?Une joie indicible?: à 27 ans, Claude a été ordonné prêtre par Léon XIV
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
«C’est le grand jour pour répondre positivement et définitivement avec la grâce de Dieu à cet appel». Claude Menouga Ngono n’est pas prêt d’oublier ce vendredi 27 juin, jour où il a reçu l’ordination presbytérale des mains du Pape Léon XIV, entourés de plus de 8000 personnes dont de nombreux prêtres. Le Saint-Père a ordonné 32 prêtres venus de tous les continents pour marquer la fin du Jubilé des prêtres en cette solennité du Sacré-C?ur de Jésus.
«C’est la journée d'aboutissement de tout un travail de maturation vocationnel depuis le plus jeune âge jusqu'à aujourd'hui», explique-t-il, confiant être animé d’«une joie indicible, une joie sans mesure».
Âgé de 27 ans, le jeune homme est originiare du diocèse de Batouri, à l'est du Cameroun, à la frontière avec la République Centrafricaine. Il fait remonter l’éclosion de son désir d’être prêtre à son plus jeune âge. «Quand j'avais quatre ou cinq ans, mon père m'a demandé ce que je voulais devenir. Je lui ai répondu: “Je voudrais être comme le monsieur qui parle devant quand on va à l'église le dimanche“», sourit-il.
Une vocation dès le plus jeune âge
Élevé par des parents chrétiens, présents pour l’ordination de leur fils à Rome, Claude Menouga Ngono reçoit sa première communion et entre dans le groupe des servants de messe à l’âge de sept ans. Cette proximité avec les prêtres alimente son désir vocationnel, ce qui le pousse à entrer au petit séminaire à l’âge de dix ans. Ces "pépinières de vocations" permettent à des jeunes adolescents de suivre des études jusqu’au baccalauréat tout en offrant un discernement quant à leur future vocation de prêtre.
Après un baccalauréat en mathématiques et biologie, Claude doit poser un choix. Poursuivre des études comme ses camarades de classe ou faire le choix d’entrer au séminaire, comme «grand séminariste». Il opte pour le deuxième choix et commence une année de propédeutique, une année de prière et de discernement, au bout de laquelle il entre réellement au séminaire, après avoir «fortifié et purifié» ses motivations et son désir de devenir prêtre.
S’appuyer sur Dieu
«La vie au séminaire, la routine, la formation, les règles à suivre, la discipline à suivre, parfois l'on se sent un peu fatigué», témoigne le jeune homme qui suit son cycle de philosophie à Bertoua au Cameroun avant de s’envoler en 2019 pour six longues années d’études en théologie à Rome, dont une spécialisation en théologie biblique. Il est ordonné diacre le 20 avril 2024.
Heureux de voir l'aboutissement de seize ans de formation, il rentrera mi-juillet dans son diocèse à l’est du Cameroun, avec une petite appréhension. «Je suis d'une Église de périphérie, de l'est du Cameroun, les défis pour l'évangélisation sont très grands», souligne celui qui a quitté son pays depuis six ans. «Je suis content de rentrer parce que mon Église a besoin de moi».
Mais s’il partage sa «crainte de n'être pas à la hauteur», Claude Menouga Ngono sait pouvoir s’apppuyer sur Dieu. «Quand on sait que l'homme sans Dieu n'est que peine et misère, on comprend que sans Dieu, le prêtre et tout son ministère serait simplement une perte d'énergie et de temps, c'est à dire un ministère infructueux».
Une fraternité sacerdotale authentique
Ordonné à Rome, loin de sa famille de sang, le jeune prêtre compte fêter son nouvel état de vie dès son retour au Cameroun. Mais il assure se sentir en famille en ce jour particulier, «entouré des prêtres du monde entier qui forment toute une famille sacerdotale».
Cette amitIé, il l’a expérimentée à Rome, au collège pontifical urbanien qui forme des prêtres et religieuses du monde entier. «J'ai appris à puiser de cette amitié qui vient de Dieu pour pouvoir maintenant la vivre avec les frères», témoigne le jeune homme, au contact de personnes venues des cinq continents. «Le risque est souvent de vouloir faire plaisir, de donner une image de soi qui n'est pas authentique, qui n'est pas réelle. Or, le Christ appelle ses disciples, ses futurs ministres à l'authenticité».
Mi-juillet, Claude Menouga Ngono rentrera dans son diocèse de Batouri, pour être pasteur auprès du peuple de Dieu. Mais il n’oubliera pas sa formation qui se poursuivra, explique-t-il, «afin d’être toujours plus configuré au Christ».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici
