Attaque israélienne sur la paroisse catholique de Gaza, trois morts, le curé blessé
Marine Henriot – Cité du Vatican
article mis à jour à 16h40
Dans la matinée du mardi 17 juillet, l'armée israélienne a mené une attaque contre l'église de Sainte-Famille dans le nord de Gaza, la seule paroisse catholique latine de l'enclave palestinienne. «L’église de la Sainte-Famille à Gaza a été frappée par un raid ce matin, il y a de nombreux blessés sur les lieux, dont le prêtre de la paroisse, le père Gabriel Romanelli», informe le Patriarcat latin de Jérusalem dans un communiqué publié jeudi 17 juillet à 10h30. Le curé de Gaza est légèrement blessé à la jambe. À la mi-journée, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, le patriarche latin de Jérusalem, a confirmé la mort de deux personnes à l'agence Reuters,
«À l'heure actuelle, trois personnes ont perdu la vie des suites de leurs blessures et neuf autres ont été blessées, dont une dans un état critique et deux dans un état grave.», précise le dernier communiqué du Patriarcat latin de Jérusalem.
Selon Caritas Jérusalem, contactée par l'AFP, parmi les victimes sont le concierge de la paroisse, âgé de 60 ans, et une femme de 84 ans qui recevait un soutien psychosocial sous une tente de Caritas dans l’enceinte de l’église.
Blessés alors qu'ils étaient dans la paroisse
Les murs de l’église ont été endommagés. Selon le patriarche latin de Jérusalem, «un tank a directement frappé l’église». De nombreux médias parlent d’une attaque aérienne. «Les informations sont encore partielles, la communication avec Gaza n’est pas facile, surtout aujourd’hui», ajoute le cardinal Pizzaballa.
Condamnation du Patriarcat latin de Jérusalem
«Les personnes qui vivent dans le complexe de la Sainte-Famille ont trouvé refuge dans l'église, espérant que les horreurs de la guerre épargneraient au moins leur vie, après avoir déjà perdu leurs maisons, leurs biens et leur dignité», note le communiqué du Patriarcat latin de Jérusalem, partagé dans l'après-midi du jeudi 17 juillet, avant d'ajouter: «Au nom de toute l'Église de Terre Sainte, nous adressons nos plus sincères condoléances aux familles endeuillées et, d'ici, nous prions pour le rétablissement rapide et complet des blessés»
Le Patriarcat latin de la ville trois fois sainte «condamne fermement cette tragédie et ces attaques visant des civils innocents et un lieu sacré». Cependant, ajoute la note, «cette tragédie n'est pas plus grave ni plus terrible que les nombreuses autres qui ont frappé Gaza. De nombreux autres civils innocents ont également été blessés, déplacés et tués. La mort, la souffrance et la destruction sont omniprésentes.» «Le moment est venu pour les dirigeants d'élever la voix et de faire tout ce qui est nécessaire pour mettre fin à cette tragédie qui est injustifiable sur le plan humain et moral», peut-on également lire dans le communiqué.
Une opération militaire en cours dans le quartier depuis plusieurs jours
Depuis mardi 15 juillet, une opération militaire israélienne est en cours dans le quartier qui englobe notamment la paroisse catholique latine de Gaza, précise Marie-Armelle Beaulieu, journaliste, rédactrice en chef de le journal des franciscains de la Custodie de Terre sainte, jointe par téléphone par Delphine Allaire. Ces derniers jours, des tracts ont été envoyés par l’armée israélienne sur le quartier pour prévenir les Palestiniens qu’ils doivent se déplacer, car une opération militaire est imminente. «Les chrétiens de Gaza, avec le père Romanelli à leur tête, à chaque fois qu’il y a ce genre de tracts, ont toujours décidé de rester dans la paroisse, car cela demeure néanmoins pour eux l’endroit le plus sûr», ajoute Marie-Armelle Beaulieu, qui vit à Jérusalem depuis plus de trente ans. «Jusqu’à maintenant, nous ne savons toujours pas s'il s'agit d'une frappe aérienne ou une frappe terrestre», ajoute la rédactrice en chef de Terre Sainte Magazine.
Les réactions
La Custodie de Terre Sainte a également réagi en fin d’après-midi, condamnant «fermement tout acte qui porte préjudice à la population civile et réitérons la nécessité urgente d'un cessez-le-feu immédiat, de la fin de la guerre et du lancement d'un processus menant à une paix juste et durable.», «assourdissant et la paralysie de la communauté internationale plus injustifiable.», complète le communiqué.
De son côté, qui envoie de l’aide humanitaire au complexe de la Sainte-Famille, qualifie les attaques de la matinée «诲’颈苍补诲尘颈蝉蝉颈产濒别蝉». L’Oeuvre d’Orient rappelle elle que «cette frappe n'est justifiée par aucun objectif stratégique. La paroisse a un rôle pacificateur et est au service de l'ensemble de la population.»
Abris pour déplacés
L'église de la Sainte-Famille est la seule paroisse catholique latine de Gaza dans l'enclave palestinienne. Elle abrite des centaines de déplacés palestiniens. La paroisse catholique latine de Gaza se trouve dans le quartier de Zeitoun, dans le nord-ouest de la bande de Gaza. Ses environs avaient été attaqués une première fois par l’armée israélienne en décembre 2023.
Dans une déclaration publiée sur Telegram, un porte-parole a déclaré que l'armée était au courant de la «plainte» concernant les dégâts causés à l'église et les blessés sur le site. L'incident fait «l'objet d'une enquête», a ajouté le porte-parole.
En octobre 2023, quelques jours seulement après le début de la guerre, les forces israéliennes ont bombardé l'église grecque-orthodoxe de Saint-Porphyre, la plus ancienne de la bande de Gaza, tuant au moins 18 personnes.
Au moins 58 573 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans la campagne de représailles militaires israéliennes après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici
