Suicide dâun prĂȘtre dans le diocĂšse dâOrlĂ©ans
Xavier Sartre (avec La Croix et la République du Centre) â Cité du Vatican
Le corps pendu du père Pierre-Yves Fumery, 38 ans, prêtre du diocèse dâOrléans, responsable des paroisses du Giennois, a été retrouvé samedi dans les locaux du presbytère de Gien, samedi. Visiblement marqué par cet événement qui rappelle le suicide à Rouen dans des circonstances similaires du père Jean-Baptiste Sèbe, il y a un peu plus dâun mois, Mgr Jacques Blaquart, lâévêque dâOrléans, a tenu à parler à la presse.
«Ce qui est arrivé est un choc terrible, câest le drame dâun jeune homme de 38 ans, dâun prêtre qui sâest donné la mort» a-t-il déclaré. «Câest un moment dâépreuve tragique et de souffrance. Mes pensées vont vers sa famille, ses frères prêtres et vers les paroissiens du Giennois» a-t-il ajouté.
Un comportement inapproprié
Lâévêque est ensuite revenu sur les raisons qui pourraient expliquer une telle extrémité, sans pouvoir rien affirmer. Le 7 septembre dernier, trois paroissiens ont contacté lâéquipe diocésaine «Écoute des blessures» pour signaler des gestes considérés comme inappropriés envers des adolescentes de 13-14 ans. «Il y avait notamment une jeune fille de 13 ans qui était son enfant de chĆur favorite : il faisait des kilomètres pour aller la chercher et la ramener chez ses parents, ce qui nâétait pas ajusté» a précisé Mgr Blaquart.
Lâévêque a convoqué le père Fumery et lui a demandé de prendre du recul quelque temps et de se faire accompagner par «professionnel indépendant». Le prêtre a ainsi quitté pendant trois semaines sa paroisse quâil nâa retrouvée que le 8 octobre, avec lâaccord de lâévêque. Mais «il nâa pas repris ses activités normales. Le 15 octobre, il nous indiquait que la gendarmerie lâavait informé que les faits nâentraînaient aucune poursuite judiciaire».
Aucune infraction pénale matérialisée
Le procureur de Montargis, en charge de lâaffaire, a confirmé quâune enquête a été ouverte le 21 septembre pour «suspicions dâagression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans». Des auditions ont eu lieu, dont celle du père Fumery, entendu en qualité de témoin le 15 octobre par les gendarmes. Le magistrat a précisé quâaucun élément ne permet dâaffirmer que le geste de Pierre-Yves Fumery est lié à cette enquête. Il a ajouté quâune autopsie aurait lieu pour préciser les circonstances de sa mort.
Pour lâÉglise locale, cette disparition est un choc qui pousse à sâinterroger. «Quâest-ce-que jâai fait, mal fait, quâest-ce-que jâaurais dû faire ? Comment tenir en premier la protection des mineurs, et en même temps le respect et lâaccompagnement des personnes qui ont un comportement inapproprié envers eux ?» sâest demandé Mgr Blaquart devant les journalistes. Le père Fumery a laissé deux lettres dans lesquelles «il demandait pardon à tout le monde».
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