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Veillée de ±è°ù¾±Ã¨°ù±ð avec les jeunes place Saint-Pierre, jeudi 31 juillet 2025 Veillée de ±è°ù¾±Ã¨°ù±ð avec les jeunes place Saint-Pierre, jeudi 31 juillet 2025  (@Vatican Media)

Les cardinaux Zuppi et Pizzaballa aux jeunes: la paix est possible

Quarante mille jeunes, italiens principalement, ont participé jeudi soir au rassemblement «Tu es Pierre» place Saint-Pierre, sous la conduite du président de la Conférence épiscopale italienne qui a insisté sur la nécessité de désarmer les cœurs et les mains dans un monde violent. Dans un message vidéo, le patriarche latin de Jérusalem a invité les jeunes à devenir des artisans de paix, et a salué ceux qui refusent de capituler devant le mal.

Antonella Palermo - Cité du Vatican

«Sentez-vous accueillis ce soir par l'Église tout entière, qui contemple avec joie, bienveillance et confiance, la fraîcheur et la spontanéité de vos vies». Le cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne, a présidé le rite de la profession de foi devant 40 000 jeunes réunis pour leur Jubilé sur une place Saint-Pierre débordante d'énergie. C'est une famille universelle qui est réunie au cÅ“ur de Rome, et l'exhortation est de se sentir «tous, tous, tous» inclus. Le cardinal fait explicitement référence au Pape François avec ces mots: «Je crois que le Pape François nous bénit du Ciel». L’après-midi a été chaleureusement animé par des intermèdes musicaux, des lectures bibliques, des témoignages de foi, mais aussi, et surtout, par une proximité spirituelle avec les nombreux lieux où la guerre détruit les âmes, les corps et les foyers. «L'humanité doit mettre fin à la guerre, sinon la guerre mettra fin à l'humanité», a souligné le cardinal italien dans son homélie, après la projection d'un message vidéo du patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, et la lecture de l'Évangile selon Matthieu, dans lequel Jésus confie les clés du Royaume de Dieu à l'apôtre Pierre. Car la joie est teintée d'appréhension pour ceux qui la voient disparaître chaque jour à cause des conflits, soulignent à l’unisson les deux cardinaux, distants mais intimement proches dans leur prière à Dieu. 

Désarmons nos cÅ“urs!

Le président des évêques italiens évoque les «Croix stupidement érigées par des hommes qui fabriquent des armes pour tuer» et qui «détruisent ce qui soutient la vie, même les hôpitaux». L'Église, déplore-t-il, «est sous la Croix, les yeux remplis de larmes et le cÅ“ur blessé par une souffrance immense, insupportable pour une mère comme elle doit toujours l'être pour toute l'humanité.» Aujourd'hui, tant de massacres insensés et tant de guerres sont en cours, note-t-il, ajoutant: «il suffit d'aller voir dans les cimetières militaires.» Matteo Zuppi rappelle ensuite les paroles prononcées par Léon XIV peu après son élection, lorsqu'il appelait à une paix «désarmée et désarmante». D'où l'appel de l’archevêque de Bologne: «Désarmons nos cÅ“urs pour désarmer les cÅ“urs et les mains d'un monde violent, pour panser ses cicatrices, pour prévenir de nouveaux conflits!»

Défendez toujours la vie

Nous vivons dans «un monde qui accepte à nouveau comme normal l'idée de l'un contre l'autre ou de l'un sans l'autre; qui, bêtement, n'a pas peur de la force inimaginable des armes nucléaires.» C'est la réflexion que le cardinal Zuppi a proposé aux jeunes, préoccupé par la logique d'oppression qui semble aujourd'hui être devenue absolument «normale». Il adhère à l'invitation du cardinal Pizzaballa, depuis la Terre Sainte, à être des artisans de paix «pour défendre la vie du début à la fin, pour tous, sans distinction, en accordant toujours à chacun dignité et attention». Il enchaîne ensuite une série de questions face à l'évidence de la surabondance d'armes, de la vengeance, de la «solitude amère et atroce», de la résignation, de la confusion mentale. Il aborde également le phénomène de ceux qui «se promènent avec un couteau».

Que nos communautés deviennent des maisons de paix

Le cardinal espère que les communautés deviendront des maisons de paix, «petites mais jamais médiocres, grandes parce qu'humbles, libres parce que liées par l'amour, capables de travailler les unes pour les autres et de réfléchir ensemble». Car, explique-t-il, même les plus petites communautés sont toujours grandes si le Seigneur est en elles et que nous pouvons accomplir de grandes choses. S’ensuivent les applaudissements nourris de la foule et l'invitation à professer notre foi, individuellement et collectivement, à se soutenir mutuellement, à puiser dans la fraternité et l'amitié. À s’aimer les uns les autres, conclut-il, «car l'amour répare, il répare tout, toujours, bien plus qu'on ne le pense.»

Le cardinal Pizzaballa: valoriser le «nous» plutôt que le «moi»

Matteo Zuppi fait écho à l'appel du patriarche Pierbattista Pizzaballa, qui évoquait la situation en Terre Sainte dans un message vidéo, exprimant la complexité du moment, la difficulté de vivre concrètement le manque «inimaginable» de nourriture, de médicaments, et affirmant que la faim n'est pas une «théorie». Cependant, c'est précisément face aux ravages de la violence dans «une nuit sans fin», affirme le cardinal franciscain, que le regard de la foi est nécessaire: «La douleur est là et ne peut être niée», affirme le patriarche, mais c'est précisément dans cette douleur que nous devons apporter réconfort et consolation. Il cite l'exemple de nombreuses personnes devenues de véritables «sources lumineuses», notamment à Gaza, en Israël –où se mobiliser pour aider la population de la bande de Gaza est souvent source d'incompréhension– et dans toute la Terre Sainte. «Dans cet incroyable océan de méfiance et de haine», souligne le cardinal, nombreux sont ceux qui ne baissent pas les bras, qui se concentrant sur «nous» et non sur «moi et personne d'autre».

Concrétiser l’espérance, la paix n’est pas qu’un slogan

Une volonté de s’associer émerge, souligne Pierbattista Pizzaballa: des prêtres, des bénévoles infatigables de toutes confessions. Ce sont les signes d'un Jubilé qui semble bien loin de l'expérience vécue au Moyen-Orient. Pourtant, ces personnes sont comme des phares; il est nécessaire de se tourner vers elles pour préparer le moment où il faudra reconstruire les bâtiments détruits et recoudre le tissu social déchiré et désorganisé. «En tant qu'Église, nous devons être présents, au milieu de tant de difficultés et d'incompréhensions, dans le dialogue, la discussion, voire la dialectique si nécessaire», rappelle le cardinal. «Nous devons être capables, comme les premiers apôtres, comme Pierre, d'apporter une parole, un langage qui construit, qui ouvre des horizons, qui crée des opportunités de confiance.»

Ce qu'il faut, ce sont des gestes concrets d'empathie et de proximité, «baignés dans la grâce de Dieu». La paix est encore possible, conclut le message vidéo. Il suffit de la vouloir, où que nous soyons. Le patriarche adresse ses remerciements à ceux qui Å“uvrent pour apporter leur soutien à distance en cette période de guerre brutale: il se manifeste de manière très «tangible», constate le patriarche, qui invite tout le monde à Jérusalem dès la fin de la guerre. Bientôt, espère-t-il.

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31 juillet 2025, 23:00