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Paul Boyer – Cité du Vatican

«Nous vous écrivons pour vous encourager à garder une espérance profonde malgré les temps difficiles». Dix ans après la publication de l'encyclique Laudato si', c’est une des premières phrases de la lettre aux jeunes publiée par Mgr Borys Gudziak, président de la commission justice et développement humain de la Conférence des évêques étatsuniens, et Mgr A. Elias Zaidan, président du comité international justice et paix. En cette année jubilaire «temps sacré pour se reposer et se ressourcer, restaurer les relations, et répandre l’espérance à tous», les évêques appellent «l’Église à être un signe éclatant d'espérance, louant Dieu par un engagement renouvelé pour le soin de notre maison commune, qui soutient toute vie». Les deux évêques américains exhortent les jeunes à «montrer la voie comme catalyseurs d’espérance» en un temps où «le don sacré de la création est en danger». Une manière d’appeler la jeunesse à réaffirmer cette sacralité de la création reçue de lui.

Le don sacré de la création est en danger

Les évêques américains pointent du doigt les conséquences de la situation environnementale actuelle: «Le changement climatique et la dégradation de l’environnement enferment de nombreuses personnes dans la pauvreté, souvent au sein de communautés déjà marginalisées. Le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution industrielle menacent les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des communautés agricoles, de pêcheurs, et de celles dépendantes des forêts, aux États-Unis comme dans le monde entier». «L’exploitation minière illégale, souvent non réglementée, ainsi que d’autres activités extractives abusives, menacent la survie des peuples autochtones et de leurs lieux sacrés. Les déchets toxiques entraînent des taux élevés d’asthme et de cancers dans les communautés à faibles revenus vivant à proximité de sources de contamination. Les phénomènes météorologiques extrêmes mettent en danger la santé, l’éducation, la sécurité et l’avenir des enfants nés aujourd’hui, bien plus que pour les générations précédentes».

Cette création dont les êtres humains ont la responsabilité, est le lieu d’une exigence, celle du bien commun, estiment-ils. «Lorsque nous négligeons de gérer avec soin les dons de notre Créateur, nous manifestons aussi notre aveuglement face à notre interdépendance fondamentale», écrivent-ils. Dans cette interdépendance qui amène à se soucier de «toute la famille humaine dans la recherche d’un développement durable et intégral» (Laudato Si’, n° 13), les évêques appellent, à la suite de Léon XIV, à une «culture de la rencontre».

Ne regardez pas la vie depuis un balcon

Cette culture est le lieu de la participation commune au plan de Dieu pour le salut du monde. Les jeunes sont appelés à être des «ponts», inspirant par leur témoignage, un changement à l'échelle locale et globale. Les évêques rappellent l'exhortation du Pape François dans Christus vivit en 2019: «Chers jeunes, […] ne regardez pas la vie depuis un balcon! Ne confondez pas le bonheur avec un divan! Faites du bruit! Chassez les peurs qui vous paralysent» (n° 143). Ils concluent par les mots de Léon XIV: «Nous sommes tous entre les mains de Dieu. Alors, sans peur, unis la main dans la main avec Dieu et entre nous, avançons. Nous sommes disciples du Christ». C'est cette visibilité et cette action confiante de disciples du Christ dans le monde présent, à laquelle cette lettre souhaite engager la jeunesse. Les deux évêques réaffirment enfin leur soutien aux jeunes: «Nous sommes avec vous, présents dans la tension entre la vision de Dieu pour sa création bien-aimée et la réalité actuelle», rejoignant le Pape François qui aimait rappeler aux jeunes de ne pas avoir peur d'être «à contre-courant».