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Fabrice Bagendekere, SJ avec Sarah Pelaji – Cité du Vatican

À qautre mois des élections générales, prévus au mois d’octobre prochain, le climat politique se révèle déjà tendu, marqué par une insécurité grandissante, comme on peut le constater notamment à travers des rapports d'enlèvements, des actes de violence et des inquiétudes quant à la conduite du gouvernement et des forces de sécurité. Ces questions ont suscité d'importantes discussions sur le processus électoral, les réformes et, plus largement, l'environnement démocratique du pays, au cours de la dernière assemblée plénière des évêques tanzaniens. Dans la déclaration pastorale qui a fait suite à cette réunion, les prélats ont convié tous les fidèles de leur pays à une journée de prière pour le pays le 23 août prochain.  

Pour que le pays connaisse des élections pacifiques et reste uni 

«Nous demandons à tous les fidèles de notre Église de participer à cette prière et à ce jeûne, qui incluront l'adoration de la Sainte Eucharistie et des actes de repentance», peut-on lire dans la déclaration. Pour ce, les évêques enjoignent «chaque diocèse, paroisse, centre de prière et institution» à «organiser ou prendre des dispositions pour permettre à tous les fidèles de consacrer du temps à la prière». L'objectif, soulignent les prélats, est de «consacrer du temps à prier pour que le pays connaisse des élections pacifiques et reste uni -une nation qui vit dans la justice et la paix».

Limiter les discours ou les salutations des hommes politiques et dignitaires

Autre disposition prise, c’est d’éviter le plus possible les discours politiques lors des célébrations liturgiques. Les prélats tanzaniens ont critiqué la tendance à «prolonger les remarques introductives et les explications au début de la messe ou avant les lectures». Si une catéchèse liée à la célébration est nécessaire, écrivent-ils, «elle doit être dispensée avant le début du culte ou lors d'une réunion séparée, en dehors de la célébration liturgique proprement dite. La célébration elle-même doit suivre l'ordre liturgique et les rites prescrits par l'Église».

De façon particulière, les évêques demandent aux curés de paroisses de «limiter les discours ou les salutations des hommes politiques et dignitaires en visite après la sainte communion». «Une brève reconnaissance de la présence d'un dignitaire ou d'une personnalité politique en visite par le président de la cérémonie devrait suffire», écrivent les prélats.

Réduction des discours inutiles pendant le culte

Les évêques ont aussi formulé des remarques plus générales, concernant l’attitude à adopter au cours des célébrations liturgiques. Écrivant au nom de ses confrères, Mgr Simon Chibuga Masondole, évêque du diocèse de Bunda et président de la commission liturgique de la Conférence épiscopale de Tanzanie, exhorte les prêtres et les fidèles à célébrer la liturgie avec plus de révérence et de dévotion. Les prélats appellent notamment à la «réduction des longues annonces et des discours inutiles pendant le culte». «Ceux-ci sont susceptibles de diminuer le respect dû à la liturgie», affirment-ils.

Ils attirent l'attention, par exemple, sur les messes festives au cours desquelles des annonces parfois élaborées et détaillées concernant la nourriture et les divertissements sont faites vers la fin de la Sainte Messe. Les annonces, insistent les évêques, «devraient être très brèves et ne servir qu'à informer l'assemblée de ce qu'elle a vraiment besoin de savoir».