M¨¦ditation du 3e dimanche de P?ques: la p¨ºche miraculeuse
Lectures: Ac 5, 27b-32.40b-41 Ps 29 (30), 3-4, 5-6ab, 6cd.12, 13 Ap 5, 11-14 Jn 21, 1-19
Nous voilà déjà au troisième dimanche de Pâques. Jésus est donc ressuscité. Les nombreux récits qui nous sont proposés depuis Pâques nous le présente en mission de consolation et de confirmation. Il rend visite aux siens, à commencer par Marie sa mère, nous dit Saint Ignace de Loyola. Il console les femmes venues chercher «le Vivant» parmi les morts. Il les envoie porter la nouvelle de sa résurrection a ses disciples mais finit par rejoindre ceux-ci dans leur lieu de cachette, ou sur la route vers Emmaüs, et aujourd¡¯hui au lieu de pêche.
Remarquons que Jésus n¡¯est plus l¡¯homme des foules, celui qui à longueur des journées prêchait, chassait les démons, guérissait des malades. Le portrait du Ressuscité en ce troisième dimanche de Pâques est celui d¡¯un Christ sélectif. Cette sélection se manifeste en paliers.
Du Jésus des foules au Christ intime
Comme je l¡¯ai dit, Jésus n¡¯est plus intéressé par des foules après la résurrection. Il va exclusivement au groupe restreint des disciples, hommes et femmes. Il cherche tous ceux qui ont souffert de sa passion avec lui, ceux qui vivent dans la peur et ceux qui peinent à trouver du sens dans sa mort sur la croix. Avant son ascension vers son Père, Jésus est en mouvement incessamment. Et ces multiples rencontres et révélations aux amis se passe à l¡¯insu du grand public et des autorités juives. D¡¯où la surveillance et le harcèlement de Pierre et ses amis. Les prêtres n¡¯ont pas été témoins de la résurrection. Ils se sont soustraits au privilège de rencontrer le Ressuscité.
Les visites du Christ au groupe de disciples a pour objectif de les consoler, de les confirmer dans leur choix et de les fortifier pour la mission de proclamer la Bonne Nouvelle. Il veut convaincre les plus irréductibles comme Thomas qui exige de toucher les marques des clous sur le corps de Jésus. Aujourd¡¯hui, Jésus se sert de la pêche miraculeuse et du partage de pain et de poisson grillé pour fortifier la foi des siens, cette foi dont ils auront grandement besoin dans la suite. A la fin du repas, «aucun des disciples n¡¯osait lui demander: qui es-tu», nous dit saint Jean.
De la manifestation au groupe des disciples à la conversation personnalisée avec Pierre
Le Christ ressuscité nous est présenté comme très sélectif, mais cette sélection n¡¯est pas une ségrégation. Ressuscité, il est en quête d¡¯amour et évalue chacun par l¡¯amour démontré à l¡¯égard de sa personne. Cette nouvelle approche se manifeste encore plus dans cette interrogation à laquelle seul Pierre est soumis. «Simon, fils de Jean, m¡¯aimes-tu vraiment»? Par trois fois, les yeux dans les yeux, Pierre doit répondre à cette question. Les autres disciples assistent, sans doute pensant à la réponse qu¡¯ils donneraient à Jésus s¡¯il les y soumettait après Pierre. Non, la question n¡¯a été posée qu¡¯à Pierre. Et seul il a répondu. L¡¯intimité entre Jésus ressuscité et Pierre qu¡¯Il a identifié comme «le berger de ses brebis» et à qui il a dit «Suis-moi», est à un niveau plus profond. La confiance est forte. Jésus sait tout. Il sait que Pierre l¡¯aime radicalement désormais et qu¡¯il ne le trahira plus comme avant.
En ce troisième dimanche de Pâques, nous sommes appelés à évaluer notre relation au ressuscité. Suis-je au niveau des foules qui sont indifférentes même après avoir bénéficié des miracles du Christ? Puis-je me définir comme un de ses disciples? Suis-je prêt, comme Pierre face au ressuscité, dire à Jésus: «Je t¡¯aime»?
