Notre-Dame de Guadalupe, ?un t¨¦moignage vivant du pouvoir de Dieu?, estime Mgr Gallagher
Augustine Asta -Cité du Vatican
«La tilma miraculeuse, qui plane encore au-dessus de nous, n'est pas seulement une relique. Elle est un témoignage vivant du pouvoir de Dieu d'apporter l'unité à partir de la division, la foi à partir de la peur et la guérison à partir de la douleur». Par ces mots, le secrétaire de la Secrétairerie d'État pour les Relations avec les États et les organisations a voulu résumer le mystère de Guadalupe dans son homélie prononcée en espagnol, en ce 17e dimanche du Temps ordinaire. L'histoire «bien connue» de l'apparition en 1531 de la Mère de Dieu à Juan Diego, un indigène converti, il y a près de cinq siècles et dont «la tendre image» continue d'attirer des pèlerins du monde entier.
La Vierge Marie «n'a pas parlé par l'intermédiaire des conquérants qui étaient arrivés sur cette terre. Elle n'est pas apparue vêtue à l'européenne. Elle est venue comme membre du peuple», a-t-il affirmé, ajoutant que les «ses paroles, prononcées en nahuatl», résonnent encore aujourd¡¯hui à travers l'histoire: «Ne suis-je pas ici, moi qui suis ta mère ?». Par ces mots, «elle a uni deux cultures. Elle a offert un réconfort maternel à un peuple dont le mode de vie avait été bouleversé. Et elle a inauguré une nouvelle évangélisation, non imposée, mais offerte et acceptée. Elle s'est montrée comme la Mère de Dieu et comme la mère des peuples du nouveau monde», a estimé Mgr Gallagher.
Espoir et foi
Ainsi, grâce au mystère de Guadalupe, «des millions de personnes se sont rapprochées du Christ, non par la force, mais par l'appel aimant d'une mère, leur mère». Et c'est ainsi, a-t-il indiqué, que «naquit l'Église au Mexique: une Église locale née non sans larmes, mais aussi de la foi et de la douce force de Notre-Dame».
Poursuivant son homélie, le secrétaire pour les Relations avec les États a rappelé que plusieurs fidèles catholiques du début du XXe siècle, prêtres et laïcs confondus, ont donné leur vie pour la liberté de culte. À l¡¯exemple du bienheureux Miguel Pro qui a crié, comme d'autres, face au peloton d'exécution: «Vive le Christ Roi! Et Sainte Marie de Guadalupe». Des paroles qui pour Mgr Gallagher n'étaient pas «des cris de haine, mais d'espoir». L'espoir, a-t-il continué, qu' «aucun régime terrestre ne pourrait éteindre la flamme de la foi allumée par Notre-Dame de Guadalupe». C¡¯est pourquoi «ce sanctuaire, ce lieu sacré, n'est pas seulement un lieu de mémoire, mais aussi une station missionnaire», a-t-il dit. Car, l'appel de la Vierge Marie reste toujours d'actualité: «Honorer Dieu, aimer son prochain, protéger la vie, servir les pauvres, accueillir les migrants», mais aussi être une Église qui soit «un hôpital de campagne», qui offre «miséricorde, guérison et espoir» comme le souhaitait également le Pape François.
Face aux nombreux défis actuels, notamment les questions de migrations, de violence, criminalité, pauvreté, dégradation écologique et du «vide spirituel croissant qu'aucune richesse matérielle ne peut combler», Mgr Gallagher a recommandé à tous d¡¯avoir «un c?ur qui écoute vraiment Dieu», et surtout «la capacité de prier sincèrement». Puisque, a-t-il détaillé, «trop souvent, nous prions mécaniquement, ou seulement dans les moments de crise. Nous avons perdu le sens de l'émerveillement, l'esprit d'humilité, l'audace de demander et de faire confiance».
Mais, fait-il savoir, «Notre-Dame de Guadalupe nous montre une autre voie.» Puisque, a noté Mgr Gallagher, elle s'adresse à Juan Diego comme une mère: «Ne suis-je pas là, moi qui suis ta mère?». Et d¡¯ajouter: «Elle n'enseigne pas à prier avec des mots, mais par sa présence, en nous invitant à être petits, à avoir confiance, à écouter comme elle l'a fait. Le miracle de sa présence, tout comme son tilma, éveille en nous un sentiment d'émerveillement et d'admiration pour Dieu qui ouvre nos c?urs à la prière comme peu de choses peuvent le faire».
Pardon et miséricorde
Reprenant la liturgie du 17e dimanche du Temps ordinaire, Mgr Gallagher a expliqué que «la Parole de Dieu nous présente une scène puissante: Jésus, le Fils de Dieu et fils de Marie, en prière». Et, a-t-il encore indiqué, la demande de l'un de ses disciples: «Seigneur, apprends-nous à prier», est comparable à «notre propre cri aujourd'hui, au milieu des guerres, de la confusion, de la fatigue spirituelle et d'un monde assoiffé d'espoir». «N'est-ce pas là le cri de tout c?ur chrétien authentique? Apprends-nous, Seigneur, non seulement ce qu'il faut dire, mais aussi comment parler véritablement à Dieu. Apprends-nous, Seigneur, à prier comme Marie à Nazareth, comme tu l'as fait dans la solitude de la montagne, comme les saints ont prié à travers les âges», a-t-il constaté. Précisant que la «réponse du Seigneur est aussi simple que profonde: la prière que nous connaissons sous le nom de Notre Père».
Pour Mgr Gallagher, le contexte actuel de violence à l¡¯origine des pertes humaines et de nombreux dégâts matériels peut facilement «éveiller dans nos c?urs le désir de vengeance» et de rendre «le mal pour le mal». Et pourtant a-t-il relevé, le «Seigneur nous appelle à quelque chose de radicalement différent: le pardon». C¡¯est le «premier pas vers la guérison de tant de maux qui affligent notre monde», a-t-il poursuivi.
En ces temps de fragmentation, où les «barrières se dressent plus vite que les ponts, nous devons laisser le message de Guadalupe briller à nouveau», a assuré Mgr Gallagher, qui dans la foulée a souligné le fait que la «même Vierge qui est apparue à Tepeyac continue de marcher avec nous». Son message, a-t-il aussi fait remarquer, «n'est pas un souvenir» mais plutôt une «une mission» qui appelle «l'Église au Mexique non seulement à défendre la foi, mais aussi à la vivre de manière prophétique.» L'Église doit être un «signe radical d'unité, de justice, de paix et de pardon, enraciné dans la prière», a t-il conclu.
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