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Vatican News

Ukraine, Gaza, relations Saint-Siège-Israël, course au réarmement: ce sont les principaux sujets sur lesquels le cardinal Parolin s’exprime dans un entretien au quotidien italien La Stampa dans son édition de mardi 3 juin. Le Secrétaire d’État du Saint-Siège y rappelle la disponibilité du Siège apostolique pour parvenir à la paix là où règne la violence, que ce soit en Terre Sainte ou en Europe.

Concernant le conflit en Ukraine, celui qui fut nonce apostolique avant de diriger la Secrétairerie d’État, souligne que «le Saint-Siège, fidèle à sa mission de paix, renouvelle avec force son appel à ne pas se rendre à la logique de la violence et au faux réalisme qui voudrait que la guerre soit inévitable. Aucune guerre n’est inévitable, aucune paix est impossible. Les armes peuvent et doivent se taire pour laisser la place à l’espérance de la paix», déclare-t-il. Pour cela, le Saint-Siège est «disponible pour que les ennemis se rencontrent», assure-t-il.

Une paix juste et durable

Interrogé sur le sens d’une «paix juste et durable» selon l'expression employée par Léon XIV, le cardinal Parolin précise qu’elle est le résultat d’un «dialogue profond, respectueux et sérieux entre les parties impliquées». «On ne peut pas parler d’une paix vraie si un pays nie l’existence d’un autre pays» reconnait-il, ajoutant qu’une paix juste, c’est quand «on protège la dignité de tous, sans humiliations, sans conditions qui laissent des blessures ouvertes». Quant à la durabilité de cette paix, le cardinal Parolin explique qu’elle n’est possible que si elle s’appuie sur le droit international et non sur «les équilibres précaires garanties par les armes».

La guerre en Ukraine a poussé de nombreux États européens à se réarmer. S’il reconnait la légitimité et le devoir d’un tel choix, le cardinal Parolin se demande dans quelle mesure ce réarmement peut aider à accroître la confiance entre les nations et à contribuer à une paix durable. Il précise aussitôt que le droit à l’autodéfense n’est pas «absolu». Il doit être accompagné de l’élimination des causes profondes ou de la menace d’un conflit, et de la limitation des capacités militaires à celles nécessaires à la sécurité et à la légitime défense. Pour le bras droit du Pape, «il est urgent de retrouver un équilibre pacifique dans les relations internationales et de poursuivre un effort coordonné pour créer un élan pacificateur en vue du désarmement».

Le cardinal Parolin avec le secrétaire d'État américain Marco Rubio   (@VATICAN MEDIA)

Rétablir l'aide humanitaire à Gaza

Autre guerre au c?ur des pensées du Pape, celle en cours dans la bande de Gaza. Le Saint-Siège demande le rétablissement de l’acheminement de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien. «Est-il acceptable en 2025 de devoir assister à ce qui se passe à Gaza où la population civile est exposée à une immense tragédie humanitaire?», s’interroge-t-il, réclamant de nouvelles négociations afin que la question israélo-palestinienne soit résolue globalement et que le Proche-Orient soit stabilisé.

Concernant les «tensions» entre le Saint-Siège et Israël, comme souligné par La Stampa, le cardinal Parolin rappelle le Saint-Siège a toujours condamné sans ambages l’antisémitisme durant ces dix dernières années, ne remettant jamais en question les relations judéo-chrétiennes malgré «l’inquiétant phénomène des crachats que certains juifs lancent sur les chrétiens à Jérusalem».

Renforcer le multilatéralisme

Le dialogue prôné par le Saint-Siège doit être promu également dans les relations entre les États-Unis et la Chine, notamment sur les questions économiques et de sécurité. Ce qui ne doit pas exonérer les autres pays de favoriser un «multilatéralisme équilibré qui garantisse la stabilité mondiale», estime le cardinal Parolin.

Dans cette optique, les entrevues qui ont eu lieu au Vatican entre plusieurs dirigeants mondiaux lors des funérailles de François et de la messe de début de pontificat de Léon XIV sont «un signe significatif de la reconnaissance internationale de l’engagement du Saint-Siège en faveur de la paix».