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B¨¦atification ¨¤ Tallinn (Estonie) de Mgr Eduard Profittlich (1890-1942), martyr de la foi, ¨¦v¨ºque allemand envoy¨¦ en Estonie d¨¨s 1930. B¨¦atification ¨¤ Tallinn (Estonie) de Mgr Eduard Profittlich (1890-1942), martyr de la foi, ¨¦v¨ºque allemand envoy¨¦ en Estonie d¨¨s 1930.  

B¨¦atification en Estonie: Mgr Profittlich, t¨¦moin de la foi contre la folie de la guerre

L'archev¨ºque j¨¦suite, martyr du r¨¦gime sovi¨¦tique, a ¨¦t¨¦ b¨¦atifi¨¦ en Estonie samedi 6 septembre par le cardinal dominicain Christoph Sch?nborn, archev¨ºque ¨¦m¨¦rite de Vienne (Autriche). Sa vie est un exemple actuel, ?elle montre la voie du chr¨¦tien en temps de pers¨¦cution?, a estim¨¦ le repr¨¦sentant du Pape. Mgr Profittlich devient le tout premier b¨¦atifi¨¦ d'Estonie.

Vatican News

«Il est juste que le berger reste avec son troupeau et partage avec lui ses joies et ses peines... Je suis fermement convaincu que si Dieu marche avec moi, je ne serai jamais seul». C'est ce qu'écrivait le jésuite Eduard Profittlich, premier archevêque d'Estonie, béatifié samedi matin, 6 septembre, au c?ur de la capitale estonienne Tallinn. La célébration, qui s'est déroulée sur la place de la Liberté, a été présidée, au nom du Pape, par le cardinal dominicain autrichien Christoph Schönborn.

Dans son homélie, le cardinal a cité les paroles du nouveau bienheureux contenues dans une lettre adressée à sa famille. Il leur avait envoyé cette lettre à un moment particulièrement difficile en 1940, lorsque les troupes soviétiques avaient occupé l'Estonie, limitant l'activité de l'Église. Le jésuite avait la possibilité de retourner en Allemagne, son pays natal, mais il décida de rester avec ses fidèles.

Pour ses brebis, Mgr Profittlich a donné sa vie

Un choix qui lui coûta la vie: le 27 juin 1941, il fut arrêté et déporté à Kirov, en Russie, où il fut torturé et condamné à mort pour espionnage. Les mauvais traitements subis en prison causèrent sa mort le 22 février 1942, avant son exécution. «Pour son troupeau, ses brebis, le père Profittlich était prêt à donner sa vie», a souligné le cardinal Schönborn, mettant en évidence «la joie du Christ» avec laquelle le bienheureux archevêque a pris sa décision.

 

Le célébrant a ensuite rappelé la situation dramatique de l'Europe dans les années 40 du siècle dernier, «le déchaînement inimaginable des forces de l'enfer» dû à «la guerre peut-être la plus folle qui ait jamais existé», avec le régime nazi dans l'Allemagne de Hitler et le régime communiste dans l'Union soviétique de Staline. «Les camps de concentration et les goulags étaient l'expression du mépris le plus total pour l'humanité», a poursuivi le cardinal, rappelant au contraire «la dignité», issue de la foi, avec laquelle Eduard Profittlich s'est livré à ses bourreaux.

La guerre est à nouveau le quotidien amer de l'Europe orientale

La béatification aujourd'hui de l'archevêque jésuite, a-t-il ajouté, a eu lieu «à un moment où de vieilles blessures menacent de se rouvrir», car «la guerre fait à nouveau partie du quotidien amer» de la région orientale de l'Europe, en raison du conflit en cours entre la Russie et l'Ukraine. Mais ce n'est pas tout: le cardinal Schönborn a rappelé la «troisième guerre mondiale par morceaux» tant déplorée par le Pape François et a souligné que ce conflit comprend «également la persécution des chrétiens dans le monde entier». Dans cette situation, le témoignage du nouveau bienheureux apparaît donc «particulièrement précieux pour l'époque actuelle», car il «montre la voie du chrétien en temps de persécution».

La sainteté personnelle soutenue par la sainteté de l'Église

Soulignant à nouveau qu'«une béatification n'est jamais orientée vers une seule personne», le cardinal a rappelé la prière de ses fidèles qui ont soutenu Eduard Profittilch. À tel point qu'il a décidé de rester dans le pays balte malgré les dangers: son «oui» était non seulement personnel, mais aussi celui de toute «l'Église à la volonté de Dieu», car «la sainteté personnelle est toujours soutenue par la sainteté de l'Église, l'épouse du Christ». Le cardinal Schönborn a ensuite cité deux initiatives particulières: la première, qui s'est déroulée le 4 septembre dernier à Tallinn à l'initiative des pères dominicains, consistait en une lecture ininterrompue, pendant 24 heures, des noms des nombreuses victimes des camps de prisonniers soviétiques. La seconde remonte même au Grand Jubilé de l'an 2000, lorsque saint Jean-Paul II a demandé à un groupe d'historiens de commencer à rédiger un martyrologe des siècles les plus récents. «Seul Dieu connaît tous les noms» de ces martyrs, a conclu le cardinal, soulignant enfin que leur sang «est la semence qui engendre les chrétiens».

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06 septembre 2025, 15:22