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Lectures: (Ac 3, 1-10); (Ps 18A (19), 2-3, 4-5ab); (Ga 1, 11-20); (Jn 21, 15-19)

Chers frères et s?urs, la liturgie de ce dimanche nous invite à contempler deux figures centrales de l’Église : saint Pierre et saint Paul. L’un pêcheur de Galilée, et homme de condition modeste ; l’autre pharisien de Tarse ; un intellectuel passionné. Voilà deux vocations singulières, deux parcours différents, mais marqués par la grâce de la rencontre avec le Christ.
En ce jour où nous célébrons la fête de ces deux piliers de l’Église, les trois lectures soumises à notre méditation nous rappellent trois choses essentielles : la puissance de la prière qui libère et qui ouvre le chemin ; l’importance de la persévérance et de la fidélité dans notre chemin de foi ; et la profession de foi en Jésus-Christ comme fondement de notre vie et de l’Église.

La première lecture nous décrit la situation de l’Église naissante, soumise à la persécution. Des chrétiens sont mis à mal ; l’apôtre Jacques est décapité ; Pierre est arrêté, enchainé et emprisonné sous haute surveillance. Voilà un tableau sombre et une situation inquiétante. Mais l’Église ne désespère pas. Elle prie plutôt avec insistance. Et cette prière n’a pas été vaine. Au c?ur de cette nuit sombre et angoissante, une lumière a jailli. L’ange du Seigneur survient : les chaînes tombent ; les portes s’ouvrent ; Pierre est libéré. Ce miracle n’est pas un simple prodige. Il est le sacrement de la présence agissante de Dieu au c?ur de l’histoire de l’Église et dans la vie de chacun d’entre nous. Ce récit est le témoignage éclatant de la force de la prière. La libération miraculeuse de Pierre nous rappelle que même dans les situations les plus sombres et oppressantes de notre vie, notre persévérance dans la prière peut déplacer des montagnes et ouvrir des chemins là où apparemment il n’y a plus d’issue. Comme Pierre, nous sommes parfois enfermés dans nos peurs, nos doutes, nos difficultés ; enchainés par nos vices et nos mauvaises habitudes. Mais ne désespérons pas. À travers la persévérance dans la prière, Dieu peut faire surgir dans notre vie son ange pour briser nos chaînes.

Dans la deuxième lecture, Saint Paul nous livre aussi le témoignage de son combat dans la foi. Malgré les épreuves et les persécutions, il a tenu ferme dans la foi. Le récit de saint Paul nous encourage à ne pas baisser les bras, mais à persévérer dans notre propre chemin de foi. L’expérience de Paul nous invite à réfléchir sur les exigences de notre vie chrétienne et notre engagement dans l’Église. Sommes-nous prêts à tenir ferme dans la foi malgré les difficultés et à témoigner du Christ en toutes circonstances ? La figure de saint Paul nous invite à la persévérance et à la fidélité dans vie chrétienne.

Dans l’Évangile de ce dimanche, Jésus pose une question fondamentale qui exige une réponse personnelle : «pour vous, qui suis-je ?» Cette question n’est pas rhétorique. Elle est plutôt existentielle et engage notre liberté, notre foi et notre manière de vivre. Elle s’adresse personnellement à chacun de nous aujourd’hui. Pas de réponse théorique ni empruntée à d’autres. Jésus veut une réponse qui vienne de notre expérience et de nos combats intérieurs. La réponse de Pierre a été inspirée par Dieu et elle vient aussi de son expérience personnelle avec Jésus. La profession de foi de Pierre est devenue le socle sur lequel Jésus a édifié son Église. Aujourd’hui, Jésus peut-il compter aussi sur notre foi pour poursuivre l’édification de son Église ?

Chers frères et s?urs, comme Pierre, laissons la lumière divine entrer dans nos ténèbres ; comme Paul, tenons bon et gardons la foi malgré les vicissitudes de la vie ; et comme ces deux piliers de l’Église, osons répondre à Jésus à travers nos paroles et nos actes au c?ur de ce monde : «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant». En ce dimanche, prions aussi pour le Pape et les évêques, qui sont aujourd’hui les successeurs des apôtres. Qu’ils soient véritablement des pierres sur lesquelles Dieu poursuit son ?uvre dans le monde.