Au µþé²Ô¾±²Ô, l’enthousiasme des jeunes autour de la figure du Bienheureux Bwana Chui
Vatican News avec Juste Hlannon - Cotonou
«J’ai décidé de participer à cette activité parce que je suis curieuse de savoir comment Floribert a fait jusqu’à ce qu’aujourd’hui, la Sainte Église le reconnaît comme Bienheureux». Cette curiosité de Lidie Avléka, jeune membre de la Communauté de Sant’Egidio à Cotonou, est celle de la cinquantaine de jeunes présents dans le hall de la communauté Sant-Egidio où s'est tenue la conférence, samedi 21 juin. C’est justement cette attente qu’entendaient combler les organisateurs de l’évènement. L’activité a réuni des jeunes arrivés de divers quartiers de la ville de Cotonou.
La vie et l’expérience de Bwana Chui nous lancent des signaux forts
Thierry Yènoui, l’un des responsables de la communauté à Cotonou explique que l’initiative de cette conférence était portée par un double objectif : «faire connaître cet évènement –la béatification de Bwana Chui– à tout le monde, aux jeunes béninois en l’occurrence, et leur proposer, en modèle, la vie de ce jeune chrétien dont le parcours et l’expérience nous lancent des signaux forts comme appel à rester fidèle à sa foi quoi qu’il en coûte».
La conférence tenue par Luc Mègbohonnou, un membre de la communauté Sant'Egidio, a fait l’objet de toutes les curiosités. Après une brève biographie du jeune bienheureux, M. Mègbohonnou s’est penché sur l’engagement du jeune bienheureux auprès des plus démunis. «Floribert Bwana Chui a consacré une partie de sa vie aux enfants des rues (appelés ‘‘Maibobo’’) à travers l’École de la paix de Goma, une initiative de la Communauté de Sant’Egidio», a-t-il exposé aux jeunes béninois. Celui que l’on commémorera désormais chaque 8 juillet «aidait les enfants à suivre une scolarité, les nourrissait et les reconnectait à leurs familles», a-t-il inféré.
Il vaut mieux mourir que de sacrifier la vie d’une multitude des gens
Megbohonnou a ensuite évoqué les circonstances du martyr de ce jeune bienhereux. «Fonctionnaire de l’Office congolais de contrôle (douane), il rejette les pots-de-vin et s’oppose à l’introduction de denrées périmées dans le territoire de la ville de Goma où il officiait», a-t-il montré, mettant en évidence sa dernière déclaration à ses bourreaux. «En tant que chrétien, je ne peux pas permettre qu’on sacrifie la vie des gens. Il vaut mieux mourir que d’accepter cet argent», avait-il opposé face à la tentative de l’infléchir par un pot de vin. Il a ensuite été enlevé, le 7 juillet 2007, avant que son corps torturé ne soit retrouvé deux jours plus tard.
De ce témoignage de vie, Megbohonnou a inféré une leçon pour son auditoire: «le jeune chrétien doit toujours opposer un refus catégorique à toute proposition contraire à sa foi et à plus forte raison quand ce qu’on lui demande de faire doit pénaliser les plus faibles».
Floribert, une porte ouverte sur la sainteté en Afrique
Par ailleurs, Megbohonnou a fait remarquer que «l’assassinat de Floribert rappelle que défendre la vie a un coût mais que la voie de l’honneur et du bien peut inspirer toute une génération, en R-D Congo et plus généralement en Afrique».
Dans la même perspective, prenant la parole à la fin de l’événement, le responsable national de la Communauté de Sant’Egidio au Bénin, Docteur Léopold Djogbédé, a insisté sur l’interpellation que constitue la béatification de Bwana Chui pour les jeunes africains. «La béatification de Floribert est une porte ouverte pour nous sur le chemin de la sainteté» a-t-il déclaré, soutenant son propos par les paroles du Pape François, qui aimait à dire: «nous pouvons nous aussi être saint», une déconstruction de la perception qui considère les saints comme «des personnes absolument extraordinaires».
Prière – Pauvres – Paix : les ‘‘3 P’’ qui résument Sant’Egidio
Dr. Djogbédé a aussi évoqué la déclaration du Pape Léon XIV qui, lors de son audience avec les participants à cette béatification, a fait remarquer que le choix de «garder les mains propres» pour le fonctionnaire de douane qu’était Bwana Chui, «mûrit dans une conscience formée par la prière, l’écoute de la Parole de Dieu, la communion avec les frères», évoquant aussi le rôle de la Communauté Sant’Egidio dans la maturation de cette spiritualité. Il a sur ce repris l’illustration faite par Léon XIV, se référant aux ‘‘3 P’’ du Pape François: «prières, pauvres, paix», par lesquels le défunt pape avait synthétisé la mystique de cette communauté. Un appel à une adhésion à ce mouvement chrétien.
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