M¨¦ditation du 8e dimanche ordinaire, C: la sagesse, un chemin de croissance et de vie
Lectures: Si 27, 4-7 Ps 91 1 Co 15, 54-58 Lc 6, 39-45
Chers frères et s?urs,
Les lectures et l¡¯Evangile de ce dimanche utilisent deux registres différents de langage qu¡¯il est important de repérer: d¡¯abord le langage de la sagesse humaine exprimé en proverbes ou en paraboles, ensuite le langage de la sagesse divine que Saint Paul utilise dans son Epître.
Considérons d¡¯abord le langage de la sagesse humaine. Nous le trouvons dans la lecture du livre de Ben Sira Le Sage et dans le passage de l¡¯évangile d¡¯aujourd¡¯hui. Il utilise le bagage de l¡¯expérience humaine exprimé par des proverbes pour en tirer des leçons, ou enseignements de vie. C¡¯est comme lorsque nous nous trouvons auprès de nos aînés et que nous leur demandons ce que la vie leur a enseigné. Alors, ils peuvent nous transmettre des proverbes comme celui-ci:
«C¡¯est le fruit qui manifeste la qualité de l¡¯arbre» (Si 27,6) ou encore:
«Ce que dit la bouche, c¡¯est ce qui déborde du c?ur (Lc 6,45).
De son côté, le langage de la parabole utilise le récit et l¡¯image. Il veut frapper l¡¯imagination pour nous aider à saisir des vérités profondes.
Ainsi : «Un aveugle peut-il guider un autre aveugle? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou?» (Lc 6, 39)
ou encore: «Qu¡¯as-tu à regarder la paille dans l¡¯?il de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton ?il à toi, tu ne la remarques pas?» (Lc 6,41).
En méditant sur ces paraboles, ou récits imagés, nous tirons alors des leçons de vie. Ainsi, dans ces paraboles, nous comprenons la nécessité d¡¯être les disciples d¡¯un bon maître qui soit clairvoyant ou encore l¡¯importance de reconnaître ses propres défauts avant de chercher à juger ou accuser l¡¯autre.
Une magnifique leçon de vie, tirée de la sagesse humaine !
Nous en arrivons au langage de la sagesse de Dieu, exprimé dans l¡¯épître de Saint Paul aux Corinthiens. C¡¯est le langage de la foi, en cela qu¡¯il dépasse la logique purement humaine ou terrestre, pour nous faire percevoir les réalités de l¡¯au-delà. Ainsi, il perçoit qu¡¯à la fin des temps, ce qui est périssable ne le sera plus et ce qui est mortel deviendra immortel.
C¡¯est pourquoi l¡¯Apôtre Paul peut s¡¯écrier: «La mort a été engloutie dans la victoire. Ô mort, où est ta victoire? Ô mort, où est-il ton aiguillon?» (1Co 15, 54b-55a).
Ce langage nous est révélé par la foi: «Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ!» (1Co 15,57).
Chers frères et s?urs,
Dieu s¡¯adresse à nous à travers les mots de la sagesse humaine, tout comme à travers les mots de la sagesse divine. Ces deux sagesses sont appelées à se conjuguer, l¡¯une conduisant à l¡¯autre. Mais elles s¡¯opposent parfois aussi lorsque la sagesse humaine ne débouche pas sur les vertus de foi, de charité et d¡¯espérance. Il nous revient ainsi de discerner si la sagesse humaine conduit à Dieu ou si, au contraire, elle nous en éloigne. A cet égard, la première épître de Saint Paul aux Corinthiens peut nous aider grandement.
En définitive, la méditation des lectures et l¡¯Evangile d¡¯aujourd¡¯hui nous invitent à passer:
- de l¡¯expérience à la sagesse,
- de l¡¯observation à la réflexion,
- de l¡¯extériorité à l¡¯intériorité,
- du temporel à l¡¯intemporel,
- de la logique humaine à la logique divine.
Demandons au Seigneur de nous laisser toucher par ces lectures et cet Evangile pour pouvoir entreprendre, chacun et chacune d¡¯entre nous, ce chemin de croissance et de vie!