L¨¦on XIV: ?Vivre la ³¦³ó²¹°ù¾±³Ù¨¦ en veillant au bien int¨¦gral du prochain?
Augustine Asta - Cité du Vatican
Depuis près de soixante-dix ans, l'?uvre Saint-François pour les pauvres s'engage à «assurer l'assistance et l'accueil des personnes dans le besoin et [...] favoriser une promotion humaine globale de la personne dans le sillage de la tradition chrétienne, en particulier franciscaine, de la doctrine de l'Église et de son Magistère». Une institution née du «grand c?ur d'un humble frère portier», le vénérable Fra Cecilio Maria Cortinovis, qui, a rappelé Léon XIV, était «sensible aux besoins des pauvres» qui frappaient à la porte du couvent des Capucins de Viale Piave, à Milan. Le religieux, a encore expliqué le Pape, avait «demandé au Seigneur de l'aider à mieux aider ces amis, et la Providence lui avait répondu en lui adjoignant une autre personne généreuse: le docteur Emilio Grignani». C'est ainsi qu'a alors commencé «la belle aventure dont vous êtes tous aujourd'hui les témoins et les protagonistes», a soutenu le Pape, lors de l¡¯audience accordée aux membres de l'?uvre Saint-François pour les pauvres dans la matinée du lundi 1er septembre.
Saint François d'Assise, une histoire de foi et de charité
Pour l¡¯évêque de Rome, la figure du saint italien évoque un art de vivre et une manière d'être chrétien. «Quand tu vois un pauvre, disait le Saint d'Assise, c'est le miroir du Seigneur et de sa pauvre Mère qui s'offre à toi. De même, dans les malades, sache voir les infirmités dont Jésus s'est revêtu», a fait remarquer le Souverain pontife, ajoutant qu¡¯un jour, en voulant donner son manteau à un nécessiteux et réfléchissant au partage fraternel des dons de Dieu, saint François d'Assise avait déclaré: «Il faut que nous rendions le manteau [¡] [au] pauvre: car il lui appartient. En effet, nous l'avons reçu en prêt, jusqu'à ce que nous trouvions quelqu'un de plus pauvre que nous».
C¡¯est pourquoi le Successeur de Pierre a estimé que «nous commémorons aujourd'hui une histoire de charité qui, née de la foi d'un homme, s'est épanouie en donnant vie à une grande communauté promotrice de paix et de justice». Bien plus, a-t-il noté, «nous célébrons une histoire qui n'est pas faite de bienfaiteurs et de bénéficiaires», mais de «frères et s?urs qui se reconnaissent les uns les autres comme un don de Dieu, sa présence, une aide réciproque sur le chemin de la sainteté». Et d¡¯ajouter: «Nous honorons le Corps du Christ, blessé et en même temps en constante guérison, dont les membres s'aident les uns les autres, unis au Chef dans le même amour». C'est précisément pour cela, a détaillé le Pape, que «nous voyons un corps vivant, qui grandit jour après jour vers sa pleine maturité».
L'?uvre Saint-François, en trois dimensions
«Assister, accueillir et promouvoir», sont les trois dimensions qui font partie intégrante des statuts de l'?uvre Saint-François pour les pauvres et qui constituent des aspects «complémentaires et fondamentaux de la charité», a fait savoir Léon XIV.
«Assister» signifie «être présent» pour répondre aux «besoins de son prochain». À cet égard, a poursuivi le Souverain pontife, «la quantité et la variété des services que vous avez réussi à organiser et à offrir au fil des ans à ceux qui s'adressent à vous sont impressionnantes: des cantines aux vestiaires, des douches aux dispensaires, des services de soutien psychologique aux conseils en matière d'emploi, pour ne citer que quelques exemples, vous arrivez à soutenir de diverses manières plus de trente mille personnes par an».
À cela s'ajoute, a spécifié le Pape, l'«accueil», «faire de la place à l'autre dans son c?ur, dans sa vie, en lui donnant du temps, en l'écoutant, en le soutenant, en priant pour lui». C'est l'attitude, a-t-il clarifié, de «regarder dans les yeux, de serrer la main, de se pencher, si chère au Pape François» (cf. Audience jubilaire, 9 avril 2016), qui «nous pousse à cultiver, dans nos milieux, un climat familial, et qui nous aide à surmonter la solitude du ¡°moi¡± à travers la communion lumineuse du ¡°nous¡±». Il est donc nécessaire «de diffuser cette sensibilité dans notre société, où l'isolement est parfois dramatique!», a révélé Léon XIV.
La promotion du bien commun
En revanche, «promouvoir», met en avant le «désintéressement du don et le respect de la dignité des personnes, qui nous poussent à prendre soin de ceux que nous rencontrons simplement pour leur bien», afin qu'ils puissent développer «tout leur potentiel et suivre leur chemin, sans attendre de contrepartie et sans imposer de conditions», a mis en garde le Pape. Tout comme «Dieu le fait avec chacun de nous, en nous indiquant un chemin, en nous offrant toute l'aide nécessaire pour le parcourir, mais en nous laissant ensuite libres». Comme l¡¯écrivait Saint Jean-Paul II, s¡¯est souvenu Léon XIV, «il s'agit [...] de faire grandir effectivement la dignité et la créativité de chaque personne, sa capacité à répondre à sa vocation et, donc, à l'appel de Dieu qui y est contenu» (Lettre encyclique Centesimus annus, 1er mai 1991, 29).
Et le Successeur de Pierre de conclure en rappelant encore que «vivre la charité en veillant au bien intégral du prochain» est en effet «une grande occasion pour la croissance morale, culturelle et même économique de l'humanité tout entière».
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