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Lors du Âá³Ü²ú¾±±ô¨¦ d¨¦di¨¦ aux missionnaires num¨¦riques et influenceurs catholiques, ce lundi 28 juillet 2025. Lors du Âá³Ü²ú¾±±ô¨¦ d¨¦di¨¦ aux missionnaires num¨¦riques et influenceurs catholiques, ce lundi 28 juillet 2025. 

Que les r¨¦seaux sociaux soient un lieu de t¨¦moignage et de fraternit¨¦

1 100 missionnaires num¨¦riques catholiques prennent part au Jubil¨¦ qui leur est d¨¦di¨¦ ces lundi et mardi 28 et 29 juillet au Vatican, en pr¨¦sence de nombreux intervenants dont le Secr¨¦taire d'?tat. Le cardinal Pietro Parolin a affirm¨¦ qu'¨ºtre missionnaire sur les r¨¦seaux ?signifie assumer le rythme, les blessures, les questions et les recherches de ceux qui habitent cet espace, sans c¨¦der ¨¤ l'anonymat, ¨¤ la superficialit¨¦ ou aux tentations du protagonisme?.

Edoardo Giribaldi - Cité du Vatican

Comment le monde numérique peut-il communiquer la foi? Tel est le fil d'ariane qui va sous-tendre le Jubilé des missionnaires numériques et des influenceurs catholiques, qui a débuté ce 28 juillet. Après les messes célébrées dans différentes paroisses voisines du Vatican -Santa Maria delle Grazie, San Gregorio VII, San Giuseppe al Trionfale et Santo Spirito in Sassia, les participants se sont retrouvés à l'Auditorium situé via della Conciliazione, pour une conférence où sont intervenus le cardinal Secrétaire d'État Pietro Parolin, Mgr Rino Fisichella, pro-préfet du dicastère pour l'Évangélisation et responsable de l'organisation de l'Année sainte, ainsi que Paolo Ruffini et Mgr Lucio Ruiz, respectivement préfet et secrétaire du dicastère pour la Communication. Deux réflexions ont été proposées par les jésuites David McCallum, directeur exécutif du Discerning Leadership Program, et le père Antonio Spadaro, sous-secrétaire du dicastère pour la Culture et l'Éducation. La première, intitulée «Connectés à la Parole», a mis l'accent sur les Écritures comme expérience unificatrice authentique, «plus que le Wi-Fi ou les hashtags». La seconde s'est concentrée sur la relation entre théologie et mission «à l'ère des réseaux et des algorithmes», sous le fil conducteur «Allez... jusqu'aux confins numériques».

Cardinal Parolin: «Renouveler l'environnement numérique»

Le Secrétaire d¡¯État du Saint-Siège a ouvert son intervention en réfléchissant aux buts et aux objectifs des réseaux sociaux. Le premier d'entre eux est de fournir des informations. Mais, a-t-il précisé, «ce qui fait de nous des personnes, c'est notre capacité à nous poser des questions». Et la question qui interpelle tout le monde aujourd'hui est celle de savoir: «Comment le monde numérique, qui transforme rapidement les dynamiques sociales, peut-il devenir un communicateur de foi?». Car «les voies déjà empruntées par l'Église, a rappelé le cardinal, consistent à «être dans le monde, mais pas du monde», «d'habiter le temps sans y appartenir». C'est pourquoi la communauté ecclésiale ne peut rester passive face à ces changements historiques, mais elle est appelée à adopter une attitude de dialogue et de mission. La technologie, a observé le cardinal Parolin, n'«est plus seulement un outil parmi d'autres: elle est devenue un langage, une façon d'habiter le monde. L'Église ne doit donc pas appliquer des "schémas préétablis", mais cultiver la créativité».

L'évangélisation ne peut se réduire à une question technique ou éducative, car le numérique «représente aujourd'hui une véritable dimension de la pensée et de la communication». Il ne s'agit pas d'élaborer «des stratégies», mais de «garantir une présence imprégnée d'humanité». «Faire de la mission numérique, a poursuivi le Secrétaire d'État, signifie assumer le rythme, les blessures, les questions et les recherches de ceux qui habitent cet espace, sans céder à l'anonymat, à la superficialité ou aux tentations du protagonisme». La contribution la plus authentique que «chacun peut offrir à l'environnement numérique est une vision relationnelle de la personne», qui naît du fait d'être «image et temple de la Trinité». La mission, observe le cardinal, exige toujours «un style chrétien, qui privilégie les rencontres authentiques plutôt que les simples discours, et la vérité plutôt que ce qui plaît». Évangéliser n'est pas «un privilège réservé à ceux qui maîtrisent les outils numériques, mais une responsabilité qui incombe à tous». Au Panama, à l'occasion des Journées mondiales de la Jeunesse 2019, le Pape François a défini Marie comme «l'influenceuse de Dieu»; après lui, Léon XIV a invité à reconnaître le «vrai sens de la vie», plutôt que la «disponibilité des données». Aujourd'hui, le défi, a conclu le cardinal Parolin, est précisément de «renouveler l'environnement numérique».

Mgr Fisichella: «redécouvrons la valeur du silence, dans l'écoute»

«Lorsque nous parlons d'évangélisation, nous avons tendance à nous concentrer sur le contenu, et nous oublions souvent qui évangélise et qui est évangélisé». C'est par ces mots que Mgr Fisichella est intervenu pour attirer l'attention sur la dimension relationnelle et personnelle de l'annonce chrétienne. Le terme «Évangile», a-t-il rappelé, apparaît pour la première fois dans le livre du prophète Isaïe, en référence aux sentinelles qui annoncent la libération de l'esclavage. En ce sens, «l'image acquiert aujourd'hui une nouvelle force: avec Internet, les visages deviennent visibles».

¡°Comme ils sont beaux, ceux qui apportent la Bonne Nouvelle de l'Évangile! N'ayez jamais peur d'affirmer que l'espérance a un visage, un nom: elle s'appelle Jésus-Christ¡±

Face à la mission d'évangélisation, «le désir de découvrir quelque chose d'authentiquement vrai reste fort». Face au parterre d'influenceurs lui faisant face, Mgr Fisichella, a reconnu que ces derniers ont «réussi à vous faire une place», y voyant «une satisfaction pour la communauté chrétienne». La première étape à franchir, a-t-il poursuivi, est de reconnaître que «nous sommes des instruments, et non la fin de la grâce». Saint Paul VI, dans l'exhortation apostolique écrivait que le monde n'écoute plus volontiers les maîtres, mais les témoins. Aujourd'hui, a souligné Mgr Fisichella, «le monde n'écoute pas les influenceurs en tant que tels, mais les écoute lorsqu'ils sont témoins». Une autre tâche essentielle consiste «à aider à redécouvrir la valeur du silence ¨C aussi paradoxal que cela puisse paraître ¨C comme condition préalable à une écoute authentique». C'est seulement ainsi, a-t-il expliqué, «que l'on apprend vraiment à ressentir les émotions de son prochain». «Nous avons souvent l'habitude de juger, de dire que c'était mieux quand nous étions jeunes. C'est une erreur», a-t-il fait remarquer. D¡¯où l¡¯invitation à «écouter attentivement ce qui est communiqué aujourd'hui, sans préjugés et avec un c?ur ouvert».

Paolo Ruffini: «Ne jamais transformer la communauté en public»

«Nous sommes des pèlerins d'une espérance qui transcende», a déclaré le préfet du dicastère pour la Communication. Rappelant la vocation profonde de l'Église, Paolo Ruffini a fait savoir que «nous vivons une époque difficile, mais l'Église était un «réseau» bien avant que celui-ci ne devienne le web». Ce qui unit aujourd'hui, a-t-il dit, «même dans une époque marquée par le numérique, riche en promesses mais aussi en risques, c'est une vision de l'Église comme une communauté qui n'est pas faite d'algorithmes ou de chatbots, mais de personnes réelles. Un réseau imparfait, qui devient une seule chose dans le baptême, où personne n'est au centre, mais où chacun cultive le désir de se faire petit pour que Jésus soit glorifié». Le préfet du dicastère pour la Communication a ensuite esquissé certains défis les plus urgents: la désinformation, la désagrégation, l'isolement. «Nous vivons dans une tension permanente entre le non-sens et la recherche de sens, entre la peur de passer à côté de quelque chose et le désir de trouver quelque chose, entre le défilement infini et la rencontre authentique. Une expérience nuancée, dispersée entre les réseaux», a-t-il détaillé. «Nous ne pouvons pas rester immobiles, ni nous réfugier avec nostalgie dans une autre époque», a par la suite averti le préfet du dicastère pour la Communication. Et d¡¯ajouter: «Nous avons le devoir de faire notre part, ici et maintenant. Sans vanité, avec simplicité, sans nous soustraire à nos responsabilités». L'«Église, a-t-il souligné, a besoin d'une culture médiatique, d'une formation pour habiter ces nouveaux environnements avec conscience et responsabilité. Un chemin qui n'est jamais solitaire», car «la mission est commune». «Ne jamais se séparer, ne jamais transformer la communauté en public, et le public en marchandise. Car si nous le faisons, nous finissons par devenir nous-mêmes une marchandise», a mis en garde Paolo Ruffini. Contre la logique consumériste qui menace de réduire même la culture à un produit, il a aussi indiqué la voie d'une culture communautaire, capable de résister à l'individualisme. «Personne ne se sauve seul, a-t-il rappelé, et nous ne serons pas non plus ceux qui sauveront les autres. Mais nous pouvons offrir une alternative: la vérité d'une rencontre. Quelque chose qui change les relations, même dans le domaine numérique». C¡¯est pourquoi le préfet du dicastère pour la communication a proposé un changement dans la relation entre influenceurs et followers selon le paradigme chrétien: «Viens et suis-moi». Une invitation à redonner de la profondeur au mot «amitié», en distinguant «la performance du partage sincère, celui qui crée des liens réels, égaux, humains».

Mgr Ruiz: «Prenons soin de l'unité»

Avec gratitude, Mgr Lucio Ruiz a rappelé «la tendresse et la présence de l'Église comme une mère», qui accompagne ses enfants même à distance. «Merci, a-t-il dit, également au nom de ceux qui n'ont pas pu être présents. Nous sommes une Église missionnaire et pèlerine». Cette rencontre a-t-il insisté peut-être un «stimulant pour dépasser nos limites». Car l'invitation du Christ résonne encore aujourd'hui: «Allez dans le monde entier et proclamez l'Évangile à toute créature». Et c'est ainsi, a affirmé Mgr Ruiz, que les fidèles doivent agir. Car a-t-il dit, «c'est le Seigneur qui appelle», ajoutant qu¡¯ au «c?ur de la mission, il n'y a pas de stratégies, mais le témoignage de sa propre vie». À cet égard, il a également évoqué le fait que l'objectif de l'Église dans le domaine numérique n'est pas la production de contenus, mais la rencontre avec les personnes. Il s'agit de «relever ceux qui sont tombés, de donner de l'espoir à ceux qui cherchent un sens, de préserver la valeur de la première annonce». «Prenons soin de l'unité. Ne nous dressons jamais les uns contre les autres», a-t-il lancé.

Père Antonio Spadaro: «Je ne vous demande pas de briller, mais de brûler»

Dans son intervention, le sous-secrétaire du dicastère pour la Culture et l'Éducation, le père Antonio Spadaro a invité les personnes présentes à redécouvrir le sens profond de la présence chrétienne dans le monde numérique: «Non pas une stratégie de communication, mais un témoignage vivant et authentique». «Je ne vous demande pas de briller, mais de brûler», a-t-il déclaré, exhortant les missionnaires numériques à être «un feu qui réchauffe, illumine et accompagne». Le web n'est pas seulement «un moyen», mais un lieu réel «à habiter avec foi». L'algorithme, a-t-il indiqué, connaît «les données, mais pas l'âme». C¡¯est pourquoi la véritable influence «naît de l'amour, et non de la performance». Il ne s'agit donc pas de «créer une base de fans, mais une fraternité. Non pas de courir après les likes, mais de créer des liens». À une époque dominée par les réactions et les polémiques, le défi consiste, a-t-il poursuivi, à «communiquer avec compassion et vision, en restant humains, «enracinés» en Dieu et à susciter l'espoir». «Le numérique, a-t-il souligné, a besoin de témoins plus que de techniciens. De profils qui respirent la miséricorde. De paroles qui n'imposent pas, mais qui accueillent».

Les autres événements du Jubilé

Au cours de la journée, certaines perspectives du groupe d'étude du Synode sur la synodalité vont également être partagées, afin d'identifier le sens d'une présence pleine et entière de l'Église dans la culture numérique. Deux tables rondes permettront un échange d'expériences sur la mission numérique, avec des représentants internationaux, et sur les saints influenceurs de Dieu. Pour conclure, la prière sera guidée par le cardinal Óscar Rodríguez Maradiaga, archevêque émérite de Tegucigalpa. Toujours ce lundi à 21h30, le cardinal José Cobo Cano, archevêque métropolitain de Madrid, présidera l'adoration eucharistique et la liturgie pénitentielle en la basilique Saint-Pierre.

Mardi, 29 juillet, la journée débutera à 8h avec un rassemblement sur la Piazza Pia, d'où partira le pèlerinage. Les fidèles remonteront le long de la Via della Conciliazione jusqu'à la basilique Saint-Pierre. À 10h, une célébration eucharistique présidée par le cardinal Luis Antonio Tagle, pro-préfet du dicastère pour l'évangélisation, aura lieu. 

En début d'après-midi, ce même mardi à 14h00, débutera la rencontre ?cuménique Together for Hope, animée par la Communauté de Taizé et retransmise en ligne par Vatican News. L'après-midi se terminera par une visite des Jardins du Vatican, où aura lieu la Consécration de la Mission Numérique, un moment symbolique au cours duquel les projets des influenceurs seront confiés à Marie. Après le dîner, l'Auditorium de la via della Conciliazione accueillera à nouveau les participants, qui seront ensuite invités sur la Piazza Risorgimento pour un festival en soirée avec de la musique et des témoignages du monde entier, célébrant la vocation à apporter lumière et espoir dans le domaine numérique. Tous les événements seront retransmis en direct sur les chaînes de Vatican News et sur la plateforme YouTube, avec l'aide de la nouvelle application Vatican Vox, qui permet de les suivre avec une traduction simultanée en cinq langues: italien, anglais, français, espagnol et portugais.

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28 juillet 2025, 12:00