Mgr Ahiwa: «la communion sous-tend notre mission d’évêque et la marche de nos Églises locales»
Françoise Niamien - Cité du Vatican
Dimanche 29 juin 2025, l’Église a célébré la solennité des saints Pierre et Paul. À cette occasion le Pape a présidé la messe en la basilique Saint-Pierre de Rome. Et comme le veut la tradition, cette messe a été marquée par la remise du pallium à 54 archevêques métropolitains nommés au cours des douze derniers mois. Parmi ces archevêques, ayant reçu cette étole de laine, symbole de communion avec le Pape successeur de Pierre, figure Mgr Jacques Assanvo Ahiwa. Dans un entretien accordé à Vatican News, l’archevêque de Bouaké a indiqué avoir vécu ce moment avec beaucoup d’appréhension mais surtout avec émotion, joie et gratitude. «Je me sens si petit et donc je rends grâce à Dieu qui m'utilise pour une si énorme charge», a-t-il affirmé.
Un engagement à la communion
Dans son homélie, le Pape a appelé de ses vĹ“ux à un engagement à la communion et à l’unité car «c'est sur cette voie que nous sommes appelés à marcher (…) car nous avons tous besoin de cette fraternité». «L’Église en a besoin, les relations entre les laïcs et les prêtres, entre les prêtres et les évêques, entre les évêques et le Pape en ont besoin; tout comme en ont besoin la vie pastorale, le dialogue Ĺ“cuménique et les relations d'amitié que l'Église souhaite entretenir avec le monde», a-il insisté. Dans sa lecture de cette exhortation du Saint-Père, l’archevêque de Bouaké a soutenu que c’est «la communion qui donne un sens à la mission que l’Église nous confie en tant qu’évêque». Et Mgr Ahiwa de faire savoir que l’archidiocèse de Bouaké est en marche sur cette voie de la communion dans la synodalité.
Un centenaire de foi, de communion et de synodalité
70 ans en tant que diocèse, l’archidiocèse métropolitain de Bouaké célèbre cette année 2025 le centenaire de son évangélisation. Cette mission de l’annonce de la Parole de Dieu, qui selon l’ordinaire du lieu se poursuit dans «la lignée de ses premiers pasteurs, dans la communion et la synodalité avec toutes les composantes de cette Église famille de Dieu qui sont l'évêque, les prêtres et les laïcs». «Ce centenaire qui se veut une occasion de bilan et de projection se vit dans la communion et la synodalité, en vue de consolider nos acquis, en ouvrant des voies nouvelles de communion» a-t-il encore souligné.
Et l’archevêque de rappeler l’organisation de la session de formation au mois février 2025 qui a permis d’élaborer le plan pastoral diocésain. «Ce fut un grand moment de communion, d’échange de partage avec tous les agents pastoraux et toutes les entités de l’archidiocèse», s’est félicité l'archevêque ivoirien. Pour Mgr Ahiwa, ce plan pastoral qui se veut «le fruit de la réflexion de tous», souligne l'importance de la communion dans la vie et la marche de son archidiocèse au regard des réalités sociales très changeantes. «C'est dans cette communion que nous pourrons relever les défis au nombre desquels l’autonomie et l’évangélisation»,a-t-il affirmé.
L’espérance en la paix
L'archidiocèse de Bouaké couvre une superficie d'environ 22 000 km². Il comprend la région du Gbêkê et celle de l'Iffou. (Centre-nord). En 2002, Bouaké, deuxième ville de Côte d'Ivoire, en étendue territoriale, a été un point central de la crise politico-militaire qui a secoué le pays. Elle est tombée sous le contrôle des rebelles lors de la tentative de coup d'État du 19 septembre et est devenue la base d'opérations de ceux-ci.
À quatre mois de la présidentielle du 25 octobre 2025, la Côte d’Ivoire retient son souffle. Le climat politique dans le pays est crispé depuis quelques semaines après l'exclusion du scrutin de plusieurs figures de l'opposition. Malgré cette situation de grande incertitude, l’archevêque ivoirien dit demeurer confiant: «Nous prions et nous n’avons de cesse d'appeler nos fidèles à la prière et à la paix, à travers nos homélies et les différents messages de la Conférence épiscopale ivoirienne».
Aussi, l’archidiocèse de Bouaké est engagé dans ce mouvement commun de prière. «Le forum mis en place par mon prédécesseur, Mgr Paul Ahouana Djro, de vénérée mémoire, aux heures chaudes de la crise en 2002 est toujours en activité. Il regroupe toutes les confessions religieuses et des autorités traditionnelles et poursuit ses rencontres à son siège, au sein de l’archevêché de Bouaké», a informé l’archevêque qui espère «qu’avec la grâce de Dieu, et l’engagement de tous, nous irons à des élections crédibles et transparentes pour la paix en Côte d’Ivoire» .
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