ĐÓMAPµĽş˝

Les chrĂ©tiens ivoiriens rĂ©unis dans la cathĂ©drale Saint-Paul d'Abidjan-Plateau, mercredi 30 avril, pour prier et rendre hommage au Pape François. Les chrĂ©tiens ivoiriens rĂ©unis dans la cathĂ©drale Saint-Paul d'Abidjan-Plateau, mercredi 30 avril, pour prier et rendre hommage au Pape François. 

L’Église en Côte d’Ivoire rend hommage au Pape François

Neuf jours après son retour vers le Père, une messe de suffrage a été célébrée mercredi 30 avril 2025, à la Cathédrale Saint-Paul d’Abidjan-Plateau, pour le repos de l’âme du Pape François. À l’initiative de la nonciature apostolique et avec la participation de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire, cette célébration eucharistique a rassemblé de nombreuses personnalités venues rendre hommage au «Pape des périphéries existentielles dans une humanité déchirée».

Vatican News avec Marcel Ariston Blé - Abidjan

«Notre mémoire, la mémoire de l’Église, la mémoire de notre humanité restera marquée par cette double image de ce successeur de Pierre», a déclaré Mgr Mauricio Rueda Beltz, nonce apostolique en Côte d’Ivoire, dans l’exorde de son homélie. Il faisait ainsi référence, d’une part, à la première apparition du défunt pontife au balcon des bénédictions, le 13 mars 2013, «celui qui, pensant aux pauvres, choisit de s’appeler François»; et d’autre part, à sa dernière apparition, le 20 avril 2025, au même lieu, «celui qui s’est appelé François, promouvant inlassablement la paix, la fraternité et la sauvegarde de la création, à l’image de saint François d’Assise». Jusqu’au soir de sa vie, douze années après, «le visage pâle, la respiration haletante, la voix tremblotante, il donnait son ultime bénédiction Urbi et Orbi, souhaitant à tous une Joyeuse Pâques», a affirmé Mgr Rueda Beltz.

L’expérience de la miséricorde

Commentant l’Évangile proclamé le jour de sa mort, un lundi de Pâques, le nonce apostolique y a discerné un condensé du pontificat du défunt souverain pontife. Il en a dégagé trois traits majeurs constitutifs de l’héritage spirituel qu’il lègue à l’Église et à l’humanité. Tout d’abord, l’expérience de la miséricorde. S’inspirant de la figure de Marie-Madeleine, premier témoin de la Résurrection, il a souligné que son histoire illustre combien, dans l’expérience de la faiblesse humaine, l’humilité permet de s’ouvrir à l’amour miséricordieux du Père et d’en devenir témoin. Selon lui, le Pape François avait pleinement compris cette vérité, lui qui affirmait que «Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père». Dans un monde ravagé par des conflits, Mgr Beltz a exhorté les fidèles à ouvrir leurs cĹ“urs à la miséricorde, «fruit de la joie de l’Évangile».

Mgr Mauricio Rueda Beltz, nonce apostolique en Côte d'Ivoire, présidant la messe de suffrage pour le Pape François.
Mgr Mauricio Rueda Beltz, nonce apostolique en Côte d'Ivoire, présidant la messe de suffrage pour le Pape François.

La joie missionnaire de l’Évangile

À l’image des femmes venues au tombeau, saisies de crainte mais reparties dans la joie pour annoncer la Résurrection, le prélat a invité le peuple de Dieu à diffuser cette joie missionnaire, qui pousse l’Église à aller vers les «Galilées» modernes, c’est-à-dire les périphéries existentielles. «Une Église qui rejoint tout le monde; une Église qui écoute tout le monde; une Église qui entre en dialogue avec tout le monde; une Église dans laquelle tout le monde a sa place; une Église qui porte à tous la beauté de l'Évangile». En d’autres termes, une Église en sortie, fidèle à la vision pastorale du Pape François, qui n’a cessé de l’incarner tout au long de son ministère pétrinien.

François, bâtisseur de ponts dans une humanité déchirée

Le nonce apostolique a également salué le Pape François comme un pontife au sens étymologique du terme, «un bâtisseur de ponts» dans un monde fracturé. «Il a su inviter chacun à vivre la fraternité – Fratelli tutti – en promouvant la paix et la cohésion entre les peuples», a-t-il affirmé. Mgr Rueda Beltz a ainsi rappelé l’exhortation du Pape François à la Côte d’Ivoire, prononcée lors de l’Angélus du 15 novembre 2020: «Je m’unis à la prière pour obtenir du Seigneur le don de la concorde nationale, et j’exhorte tous les fils et les filles de ce cher pays à collaborer de manière responsable pour la réconciliation et une coexistence sereine. J’encourage, en particulier, les divers acteurs politiques à rétablir un climat de confiance réciproque et de dialogue, dans la recherche de solutions justes qui protègent et promeuvent le bien commun».


Héraut de la vérité évangélique

Enfin, le troisième trait de l’héritage du Pape François mis en lumière a été son attachement inébranlable à la vérité de l’Évangile. Tel un ardent défenseur de la Résurrection, il a été, selon le nonce apostolique en Côte d’Ivoire, un instrument de la vérité dans un monde en proie au mensonge. Il a dénoncé l’injustice et les inégalités, promouvant au contraire la dignité des pauvres, la paix là où règne la guerre, le dialogue face à la discorde, l’accueil des migrants contre l’égoïsme, et la fraternité contre la division. «Là où se diffusait le mensonge d’un développement vorace, il a promu la vérité de la sauvegarde de notre Maison commune», a-t-il souligné. Ainsi, a conclu Mgr Rueda Beltz, le Pape François aura été un «héraut de l’Évangile de la miséricorde, de la joie, et de la vérité».

Prier pour le Pape François

Fidèle à la demande qu’il adressait toujours au terme de ses apparitions, - «N’oubliez pas de prier pour moi», - le prélat a ainsi invité l’assemblée à prier pour que la Vierge Marie accompagne le Saint-Père vers la Maison du Père, «là où il n’y a ni mort, ni pleurs, mais la joie et la paix sans fin». Il a également exprimé sa profonde gratitude à l’ensemble des autorités présentes: présidents d’institution, membres du gouvernement, ambassadeurs, évêques, religieux et religieuses, ainsi qu’aux fidèles laïcs, venus rendre grâce pour le don de la vie de François pour l’Église et pour l’humanité.

Prenant la parole au terme de cette messe solennelle, Mgr Marcellin Yao Kouadio, évêque de Daloa et président de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire, a présenté, au nom de ses confrères, ses sincères condoléances à Mgr Mauricio Rueda Beltz, aux fidèles catholiques de Côte d’Ivoire et aux autorités de l’État. Il a également exhorté les fidèles à s’unir dans la prière pour le bon déroulement du conclave à venir: «Que sous la conduite de l’Esprit-Saint et par la franche collaboration des cardinaux électeurs, un nouveau pasteur soit choisi pour conduire l’Église universelle. Oui, l’élection d’un pape est l’affaire de tous», a-t-il conclu.

 

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

02 mai 2025, 11:05