M¨¦ditation de la Solennit¨¦ du Saint Sacrement du corps et du sang du Christ: F¨ºte-Dieu
Lectures: Gn 14, 18 -20 ; Ps 109 (110), 1,2,3,4 ; 1 Co 11, 23 ¨C 26 ; Luc 9, 11b ¨C 17.
Chers Frères et S?urs,
«Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu¡¯à ce qu¡¯il vienne» (1 Cor. 11, 26).
Ces paroles de Saint Paul, reprises dans la deuxième lecture de ce jour, nous donnent le sens de la solennité du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ que nous célébrons en ce jour. Au même moment qu'elle nous donne d¡¯approfondir le mystère de la présence intime et continue du Christ en nous et au milieu de nous, cette fête nous révèle le sens et l¡¯implication de nos célébrations eucharistiques pour notre monde.
En effet, le Saint Sacrement, que nous célébrons en chaque eucharistie, nous donne de revivre, chaque fois, le don ultime du Seigneur: «ceci est mon corps, qui est pour vous (¡). Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang». Lui qui a pris décidément le chemin de sa passion, il nous assure que cette passion est la voie de notre libération, de notre salut, à travers son corps et son sang.
À travers ce sacrement, Jésus se lie d¡¯alliance et se fait présent en nous de manière particulière, car il se donne comme nourriture, pour que nous recevions de lui la force de sa présence sur nos routes humaines. C¡¯est pourquoi, chaque fois que nous célébrons l¡¯eucharistie, le Seigneur se fait présence: il est bien présent dans notre monde. Oui, le sacrement de l¡¯Eucharistie, c¡¯est le signe de la présence continue et réelle du Seigneur au milieu de notre monde.
Par l¡¯eucharistie, le Seigneur se fait présent à nous qui communions à son corps et à son sang. Ce sacrement est laissé entre nos mains. D¡¯où l¡¯invitation du Seigneur lors de la dernière Cène: «Prenez et mangez?; prenez et buvez». Le Seigneur, qui se donne à nous à travers ce sacrement, nous engage à prendre ces signes pour que, entre nos mains, ce pain et ce vin deviennent «son corps et son sang», pour le salut du monde.
C¡¯est tout le sens de l¡¯interpellation de Saint Paul aux corinthiens: «Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu¡¯à ce qu¡¯il vienne» (1 Cor. 11, 26). Oui, en recevant dans nos mains le corps et le sang du Christ, nous nous engageons à «faire mémoire de lui»?; c¡¯est-à-dire, à faire que cette intimité, que nous vivons en mangeant son corps et en buvant à la coupe de sang, devienne une présence vivifiante pour tous ceux qui nous entourent, pour notre monde.
Voilà pourquoi, pour célébrer cette solennité de la «Fête-Dieu», l¡¯Église nous propose de lire l¡¯évangile de la multiplication des pains en faveur d¡¯une grande multitude. Alors que les disciples, témoins de la faiblesse et du péril des foules qui les entourent, supplient Jésus de le renvoyer chercher réconfort ailleurs, le Seigneur leur répond: «Donnez-leur vous-même à manger». C¡¯est comme pour leur rappeler que c¡¯est de leur responsabilité que ces foules en péril trouvent en lui, Jésus, la source de leur réconfort et d¡¯une vie en abondance.
C¡¯est de notre responsabilité, à nous qui communions au Corps et au Sang du Christ, que notre monde trouve en lui le réconfort. Et, pour ce faire, le Seigneur ne nous demande pas grand-chose, sinon de mettre à sa disposition le peu que nous avons, le peu que nous sommes, pour que, avec lui, nous devenions nous-mêmes «pain rompu» et «sang versé» pour tous?; que nous devenions signe d¡¯espérance et de vie pour notre monde. C¡¯est cela célébrer le Saint Sacrement du corps et du Sang du Christ?; c¡¯est cela faire mémoire de sa mort et de sa résurrection, jusqu¡¯à ce qu¡¯il vienne. Demandons donc au Seigneur que, par nos célébrations eucharistiques, nos vies retrouvent force et dynamisme pour rayonner de sa présence et de son salut dans notre monde qui a tant besoin de réconfort du Père.
AMEN