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Myriam Sandouno – Cité du Vatican

Ce jeudi 14 août, veille de la fête de l’Assomption, a eu lieu dans la paroisse Saint Jacques des Deux Plateaux, le lancement par une messe, d’une chaîne de prière pour la paix en Côte d’Ivoire prévue du 15 août au 25 octobre prochain. C’est une initiative de la Commission épiscopale Justice, Paix et Environnement. À moins de trois mois de l’élection présidentielle, le climat politique reste tendu, en raison de la candidature pour un quatrième mandat de l'actuel président Alassane Ouattara, mais aussi du retrait de la liste électorale de leaders d'opposition, dont l’ancien président Laurent Gbagbo, à la tête du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), et Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Ils sont tous deux exclus du scrutin et réunis depuis juin au sein d’une alliance baptisée «Front commun». 

«La paix s’obtient aussi par la prière»

Le 9 août dernier, des milliers de personnes ont répondu à l’appel à manifester lancé par les deux partis d’opposition pour protester contre la candidature d’Alassane Ouattara, mais aussi pour la réinscription sur la liste électorale de plusieurs dirigeants de l’opposition. Dans ce contexte de crise, les chrétiens catholiques «évêques, prêtres, femmes et hommes sont prêts à prier» pendant dix semaines, unis à «Notre-Dame de la Paix, pour demander au Seigneur la paix pour notre pays», confie le père Norbert Abekan, secrétaire exécutif national de la Commission épiscopale Justice, Paix et Environnement. «La paix s’obtient aussi par la prière» soutient-il. 

Rencontre et dialogue 

Des recommandations ont été données: entre méditations de textes liturgiques, prière du chapelet, temps d’adoration au Saint-Sacrement, moments de jeûne si possible, et demande de messes pour la nation ivoirienne. «Pour faire la paix, il faut du courage, bien plus que pour faire la guerre. Il faut du courage pour dire oui à la rencontre et non à l’affrontement; oui au dialogue et non à la violence; oui à la négociation et non aux hostilités; oui au respect des accords et non aux provocations; oui à la sincérité et non à la duplicité».

Des paroles du Pape François qui résonnent encore en cette période pour la Côte d’Ivoire qui a connu la crise politique de 2010-2011 dite crise post-électorale, ayant éclaté à l'issue du second tour de l'élection présidentielle de 2010. Au moins 3 000 personnes ont perdu la vie.

Une élection inclusive 

Aujourd’hui, «l’arme redoutable à utiliser reste le dialogue, mais surtout celui avec Dieu dans la prière, avec le Rosaire, pour que la paix coule comme un fleuve», affirme le père Abekan. Des initiatives ont été déjà prises par la Commission, une rencontre avec les jeunes des partis politiques a eu lieu afin d'instaurer un cadre de dialogue. «Nous créons des conditions pour permettre à des frères et sÅ“urs de se parler, car nous ne sommes pas des ennemis. La politique ne doit pas être un champ de bataille, mais plutôt un champ de dialogue où la lumière jailli», déclare-t-il. Le secrétaire exécutif national de la Commission épiscopale Justice, Paix et Environnement appelle à une élection inclusive, car ajoute-t-il «l’exclusion crée les divisions. Il faut ouvrir les portes pour cette élection à venir».