En Ouganda, l'Église appelle à un retour aux valeurs morales
Vatican News
Intitulé «La vérité vous rendra libres» (Jn. 8:31-32), le message de l’Église catholique fait état d'une «crise morale et spirituelle» croissante qui, selon les évêques ougandais, est à l'origine d'une série de maux de la société. Ils dénoncent une «corruption omniprésente», qui, estiment-ils, prive les citoyens de services essentiels et exacerbe les inégalités. Le 7 octobre 2024, la responsable de l'agence anticorruption du pays soulignait que l’Ouganda perd chaque année environ 2,3 milliards d'euros à cause de la corruption, soit l'équivalent de près d'un quart de son budget annuel.
Corruption
Ce pays d'Afrique de l'Est régulièrement secoué par des scandales de corruption, se classe au 141e rang sur 180 pays dans l'indice de Transparency International sur la corruption. En février dernier, neuf hauts fonctionnaires avaient été arrêtés pour avoir détourné 16 millions de dollars. Dans leur lettre qui dépeint une situation critique, les évêques appellent à une protection renforcée des militants anti-corruption, à l'indépendance des agences de lutte contre la corruption et à une volonté politique soutenue de poursuivre les cas les plus médiatisés.
La vie humaine
Interpellant sur les cas de violences dans le pays, l’Église ougandaise alerte également sur un «mépris du caractère sacré de la vie particulièrement préoccupant». Elle condamne sans équivoque l'avortement, réitérant l'enseignement de l'Église sur la protection absolue de la vie humaine dès la conception. Dans la note, les évêques ougandais s'alarment des rapports faisant état d'une augmentation du nombre de prisonniers politiques et de détenus, accusant les agences de sécurité d'arrêter, de détenir, de torturer et d'enlever des voix dissidentes sans procédure régulière. Cela reflète d'une «tendance troublante» dans la politique ougandaise, indiquent-ils.
Agir pour relever les défis
Reconnaissant tout de même des efforts fournis par le gouvernement sur divers fronts, l’Église insiste sur l’attachement aux valeurs fondamentales, exhortant ensuite les citoyens et les dirigeants à assumer individuellement et collectivement leurs responsabilités face à la situation actuelle. La dernière lettre, publiée pendant ce temps de Carême et signée par le président de la Conférence épiscopale d'Ouganda, Mgr Joseph Antony Zziwa, ainsi que par d'autres évêques, appelle à une réflexion et à une action urgente pour relever ces défis cruciaux.
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