Être humain, dit-elle, signifie «avoir de l'empathie pour les victimes des deux côtés».
Mouna Maroun a également souligné le rôle que l'Église et le Saint-Siège devraient jouer en tant qu'«agent neutre» dans la promotion de la paix dans la région. Cela devrait inclure, a-t-elle dit, la collaboration avec l'administration Trump aux États-Unis, en raison de son influence «sur les Israéliens et les Palestiniens». «C'est notre foi», conclut-elle: «La réconciliation, le pardon et le rétablissement de la paix».
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