Cardinal Koovakad en Malaisie, les chefs religieux doivent apaiser les divisions
Inès Muller ¨C Cité du Vatican
Le deuxième sommet international des chefs religieux se déroule ce jeudi 28 aout, à Kuala Lumpur en Malaisie. Son thème, cette année, concerne «le rôle des chefs religieux dans la résolution des conflits». Ce rassemblement a été coorganisé par le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, et la Ligue islamique mondiale. Plusieurs thématiques sont abordées et discutées, comme le rôle des chefs religieux dans la lutte contre la violence, les différentes pratiques en matière de gestion de la diversité religieuse, ou encore la crise à Gaza.
Retour sur le premier sommet
L¡¯année dernière, le premier sommet avait rassemblé 2 000 chefs religieux et représentants de 60 pays. Il avait visé à promouvoir la compréhension et la discussion interconfessionnelles. S¡¯inscrivant donc dans le cadre d¡¯efforts visant à établir un dialogue religieux mondial, définissant une feuille de route pour consolider l¡¯harmonie entre les fidèles. Dans son discours introductif, le Premier ministre malaisien avait par ailleurs déclaré : «il est du devoir des chefs religieux de veiller à ce que la gouvernance soit guidée par de fortes valeurs morales et éthiques». Nécessitant ainsi l¡¯importance pour les instances religieuses de jouer un rôle actif notamment au sein des divisions sociales. Il avait ajouté : «laissons les chefs religieux prendre la place qu¡¯ils méritent et qu¡¯ils soient plus influents et efficaces».
L¡¯année dernière comme cette année, la promotion de la paix et de l¡¯harmonie dans un monde empreint de diversité, est mise en avant. Au début de la conférence, une minute de silence a été organisée en solidarité à Gaza. Le Premier ministre malaisien avait d¡¯ailleurs précisé que ce sommet serait un évènement annuel en Malaisie, afin de renforcer l¡¯engagement du pays en faveur du dialogue.
Message du cardinal Koovakad
Pour l¡¯édition 2025, le cardinal George Jacob Koovakad, préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux du Saint-Siège, est présent, aux cotés des intervenants. Il a souhaité axer ses propos sur trois pistes de réflexions: tout d¡¯abord sur l¡¯appel des chefs religieux à être des voix de paix et non de violence, qu¡¯ils doivent être des bâtisseurs de ponts entre les divisions, et enfin, qu¡¯ils doivent penser les blessures en apportant la réconciliation et l'espoir.
Il a tenu à rappeler que les chefs religieux ont un rôle particulier, affirmant : «nous sommes appelés à rappeler à nos communautés que la foi ne doit jamais être une arme». Evoquant que les racines de la violence se trouvent généralement dans la pauvreté, les inégalités, la manipulation politique, l'exclusion et les blessures causées par l'injustice. Selon lui, les leaders religieux doivent se mettre en action pour «construire des ponts et casser des murs» afin de réduire les distorsions pour favoriser le vivre ensemble et l¡¯harmonie. Il a notamment repris les mots du Pape François disant «Chacun de nous est appelé à être un artisan de paix, en unissant et non en divisant, en éteignant la haine et non en la nourrissant, en ouvrant des voies de dialogue». Mettant ainsi en avant le pardon pour guérir les blessures, mais aussi l¡¯importance de la vérité, notamment au profit de la justice.
Non à la guerre, oui au dialogue et à la paix
Ainsi, le cardinal Koovakad incite tous les représentants présents à dire non à la guerre, non à la course aux armements, non à une économie qui appauvrit les peuples, mais oui à la paix et au bien commun, à l¡¯image des paroles prononcées par le pape Léon XIV en mai dernier à l¡¯occasion d¡¯un discours aux représentants d'autres Églises et d'autres religions.
Le préfet du dicastère pour le Dialogue interreligieux a aussi encouragé à «écouter les voix trop souvent ignorées : celles des femmes, des jeunes, des enfants, des victimes des conflits et des dommages environnementaux». Et appelle à travailler ensemble pour «notre maison commune», rappelant que nous sommes tous liés les uns aux autres, pour relever les défis actuels et ceux de demain.
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