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Fabrice Bagendekere, SJ – Cité du Vatican.

La Communauté d’enfants Yambote est l’?uvre d’un religieux de la société de Marie, missionnaire en République du Congo. Frère Jean Marie Danis, ecclésiastique de nationalité française, pendant de longues années au service des enfants et jeunes dans l’archidiocèse de Brazzaville, où il est mort en 1983. C’est à la sortie du centre aéré de Kindamba, un établissement pour la catéchèse des enfants, qu’il en reçoit l’intuition, d’une réponse donnée par les enfants à la question de savoir comment ils avaient trouvé ce centre. Avec joie et enthousiasme, les enfants avaient répondu: «Yambote» - «c’était bien». 50 ans plus tard, le mouvement s’est répandu dans tous les diocèses du pays, avec «non-seulement beaucoup de ferveur, mais surtout beaucoup des fruits portés». C’est ce que témoigne S?ur Bed’estelle Rhyta KIMANI, religieuse de la congrégation des s?urs passionistes, elle-même ancienne membre et encadreuse au sein du mouvement. 

Soeur Bed'estelle Rhyta Kimani - Soeur Passioniste

Se contaminer de joie et semer l’amour

La religieuse témoigne de la richesse de l’héritage laissé par leur père spirituel, invitant les parents à encourager leurs enfants à se joindre aux autres dans cette communion, «se contaminant la joie; se sentant heureux d’être témoins du Christ, des enfants qui sèment l’amour en menant des faits de vie, des enfants engagés pour un avenir meilleur». Elle porte dans son c?ur le souci qui fut celui du défunt frère Danis, reprenant la première séquence de la prière qu’il avait formulée à Marie:

«O Marie, tu m'as appelé à une vie apostolique de choix: ramener à Toi les enfants pour qu'ils s'approchent de Jésus, ton Fils. Merci pour la vie missionnaire que tu m'as donnée. Accepte l'offrande de ma vie, pour que des jeunes aient envie de te servir et de te consacrer leur vie.»

Voire et agir, comme signe de l’amour de Dieu et du prochain

Le mouvement Yambote s’identifie par «les faits de vie», autrement dit les bonnes actions. À travers cette devise, le groupe imprègne les enfants du sens du témoignage du Christ et de l’évangile auprès de leurs semblables. Il s’agit essentiellement, de faire admettre à l’enfants «le service gratuit aux personnes qui, autour de lui, sont dans le besoin», nous dit la s?ur Bed’estelle. «Voir et agir, comme signe de l’amour de Dieu et du prochain», renchérit-elle, faisant référence au verset 40 du 25ème chapître de l’Evangile selon Matthieu: «Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites».

La pédagogie utilisée par le groupe consiste, lors des rencontres, à amener les enfants à «raconter leurs faits de vie. L’action subit des appréciations des autres (…) pour évaluer, vérifier si l’action menée par l’enfant est bonne et vraie et surtout la célébrer», affirme la religieuse. Ceci, dit-elle, constitue un stimulus pour les autres enfants, qui «acquièrent l’inclination à faire les biens autour d’eux et, grandissants, l’intériorisent sous forme de vertu».

Le mouvement Yambote a offert à l’Église plusieurs pasteurs et agents pasteurs

Les fruits de ces enseignements sont bien perceptibles au sein de l’Eglise brazzavillo-congolaise. En 50 ans, le mouvement Yambote a offert à l’Église plusieurs pasteurs et agents pastoraux. La S?ur Bed’estelle exprime la fierté de tout le groupe de compter parmi les anciens membres du groupe un évêque, une supérieure générale d’un institut religieux, les S?urs de Sainte Marie Madeleine Postel, un grand nombre des prêtes, des religieux et religieuses, mais aussi et surtout des pères et mères de famille montrés comme modèles de bon engagement chrétien et aidant l’Église locale dans divers services et responsabilités.

Par ailleurs, nous dit la religieuse, l’influence du Mouvement Yambote sur les autres groupes catholiques à vocation infantile présents au Congo-Brazzaville a été grande, notamment concernant les instruments pédagogiques utilisés dans la formation des enfants. Ceci s’explique par le fait que Yambote a été le tout premier cercle pour enfants à naître au sein de cette Église.

Le jubilé comme moment de renouveau

En célébrant ce jubilé, qui s'intègre dans l’élan du jubilé de l’espérance en cours, la S?ur Bed’estelle espère que les réflexions entreprises aident le groupe à «revenir à ses sources, c’est-à-dire ce pourquoi le groupe a été créé : former des enfants qui, à travers les bonnes actions qu’ils mènent autour d’eux, deviennent les vrais témoins du Christ».

La religieuse affirme avoir la certitude qu’à travers ce renouveau, «un nouvel élan se mettra en place au sein du mouvement, comptant sur Dieu, sur l’intercession de Marie notre Mère et du frère Jean Marie Danis, initiateur de l’?uvre, pour que le mouvement Yambote sache répondre aux appels et urgences qui se présentent aujourd’hui au sein de l’Eglise et de la société congolaise». Sa prière est que «les enfants du monde en général et les enfants de la Communauté d’enfants Yambote qui commémorent leur jubilé d’or, deviennent des enfants qui contaminent la joie ; qui se sentent heureux d’être témoins du Christ, des enfants qui sèment l’amour, des enfants engagés pour un avenir meilleur».