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Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

Approuvé par la Chambre des députés en février 2022, le projet de loi portant la légalisation des jeux d’argent est depuis lors en discussion au Sénat fédéral. Dans une , la Conférence nationale des évêques du Brésil a de nouveau exprimé sa «perplexité» face à la manière dont le Congrès national traite cette question.

Officiellement, la plupart des jeux de hasard sont interdits au Brésil depuis 1946, à l’exception des paris sportifs en ligne, régulés depuis 2023, de quelques loteries d’État et des courses de chevaux. Pourtant, le jeu illégal est omniprésent, notamment sous la forme du jogo do bicho, une loterie clandestine très populaire dans les grandes villes, privant l’État de nombreuses recettes fiscales. Outre les revenus financiers, certains partisans du projet de loi défendent la création de plus de 200 000 emplois directs, selon le ministère du Tourisme.

«Nous implorons les parlementaires brésiliens et les autorités publiques de s'opposer aux jeux d'argent sous toutes leurs formes, en promouvant le bien des familles, en protégeant les valeurs fondamentales de la vie en société et en assurant un avenir digne et juste à la nation», ont déclaré les évêques.

La position de l'Église catholique du Brésil (CNBB) sur les dommages causés par les jeux d'argent a déjà été exprimée à de nombreuses reprises. Dans sa note, la CNBB met en garde contre les nombreuses conséquences négatives qu'une légalisation pourrait entraîner pour le pays, en particulier pour les secteurs les plus vulnérables: «Les jeux d'argent, en particulier dans une société inégale et à grande échelle, comme l'indique la proposition parlementaire, peuvent contribuer à l'augmentation des crimes associés, avec une référence particulière à la fraude, aux matchs truqués, à la corruption et au blanchiment d'argent».

Pour les évêques, permettre l'expansion des jeux d'argent, c'est ouvrir la porte à des «déséquilibres socio-économiques», à de graves répercussions sur la santé publique en raison de l'augmentation des jeux d'argent et à un «mépris de la vie et de la famille». Le vote définitif prévu ce jeudi 10 juillet au Sénat a été reporté et devrait avoir lieu dans les prochains jours, voire les prochaines semaines.