Le ³§²¹¾±²Ô³Ù-³§¾±¨¨²µ±ð d¨¦fend la solution ¨¤ deux ?tats
Giada Aquilino - Cité du Vatican
Le Saint-Siège l¡¯a «déjà reconnu» officiellement il y a dix ans, explique le Secrétaire d'État, Pietro Parolin, après que le président Emmanuel Macron a annoncé que la France reconnaîtra l'État de Palestine en septembre lors de la session annuelle de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. Interrogé par des journalistes en marge d'un événement du Jubilé des Influenceurs, le cardinal a rappelé que «la reconnaissance des deux Etats, vivant l'un près de l'autre, dans l'autonomie mais aussi dans la coopération et la sécurité» est «la solution». Répondant à une question sur les déclarations de ceux qui affirment qu'il est «prématuré» de reconnaître l'État de Palestine, le cardinal a déclaré: «Pourquoi prématuré? Parce que, à notre avis, la solution passe par un dialogue direct entre les deux parties en vue d'établir deux réalités étatiques autonomes».
Certes, a-t-il noté, «cela devient de plus en plus difficile, notamment en raison de la situation qui a été créée et qui est en train de se créer en Cisjordanie». Mercredi 23 juillet, le Parlement israélien a adopté à la majorité une motion prônant l¡¯application de la souveraineté israélienne sur le territoire palestinien occupé. Sur place, des camps ont été rasés, des communautés palestiniennes menacées par des colons israéliens ont été poussées à quitter leurs terres, tandis que d¡¯autres vivent encore sous une pression constante, comme dans le village chrétien de Taybeh. «Cela ne favorise certainement pas, d'un point de vue pratique, la réalisation de l'État de Palestine», estime le cardinal Parolin. D'où l'espoir que les réunions à New York, aujourd'hui et demain, à l'occasion de la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en ?uvre de la solution à deux États, porteront «quelques fruits».
Il est utile de rappeler que le Saint-Siège a déjà signé un premier accord de base avec l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) il y a 25 ans. Puis, il y a dix ans, il a signé un accord global avec l'État de Palestine, qui est entré en vigueur en janvier 2016.
L'attaque contre la paroisse de la Sainte Famille à Gaza
Au sujet de l'enquête sur l'attaque israélienne perpétrée contre l'église de la Sainte Famille à Gaza le 17 juillet dernier, de premiers résultats indiquent que le tir sur le bâtiment, qui a fait trois morts et douze blessés, n'était pas intentionnel, mais qu'il n'était même pas dû à une erreur humaine, mais plutôt au mauvais fonctionnement du projectile ou du mécanisme de la pièce d'artillerie qui l'a lancé. Le cardinal Parolin a déclaré qu'il n'avait «pas d'autres éléments pour faire une évaluation différente».
Aucune enquête indépendante ne pouvant être menée, «nous prenons pour argent comptant les résultats fournis par l'armée israélienne et le gouvernement israélien, en insistant précisément sur le fait que nous devons être prudents, car, a-t-il ajouté, nous avons l'impression que ces erreurs se répètent souvent. Il faut veiller tout particulièrement à ce que les lieux de culte et les institutions humanitaires ne soient pas à nouveau frappés par la violence», a poursuivi le secrétaire d'État. «C'est à Israël de trouver un moyen de s'assurer que ces erreurs ne se répètent pas. Je crois que si vous le voulez, vous pouvez trouver un moyen», a estimé le cardinal italien.
À Gaza, «la situation est intenable», souligne le cardinal Pietro Parolin. Il espère que la population pourra recevoir de l¡¯aide. Comme le dénoncent de nombreuses agences internationales sur place, il juge que la famine est aujourd¡¯hui «une nouvelle arme».
Une médiation entre la Russie et l'Ukraine
Concernant l¡¯Ukraine, le Secrétaire d¡¯État ne croit pas «que l'on puisse accuser le Vatican de ne pas être neutre. Nous avons toujours essayé, tout en disant les choses telles qu'elles sont, d'être proches des deux parties et d'aider avant tout à trouver un moyen de résoudre le conflit».
Répondant à une question sur l'audience du Pape Léon XIV samedi dernier au Vatican avec le responsable des relations extérieures du Patriarcat de Moscou et de toutes les Russies, le Secrétaire d'État a qualifié la rencontre de «positive» car «il est important de se parler, de maintenir le contact. Tout cela peut aider à reprendre des relations avec le Patriarcat de Moscou de manière plus cordiale et plus constructive».
Le Congo dévasté par la violence
Les pensées du cardinal se sont enfin tournées vers la République démocratique du Congo, où l¡¯attaque meurtrière d¡¯une église catholique en Ituri ce week-end est «signal dangereux» pour les chrétiens. Avec un bilan de plusieurs dizaines de victimes, l'attaque, menée par des hommes armés de l'Adf, «des forces qui sont pratiquement l'expression du Jihad islamique et qui s'imposent par la force et la violence», s'est produite, a noté le cardinal Parolin, «dans une région où il y a déjà tant de conflits de nature ethnique, culturelle, socio-politique. Le fait d'ajouter l'aspect religieux augmente encore le problème», a-t-il souligné.
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