ÐÓMAPµ¼º½

Photo-de-famille-Caritas-Abomey-Benin Photo-de-famille-Caritas-Abomey-Benin 

L’Église au µþé²Ô¾±²Ô multiplie les actes de soutien à la vie, contre une «culture de la mort»

Après que l’État béninois a légalisé l’avortement, l’Église qui s’opposait à cette décision n’a cessé de multiplier des actions pour affirmer son soutien indéfectible pour la vie. Dans ce cadre, une cérémonie de remise de diplômes et de kits à cinquante jeunes filles-mères a eu lieu au Centre Père Benito Ibarreta de Bohicon, samedi 26 juillet. Un projet qui vise à soutenir, accompagner et autonomiser les jeunes femmes qui ont choisi, malgré diverses formes de pressions, de ne pas avorter.

Juste Hlannon – Abomey, Bénin

L’événement qui a drainé quelque deux cents personnes au ‘‘Centre Père Ibarreta’’ est l’aboutissement d’un processus initié il y a trois ans. En effet, le 19 octobre 2021, les évêques béninois étaient intervenus pour fustiger la loi sur l’Interruption volontaire de grossesse, dont le vote était alors imminent. «Vous, les députés, vous les députés croyants, vous les députés catholiques, les évêques du Bénin vous supplient au nom de Dieu de puiser dans les valeurs culturelles, morales et spirituelles du peuple que vous représentez, les ressources nécessaires pour dire un «Non» catégorique à la culture de la mort», avaient conjuré les évêques du Bénin. Pourtant, le 21 octobre, la loi était votée, autorisant les femmes à demander une interruption de la grossesse, jusqu’à douze semaines après la conception, si celle-ci est «susceptible d’aggraver ou d’occasionner une situation de détresse matérielle, éducationnelle, professionnelle ou morale».

«Des structures où les enfants issus de grossesses difficiles pourraient vivre»

En réaffirmant en janvier 2022 leur opposition à l’avortement, les évêques béninois avaient aussi lancé un appel à une mobilisation. «La Conférence épiscopale du Bénin recommande la création dans tous les diocèses du Bénin, non seulement de centres d’écoute et d’accompagnement des filles ou femmes en détresse par rapport à une grossesse, mais aussi des structures d’accueil de la vie où les enfants issus de grossesses difficiles pourraient avoir la chance de vivre et de s’épanouir», lit-on dans son communiqué du 21 janvier 2022.


Promouvoir la vie et célébrer l’impact de la solidarité

C’est en réponse à cet appel des évêques, explique le père Jérôme Boko, directeur diocésain de la Caritas à Abomey, que Caritas Bénin a initié ce projet. «L’Église, pour affirmer son soutien indéfectible pour la vie, a initié ce projet d’accompagnement des filles-mères, pour promouvoir la vie d’une part, et célébrer l’impact de la solidarité d’autre part», soutient-il. Aussi, ajoute-t-il, «c’est grâce à cette solidarité que ces filles qui étaient, entre temps, enceintes et poussées à aller à l’avortement ont renoncé, et on les a accompagnées. Aujourd’hui, elles ne regrettent pas d’avoir gardé leurs enfants».

Une prise en charge holistique

L’accompagnement a consisté à prendre en charge 150 filles-mères réparties dans les diocèses de Natitingou (Nord-Bénin), Dassa-Zoumé (Centre-Bénin) et Abomey (Sud-Bénin). «Il s’agit de 50 filles-mères par diocèses réparties dans les communes d’Agbangnizoun, Bohicon, Savalou, Matéri et Cobly» détaille Huguette Tonoukouen, responsable du projet filles-mères à la direction nationale de Caritas Bénin. Concrètement, «il s’agissait d’assurer la prise en charge holistique de ces filles et de leur enfant en leur assurant des appuis alimentaires, sanitaires et une formation professionnelle pour les autonomiser et les rendre capables de se prendre en charge».


De la vulnérabilité à l’autonomie

De 2016 à 2020, le Ministère de l’enseignement secondaire, technique et de la formation professionnelle béninois avait recensé plus de 9.000 cas de grossesses dans les établissements scolaires publics et privés du pays où les filles sont encore, pour la plupart, mineures. Les 150 filles-mères sélectionnées dans ce premier groupe par Caritas Bénin avec l’appui de Centres de promotion sociale étatiques et des Caritas diocésaines font, pour la plupart, partie de ce dénombrement.  «C’étaient des filles vulnérables qui ont été abandonnées par les hommes qui les ont enceintées et leurs parents».

Désormais diplômées en coiffure ou en couture ou encore en sérigraphie ou secrétariat, elles repartent dotées pour le marché du travail, en plus de kits d’installation pour ouvrir leurs ateliers. Satisfaite, Huguette Tonoukouen s’émerveille de voir qu’«aujourd’hui, ces filles sont très épanouies et font la fierté du diocèse d’Abomey et de notre pays le Bénin».

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

31 juillet 2025, 15:47