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Photo d'illustration. Photo d'illustration. 

C?te d¡¯Ivoire: L'?glise multiplie les initiatives pour un scrutin apais¨¦

? quelques semaines du scrutin pr¨¦sidentiel pr¨¦vu le 25 octobre 2025, la Commission nationale Justice, Paix et Environnement ivoirienne a ouvert, jeudi 4 septembre, au si¨¨ge de la Conf¨¦rence ¨¦piscopale, une s¨¦rie de conf¨¦rences publiques autour du th¨¨me: ?C?te d¡¯Ivoire, terre de paix et d¡¯esp¨¦rance?. L¡¯objectif de ces r¨¦flexions est d¡¯?anticiper et dire non ¨¤ la violence?, alors que la sc¨¨ne politique nationale est marqu¨¦e par de fortes tensions, faisant craindre un climat ¨¦lectoral crisp¨¦.

Marcel Ariston BLÉ - Abidjan

Environ 9 millions d¡¯Ivoiriens seront appelés aux urnes pour élire le président de la République pour un mandat de cinq ans. Soucieuse de prévenir toute dérive, la Commission nationale Justice, Paix et Environnement a initié un cycle de conférences afin, selon le père Norbert-Éric Abékan, son secrétaire exécutif. Il est question de «susciter des débats, créer des conditions de réflexion en profondeur et amener chaque citoyen à prendre conscience de sa responsabilité comme artisan de paix et de concorde». L¡¯objectif, a-t-il renchéri, est de rompre avec la spirale de violences électorales qui a marqué l¡¯histoire récente du pays.


Le poids des fractures identitaires

En ouverture, le professeur Henri Bah, enseignant de philosophie à l¡¯Université Alassane Ouattara de Bouaké, a animé une conférence sur le thème: « Enjeux et dimensions ethno-religieuses de l¡¯élection présidentielle en Côte d¡¯Ivoire: la difficile construction d¡¯une nation par les urnes». À travers une approche phénoménologique, critique et prospective, le conférencier a rappelé que les cartes électorales se sont structurées autour de ces appartenances, engendrant des conséquences majeures: patrimonialisation du pouvoir, effondrement de la confiance dans les institutions, crispations identitaires et marginalisation des véritables enjeux sociaux et économiques.

Il a aussi mis en évidence le fait que depuis l¡¯avènement du multipartisme dans le pays, les scrutins présidentiels tendent à renforcer les fractures identitaires plutôt qu¡¯à unir la nation. Selon lui, à chaque élection, «les clivages ethniques et religieux se superposent aux choix politiques, transformant le vote en un prolongement des appartenances communautaires plutôt qu¡¯en une expression citoyenne».


Construire une société où ethnicité et religion cessent d¡¯être des instruments politiques

Pour sortir de cette impasse, le professeur Bah a proposé trois pistes: investir dans une éducation citoyenne et critique capable de déconstruire les logiques de division; encourager l¡¯émergence d¡¯une nouvelle génération politique affranchie des clivages hérités; enfin, promouvoir une culture de l¡¯amour et du vivre-ensemble inspirée de figures universelles comme Socrate, Gandhi, Martin Luther King ou encore le Pape François.

Il a conclu en appelant à bâtir une société &±ô²¹±ç³Ü´Ç;±ð²Ô³Ù°ù¡¯´Ç³Ü±¹±ð°ù³Ù±ð&°ù²¹±ç³Ü´Ç;, où ethnicité et religion cesseraient d¡¯être des instruments politiques pour devenir des richesses au service de la nation, invitant chaque ivoirien, à «être acteur clé d¡¯une Côte d¡¯Ivoire non seulement réconciliée avec elle-même mais également, à prendre toute sa place dans l¡¯édification d¡¯une société forte où l¡¯intérêt du pays, sera la chose la mieux partagée et enseignée».

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08 septembre 2025, 16:07