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Lectures: 1 S 26, 2.7-9.12-13.22-23      Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 8.10, 12-13     1 Co 15, 45-49       Lc 6, 27-38

Chers frères et s?urs,

En ce 7e dimanche du temps ordinaire, les textes bibliques nous invitent à une méditation profonde sur la manière dont nous devons agir envers le prochain, et plus particulièrement envers ceux qui ont fait du mal ou ceux qui nous font souffrir. La Parole de Dieu en ce dimanche peut nous déconcerter. Elle peut même sembler irréaliste. Mais face aux réalités que nous vivons, cette Parole de Dieu peut résonner avec force dans nos c?urs, parce qu’elle s’oppose à notre esprit de vengeance et à notre volonté de nous faire justice. L’enseignement de Jésus nous lance donc un défi. Dans un monde où la violence et la haine semblent parfois prendre le dessus, comment vivre l’appel à aimer ses ennemis?

La première lecture nous présente une scène pathétique. L’histoire de David et Saül nous plonge dans un contexte de conflit, de jalousie et de rivalité. David, persécuté et pourchassé par Saül, a l’occasion de se venger. Mais il refuse de rendre le mal par le mal. David a choisi de faire confiance à Dieu, plutôt que de se laisser emporter par l’esprit de colère et de vengeance. C’est un choix assez difficile. Mais c’est ce choix qui nous ouvre un chemin de paix, de réconciliation et d’espérance.

La situation de David est peut-être aussi la nôtre aujourd’hui. Il est bien tentant de céder à la haine et à la vengeance; de couper les ponts, de tout faire pour ne plus jamais voir ceux qui jadis étaient nos grands amis. Mais David nous donne une leçon de sagesse. Nous sommes aujourd’hui appelés à choisir la paix, et à refuser la spirale de la violence et des conflits inutiles. Car nous sommes créés pour être heureux. Nous sommes créés pour la paix. Le pardon et la réconciliation nous libèrent et nous ouvrent le chemin de la paix du c?ur et de la joie de vivre.

Dans l’évangile Jésus va encore plus loin. Aimer ses ennemis, faire du bien à ceux qui me haïssent, prier pour ceux qui nous calomnient… Oui! Tout cela semble impossible. Comment puis-je aimer ceux qui m’ont fait souffrir? Comment chercher du bien à ceux qui nous ont fait pleurer, ceux qui ont bouleversé nos vies? Comment prier pour ceux qui veulent notre malheur? L’enseignement de Jésus semble irréalisable. Et pourtant, c’est le c?ur même de son message en ce dimanche. En effet, aimer ceux qui nous ont fait du mal, ce n’est pas approuver leurs actions. Mais c’est choisir de ne pas se laisser consumer par la haine et la vengeance. C’est ouvrir notre c?ur à un espace de paix, de pardon et de réconciliation.

Chers Frères et S?urs, en ce dimanche, Jésus nous demande de faire un pas de plus dans notre vie chrétienne. Jésus nous demande de croire plus en la force de l’amour qu’à la vengeance et à la haine. Si c’est difficile pour nous, portons nos regards vers Jésus qui, sur la croix, n’a pas laissé place à la vengeance. Écoutons-le dire: «Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font» (Lc 23, 34). Pour arriver à cette étape, nous avons besoin d’un changement profond. Voilà pourquoi saint Paul nous invite à être à l’image du Christ, c’est-à-dire à devenir vrai chrétien. Cela implique donc de renoncer à la haine, à la violence, à l’orgueil et à la vengeance pour nous revêtir d’amour, de patience et d’humilité. Cette transformation spirituelle est un chemin exigeant. Mais c’est la voie qui nous conduit à la véritable liberté, à la paix du c?ur et à la joie de vivre.

En ce dimanche, demandons à Jésus de nous donner la force d’aimer comme il nous aime; et de devenir miséricordieux comme le Père est miséricordieux envers chacun de nous. Que nous puissions nous engager, chacun à son niveau, à construire un monde plus pacifique, plus juste et plus fraternel. Que la Vierge Marie, Reine de la paix intercède pour nous. Amen!