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2018.10.20 lavanda dei piedi

M¨¦ditation du 22e dimanche ordinaire C: ?Quiconque s¡¯¨¦l¨¨ve sera abaiss¨¦?

Le p¨¨re j¨¦suite Laurent BASANESE nous introduit ¨¤ la m¨¦ditation avec les textes du XX2¨¨me dimanche de l¡¯ann¨¦e liturgique C.

(Si 3, 17¡­29 ¨C Ps 67 ¨C He 12, 18¡­24a ¨C Lc 14, 1.7-14)

L¡¯Évangile nous place aujourd¡¯hui dans la maison d¡¯un chef des pharisiens. Jésus est invité à un repas, mais c¡¯est Lui qui observe : il regarde, il voit les gestes, il entend les chuchotements autour de la table. Il remarque les invités qui s¡¯installent, ou peut-être se précipitent pour obtenir les meilleures places. C¡¯est alors qu¡¯il prend la parole : « Quand quelqu¡¯un t¡¯invite à des noces, ne va pas t¡¯installer à la première place¡­ va te mettre à la dernière... » À première vue, cela ressemble à une simple règle de bienséance, un conseil de savoir-vivre. Mais Jésus ne donne pas ici un cours de politesse. Il nous parle de notre c?ur, de notre rapport à Dieu, de notre rapport aux hommes, de notre manière d¡¯habiter la vie et de nous tenir les uns devant les autres.

Dans le monde, nous cherchons souvent à « prendre une place » : être vus, reconnus, estimés. Nous le faisons parfois sans même nous en rendre compte : dans nos familles, nos communautés, nos amitiés, nos activités. Nous voulons que l¡¯on sache que nous existons ! Mais l¡¯Évangile renverse cette logique : « Quiconque s¡¯élève sera abaissé ; et qui s¡¯abaisse sera élevé. » Ce n¡¯est pas d¡¯abord un avertissement : c¡¯est une promesse. Le Royaume de Dieu n¡¯obéit pas à nos logiques humaines. Là où nous cherchons à monter, Dieu descend. Alors que nous cherchons à briller, Dieu choisit la discrétion. Regardons le Christ : il naît dans une étable, il grandit dans un village inconnu (Bethléem), il se met à genoux pour laver les pieds de ses disciples, il donne sa vie sur une croix, la place des condamnés, oublié de quasiment tout le monde. Le chemin de Jésus est clair : l¡¯humilité n¡¯est pas une option, elle est la porte d¡¯accès au Royaume.

Mais le Christ va plus loin. Après avoir parlé des places à table, il parle des personnes à inviter : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n¡¯invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins¡­ Invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu¡¯ils n¡¯ont rien à te donner en retour. » Pourquoi « heureux » ? Parce qu¡¯aimer sans attendre, donner sans calcul, accueillir sans conditions¡­ c¡¯est entrer dans la logique même de Dieu. C¡¯est exactement ce que Dieu fait avec nous. Il nous invite à ses noces, à son festin, alors que nous n¡¯avons rien à Lui offrir. L¡¯Eucharistie est le signe le plus limpide de cette gratuité : nous y recevons une place, non pas parce que nous la méritons, mais parce que nous sommes aimés.

Cet Évangile nous pose finalement trois questions : d¡¯abord, quelle place je cherche ? Est-ce que je vis pour être reconnu et estimé ? Ou bien est-ce que je me laisse déplacer, convertir, pour entrer dans la logique de Dieu ? Ensuite, qui est invité à ma table ? Jésus nous demande d¡¯ouvrir nos c?urs à ceux qui ne peuvent rien nous rendre. Dans nos vies, qui sont ces « pauvres » ? Enfin, quelle place je laisse à Dieu ? Parce qu¡¯en vérité, il est le véritable maître du banquet. C¡¯est Lui qui appelle, qui donne, qui relève.

L¡¯Évangile d¡¯aujourd¡¯hui n¡¯est pas une belle théorie, impossible à mettre en pratique : il est une invitation très concrète à changer notre manière de regarder, de donner, d¡¯accueillir. « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, invite des pauvres¡­ heureux seras-tu. » Heureux, non parce que tu auras accompli un devoir, mais parce que tu seras entré déjà dans la manière de faire et la joie de Dieu, dans ce banquet où chacun reçoit une place, sans mérites ni conditions.

30 ao?t 2025